Le renversement se précise ...
Joe Biden est sur la Lune
Au monde réellement renversé (5)
Le monde désormais réellement renversé, dans lequel vivent déjà nos dirigeants bien aimés, tient ses promesses de bouleversements spectaculaires, pour les heureux élus qui voudront bien les y rejoindre.
S'exprimant lors de la cérémonie de remise des diplômes de l'Académie navale à Annapolis, dans le Maryland, Jojo Biden a évoqué l'importance de la coopération américaine avec ses alliés pour le bien de la sécurité mondiale. Comme exemple d'une telle coopération, il a associé la Corée du Nord aux sanctions imposées par les pays occidentaux à Moscou, au nom de la défense des valeurs occidentales, pour punir les russes des camouflets adressés à l'OTAN.
"Est-ce que quelqu'un pensait que lorsque j'ai appelé à des sanctions contre la Russie, en plus de l'OTAN, que l'Australie, le Japon, la Corée du Nord, certains pays de l'ASEAN [Association des nations de l'Asie du Sud-Est] se lèveraient et soutiendraient ces sanctions?"
a-t-il demandé à son auditoire ... qui a répondu par un silence éloquent.
Il est vrai qu'au monde ancien, celui des égarés archaïques qui (sur ces épineuses questions) aux États-Unis n'ont pas encore eu accès aux derniers éclairages des "décodex" du Monde ou des experts ès complotisme de "conspiracy watch", la Corée du Nord, elle-même lourdement sanctionnée par Washington, figurait encore parmi les cinq pays à voter début mars contre une résolution de l'ONU condamnant l'offensive militaire russe en Ukraine. C'est pourquoi Joe Senilo Biden doit mouiller la chemise et, en authentique Messie intersectionnel (bienveillant), il se charge d'aller lui-même porter la bonne nouvelle évangélique (du complotisme anti-totalitaire). Dans les grandes occasions, comme celle-ci, il ne lésine pas sur les miracles (performatifs) susceptibles de (ré)conforter les jeunes disciples encore hésitants à rejoindre les chevaliers teutoniques de l'OTAN - pour aller joyeusement casser du ruskof ( = "néo-barbare-totalitaire", anciennement judéo-bolchévique ).
Pour celles et ceux qui souhaitent comprendre comment les américains - et donc leurs serviles disciples et clients atlantistes (et singulièrement français) - en sont arrivés à ces "spectaculaires changements" (que revendique Jean-Luc Mélangeons ), la video suivante rassemble les plus récentes analyses critiques qu'en ont faits Jimmy Dore, Chris Hedges et leurs amis. Car au sein même de l'Empire et de sa Nation d'exception, et à l'inverse de ce qui se passe chez nous, il existe encore des journalistes et des critiques honnêtes, rationnels, lucides, et compétents qui rendent comptent aux classes laborieuses des réalités de leur exploitation et de ce qui se passe réellement dans ce monde ... "réellement renversé".
Pour bien contextualiser ces débats et les références de ses intervenants, il m'a semble utile de compléter l'hommage fait par Jimmy Dore à ce formidable poète et musicien que fut Gil Scott Heron, dont je me souviens encore avec émotion du premier concert qu'il donna jadis à Paris au "New Morning" :
Whitey sur la Lune
Gil Scott Heron
NdT : "Whitey" est une expression argotique américaine mal traduisible en français. Elle renvoie à son antonyme : "nigger" ("nègre" dans un sens explicitement insultant).
Dans son "slam" des années 1970 ( extrait de "The Revolution Will Not Be Televised"), Gil Scott Heron référait également le "pas de géant pour l'humanité" du "premier homme sur la Lune", américain évidemment, qui mettait fin pour J-F. Kennedy et ses fans à 10 années d'insultante avance soviétique en matière spatiale : le premier satellite, le premier homme dans l'espace, furent "rouges", etc.
A rat done bit my sister Nell. Her face and arms began to swell. I can't pay no doctor bill. Ten years from now I'll be payin' still. The man jus' upped my rent las' night. No hot water, no toilets, no lights.
I wonder why he's uppi' me? I was already payin' 'im fifty a week. Taxes takin' my whole damn check, Junkies makin' me a nervous wreck, The price of food is goin' up, An' as if all that shit wasn't enough Her face an' arm began to swell. Was all that money I made las' year
How come there ain't no money here? Y'know I jus' 'bout had my fill I think I'll sen' these doctor bills, Airmail special |
Un rat a mordu ma sœur Nell. Son visage et ses bras ont commencé à gonfler. Je ne peux pas payer la facture du médecin. (mais Whitey est sur la lune) Dans dix ans, je paierai encore. Le gars a augmenté mon loyer la nuit dernière. Pas d'eau chaude, pas de toilettes, pas de lumière. Je me demande pourquoi il m'aime tant ? Je l'payais déjà cinquante par semaine. Les taxes bouffent tout mon putain de chèque, Son visage et son bras ont commencé à gonfler. Est-ce tout le fric que j'ai gagné l'année dernière Comment se fait-il qu'il n'y ait pas de fric ici? Tu sais que j'en ai ma claque Je pense que je vais renvoyer ces frais médicaux, en courrier express |