L'organe des zadistes de Boursorama
rapporte aujourd'hui que :
"selon Von der Leyen, la Russie est
« la menace la plus directe » pour l'ordre mondial"
"La Russie « est aujourd'hui la menace la plus directe pour l'ordre mondial du fait de sa guerre barbare contre l'Ukraine, et son pacte inquiétant avec la Chine », a annoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, après avoir rencontré le Premier ministre japonais Fumio Kishida avec le président du Conseil européen Charles Michel. Les deux responsables européens sont ce jeudi à Tokyo pour un cycle annuel de discussions Japon-UE. Charles Michel et Ursula von der Leyen se sont également réjouis de la coopération entre l'UE et le Japon, notamment concernant les mesures imposées à la Russie après l'invasion de l'Ukraine. "
Pourtant au Japon l'heure n'est pas davantage au "festoiement" ( comme disent les services de com de la Mairie de Paris ) ...
La dette du Japon atteint un sommet historique
La dette nationale, ou la soi-disant dette à long terme du gouvernement, provient des fonds d'emprunt du gouvernement pour combler les déficits budgétaires lorsque les dépenses dépassent les revenus. Il doit éventuellement être remboursé à partir des impôts perçus. Près de 90 % de la dette du Japon provient d'obligations d'État. Les analystes affirment que l'accumulation de la dette du Japon a été provoquée par des problèmes au sein du système de sécurité sociale japonais et par l'impact de la pandémie de Covid-19 sur l'économie du pays.
Un contexte qui explique sans doute l'inquiétude que Madame Ursula partage avec son hôte Monsieur Fumio, et sa détermination à l'encourager dans cette voie de "fermeté" :
« Nous saluons la position de plus en plus ferme du Japon à l'égard de la Russie », a dit Ursula von der Leyen au début de l'entretien. « L'invasion de l'Ukraine par la Russie ne concerne pas seulement l'Europe, mais elle ébranle le coeur de l'ordre international, y compris l'Asie. Cela ne doit pas être toléré », a déclaré de son côté le Premier ministre japonais.
On accordera volontiers à Frau Von Der Leyen que "le coeur" du nouvel ordre mondial, autrement dit l'empire étasunien est quelque peu "ébranlé", comme elle dit ... Reste à savoir qui cette "intolérable" atteinte ébranle le plus ...
Voyons donc ce qu'en disent les observateurs non-alignés de ce nouvel ordre mondial. Ainsi par exemple les commentaires sarcastiques publiés dernièrement par RT ( de Moscou, donc dument censurés dans notre pays de la liberté libre ) :
Les prix à la consommation aux États-Unis
grimpent encore plus que prévu
L'inflation reste à son plus haut niveau en 40 ans alors que l'administration Biden admet une certaine culpabilité . La dernière publication officielle de l'indice des prix confirmé mercredi Il s'agit du onzième mois consécutif d'inflation enregistrant plus de 5% et dépassant les 8,1% attendus par les économistes interrogés par Dow Jones, cité par CNBC. Les augmentations de coûts les plus importantes sont survenues dans les catégories du logement, de la nourriture, des tarifs aériens et des véhicules neufs, et alors que l'indice de l'énergie a diminué, l'American Automobile Association a révélé mardi que le prix de l'essence avait atteint des niveaux record. Pour aggraver les choses, le Bureau of Labor Statistics a révélé que le salaire horaire moyen des travailleurs avait diminué de 2,6 %, s'il était ajusté en fonction des facteurs saisonniers et de l'inflation, depuis avril dernier. Avec une inflation à son taux le plus élevé en 40 ans, en plus de tant d'autres repères présageant des turbulences économiques et aucune solution claire n'émergeant de la Maison Blanche, les Américains signalent des taux d'anxiété financière plus élevés que les années précédentes. Alors que le chef de la majorité au Sénat Chuck Schumer (D-New York) et la présidente de la Chambre Nancy Pelosi (D-Californie) ont catégoriquement refusé d'endosser la responsabilité des flambées de prix qui inquiètent davantage les Américains pour leurs finances qu'ils ne l'ont été depuis des années, Le secrétaire aux Transports, Pete Buttigieg, a provisoirement reconnu mardi que les généreuses dépenses de relance de l'administration du président Joe Biden auraient pu contribuer à déclencher la forte inflation qui sévit actuellement aux États-Unis.
Encore un coup des russes ?
Interrogé par le présentateur de CNN, Don Lemon, sur le fait de savoir si les paiements de relance de Covid-19, en particulier le plan de sauvetage américain de 1,9 billion de dollars, ont contribué à l'inflation « comme le disent les économistes », Buttigieg a reconnu que les historiens et les économistes « débattraient du début des années 2020 et de ce qui s'est passé pendant de nombreuses décennies » avant de revenir à la ligne habituelle de l'administration consistant à blâmer le président russe Vladimir Poutine pour l'augmentation des coûts de l'énergie. Bien que le secrétaire aux Transports déplore ce qu'il a décrit comme la dépendance des États-Unis à l'égard des « dictateurs étrangers et du carburant qu'ils produisent », cependant, Washington s'était procuré moins de 8 % de son pétrole et de son gaz auprès de la Russie avant de lui imposer un embargo en mars. Biden a répondu à la plupart des demandes de renseignements sur la cause de l'inflation et des prix élevés de l'essence au cours des deux derniers mois avec une sorte de référence à la « hausse des prix de Poutine », bien que les statistiques du ministère du Travail révèlent que les prix des biens de consommation grimpaient bien avant les républiques du Donbass. ont déclaré leur indépendance en février.
De même, une part croissante d'Américains pointe depuis près d'un an du doigt « Bare Shelves Biden » sur leurs factures d'épicerie en plein essor. Les cotes d'approbation du président ont chuté, tout comme la confiance dans sa capacité à faire ce qui est le mieux pour l'économie américaine. Biden lui-même a révisé mardi sa répartition habituelle de la culpabilité de la montée en flèche du coût de la vie, ajoutant Covid-19 et les républicains « ultra-MAGA » à la liste des coupables des difficultés économiques du pays, tout en admettant que « des familles partout en Amérique souffrent ». en raison de la situation économique.
Le "responsable et coupable" désigné, Vladimir Poutine, a répondu de son côté aux accusations selon lesquelles la Russie serait responsable de la crise économique mondiale, affirmant depuis le mois de mars de cette année que c'était en fait le résultat d '« années d'erreurs et de décisions à courte vue » de la part des dirigeants occidentaux à la recherche de « super profits». ”
« Je veux que les Occidentaux ordinaires m'entendent aussi. On vous dit constamment que vos difficultés actuelles sont le résultat des actions hostiles de la Russie et que vous devez payer de votre poche les efforts déployés pour contrer la prétendue menace russe. Tout cela est un mensonge », a-t-il ajouté.
Finalement, probablement du fait de la sourde activité de sape menée par les suppôts de Poutine au coeur même des "fluides essentiels" de l'Oncle Sam, un sondage publié a révélé dernièrement que plus de la moitié des Américains pensent que les sanctions imposées à la Russie en réponse à son invasion de l'Ukraine ont davantage affecté les États-Unis que le Kremlin.
Mais revenons chez nous, en Europe "LIBRE", où, si on en croit là encore les Échos :
"La situation économique de la zone euro est loin d'être désespérée mais elle est aussi loin d'être confortable pour les décideurs économiques. Les prix à la consommation continuent de progresser, tirés par ceux de l'énergie. L'inflation a ainsi atteint 7,5 % en avril sur un an en moyenne dans la zone euro. En parallèle se multiplient les signes d'un franc ralentissement économique et même d'une possible récession en raison de la guerre en Ukraine et de la politique « zéro-Covid » de la Chine qui paralyse « l'usine du monde » et les chaînes de valeurs de la planète. Dans ce contexte d'incertitudes, les choix de politique économique sont particulièrement difficiles à faire."
Depuis la proclamation de ces sombres pronostications, le tableau s'est encore assombri, du simple fait qu'aucun des "voyants" de l'économie capitaliste ne s'est reverdi au "tableau de bord" des oracles de nos "décideurs", du moins de ce côté-ci du "rideau de fer"... comme on disait jadis.
Comme pour enfoncer le clou, les brèves du magazine économique favori de nos zadistes de Boursorama allaient ensuite venir confirmer ces inquiétudes :
Cessions d'actifs occidentaux : « Autour de nous, les Russes tournent comme des rapaces ! Publié le 18 mai 2022 par lesechos.fr
Liquidation totale au registre du commerce de Moscou. Sous le coup des sanctions, plus de 1.000 entreprises occidentales ont engagé leur retrait partiel ou total de Russie, selon le décompte de l'Université de Yale, déclenchant de Renault à Société Générale en passant par BP, Shell ou Holcim une vague de cessions forcées. Des ventes à prix cassés, parfois au rouble symbolique, soldées par des milliards de dollars de provisions.
Le britannique BP, qui se désengage de ses 20 % dans le pétrolier Rosneft, passera ainsi une charge de 25 milliards de dollars et Shell de 5 milliards, suite à la cession de ses stations-service et de ses parts dans sa société commune avec Gazprom. Chez les Français, Société Générale anticipe une charge de plus de 3 milliards d'euros avec la cession de Rosbank, Renault de 2,2 milliards d'euros et Schneider Electric de 300 millions.
Société Générale en Russie : la fin sans gloire d'une folle épopée - Publié le 25 mai 2022
L'exception culturelle française
Dans pareil contexte il est assez instructif de se remémorer l'interview de notre nouveau Ministre des finances qui vient de se succéder à lui-même ( "Le changement c'est maintenant" comme disait Hollande, l'ex patron de Macron) et qui le 1er mars, dans une interview à France Info, a qualifié les paquets de sanctions occidentales de mesures "extrêmement efficaces" qui provoqueraient "l'effondrement de l'économie russe".
Au moment où le rouble s'est redressé et où les analystes de l'économie politique bourgeoise s'attendent à ce que l'excédent commercial de Moscou atteigne des niveaux record dans les mois à venir.
Dans un article publié dernièrement, Uriel Araujo , qui n'est pourtant pas un "économiste" "distingué" (ou "hétérodoxe" ou "atterré") en a conclu, sur la base d'informations parfaitement accessibles à tous, publiques et vérifiables que :
"L'Occident a sanctionné la Russie d'une manière sans précédent, ciblant particulièrement ses réserves de change et, en réponse à cela, des citoyens inquiets se sont précipités vers leurs banques pour retirer de l'argent. Le système financier semblait donc en voie de s'effondrer.
Les importations ont chuté, comme prévu, en raison de perturbations logistiques et également en raison de l'incertitude réglementaire née des nouvelles sanctions et de leur relative imprécision. Par exemple, le vice-ministre du commerce et de l'intégration du Kazakhstan, Kairat Torebayev, s'est plaint dans une interview à EURACTIV le 13 mai que « personne ne peut me dire si le Kazakhstan peut vendre du yaourt à la Russie ». De plus, les sanctions et l'expulsion de certains des prêteurs russes du réseau SWIFT ont rendu plus difficile pour les entreprises russes d'acheter des biens à l'Occident. Au départ, le rouble s'est déprécié de façon spectaculaire et on parlait d'un défaut inévitable sur les dettes russes. Avec ses actifs gelés et les sanctions empêchant sa banque centrale d'utiliser environ la moitié de ses 640 milliards de dollars de réserves de change (pour rembourser ses créanciers), ainsi que la hausse de l'inflation et la fuite des capitaux, les choses n'allaient certainement pas bien.
Cependant, fin mars, la monnaie a commencé à se redresser. À la mi-avril, sa valeur avait déjà atteint 1 RUB = 0,013 USD, ce qui était le taux juste avant l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine. Le 26 avril, le rouble a atteint un plus haut de plus de deux ans (se négociant à 76,90 contre l'euro) avant de se stabiliser près de 77. Et, le 5 mai, il a ensuite été signalé que le rouble avait brièvement atteint son plus haut niveau (contre le dollar américain ) depuis mars 2020. Il a atteint un sommet de 65,31 pour un dollar.
Enfin, le 20 mai, le rouble a atteint à la fois son niveau le plus élevé face à l'euro depuis juin 2015 (touchant 59,02) et le niveau le plus fort face au dollar américain depuis mars 2018 (touchant 57,0750). Le 19 mai, Moscou a déclaré qu'environ la moitié des 54 clients de la compagnie gazière russe Gazprom ont ouvert des comptes à la Gazprombank ; les analystes ont attribué le rallye du rouble à ce fait. Après tout, l'UE a permis à ses États membres de continuer à acheter du gaz russe sans enfreindre les sanctions qu'ils ont eux-mêmes imposées à Moscou – en utilisant des roubles pour le paiement.
Mais ce n'est pas seulement la monnaie qui s'est redressée. Les exportations se portent également bien. Selon The Economist , la Russie peut en effet s'attendre à un excédent commercial record. Même si le Kremlin a cessé de publier des données mensuelles détaillées sur le commerce, on peut toujours travailler sur les données relatives aux partenaires commerciaux de la Russie eux-mêmes. Les données disponibles montrent que la Chine, le 9 mai, a indiqué que ses exportations de marchandises vers le pays avaient diminué de plus d'un quart (par rapport à l'année dernière), mais que ses importations en provenance de Russie avaient augmenté de plus de 65 %. Sur la base des données des huit principaux partenaires commerciaux russes, The Economist estime que si les importations russes ont peut-être chuté d'environ 45 % (depuis février), ses exportations, en revanche, ont augmenté d'environ 8 %.
L'Institute of International Finance (IIF), qui est une organisation de banquiers, estime que l'excédent du compte courant (y compris les flux commerciaux et financiers) peut atteindre 250 milliards de dollars en 2022. C'est plus du double des 120 milliards de dollars enregistrés. l'année dernière. Ainsi, il semblerait que les sanctions aient en fait gonflé l'excédent commercial de Moscou. Même les exportations destinées à l'Occident ont bien résisté. La hausse mondiale des prix de l'énergie a encore stimulé les revenus. L'inflation russe est encore élevée, mais elle ralentit. Avec l'amélioration des indicateurs d'activité économique, les autorités russes ont des raisons d'être optimistes quant à la possibilité d'éviter une crise financière.
La vérité est que la Fédération de Russie, étant un marché de près de 140 millions de personnes, comprend la moitié de l'ensemble de l'Union Eurasie. Le marché russe est tout à fait irremplaçable du point de vue de ces pays. De plus, en Europe, il n'y a pas d'alternative rapide aux sources d'énergie russes.
Pendant ce temps, le taux d'inflation de l'Allemagne a augmenté en avril à son rythme le plus rapide depuis avant la réunification du pays en 1981. Cela est alimenté par la hausse des prix de l'énergie, qui à son tour a été exacerbée par la crise russo-ukrainienne actuelle. De même, avec des factures d'énergie qui montent en flèche, le taux d'inflation au Royaume-Uni augmente à son rythme le plus rapide depuis 40 ans.
À ce stade, on peut déjà dire que les sanctions occidentales contre la Russie ont échoué et même se sont retournées contre elles. Cela signifie que l'Occident est en train de perdre la guerre économique et financière qu'il a menée contre Moscou. L'envoi d'armes en Ukraine ne fonctionne pas non plus.
Cela explique pourquoi les pourparlers d'un cessez-le-feu trouvent un écho chez les principaux dirigeants européens et aux États-Unis eux-mêmes, alors que ces mêmes acteurs avaient récemment engagé une confrontation à grande échelle . Même le président ukrainien Volodymyr Zelenski a changé de ton. Alors qu'il affichait jusqu'ici conformément au script de ses "show runners" étasuniens, un bel irrédentisme intransigeant, confiant dans l'issue militaire que lui avaient promis ses soutiens otaniens ; s'exprimant à la télévision nationale, le 21 mai, il a déclaré que « seule la diplomatie peut mettre fin à la guerre en Ukraine ».
L'Occident est en train de perdre sa guerre par procuration contre la Russie en Ukraine – à la fois militairement et économiquement. Maintenant, il doit rouvrir les voies diplomatiques. Le seul autre choix est une guerre nucléaire mondiale ."