L'agenda vert,
Keynes,
les sanctions
et/donc
la stagflation pour tous.
Les Échos, la gazette des zadistes de Boursorama, vient d'inviter ses lecteurs à se plonger "Dans les coulisses du plan Biden pour siphonner l'industrie européenne". Sous cette manchette troublante, il s'agit en fait d'éclairer nos rentiers nationaux sur la dernière bourde de leur "Gross Komission" européenne, toute entière commise à la réalisation en bonne et due forme des mesures ineptes que lui dicte son "agenda vert".
« Ce coup de Joe Biden, nous ne l'avons pas vu venir… » Auraient confessé nos leaders bien aimés, fort marris lorsque, fin juillet dernier, les Etats-Unis adoptent l'Inflation Reduction Act avec à la clé des aides massives pour les entreprises produisant sur le sol américain, rares sont les dirigeants européens qui mesurent immédiatement la portée du tsunami à venir. « Je salue la signature de l'IRA » s'empresse même de tweeter la très atlantiste présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. La Bécassine teutonique se réjouissant en la circonstance qu'enfin, les Etats-Unis lancent une offensive « verte ».
Des mêmes échos nous parviennent celui qu'au cours du mois d'août, pourtant, l'inquiétude était montée dans plusieurs capitales européennes. Le plan américain s'avérait "puissant". Et il s'ajoutait au fait que, depuis que nous avons mis tant de zèle à appliquer les sanctions décrétées par Washington, l'énergie coûte trois à cinq fois moins cher outre-Atlantique et déclenché la transition de l’inflation "COVID" vers la stagflation généralisée désormais promise aux vassaux de l'Empire.
Comment résister ? Se prirent-ils à se demander, tout ébaubis de cette manifestation du Keynesianisme pourtant si généralement loué et prêché par leurs pairs libéraux de toutes chapelles, y compris celles et ceux parmi les plus "à gauche" qui se déclaraient jusqu'ici "atterrés". C'est alors que tel l'esprit saint à la pentecôte, la révélation des desseins du libéralisme (qu'ils vénèrent si pieusement) est descendue en flammèches sur ces crânes d’œuf : « Nous avons vite réalisé qu'avec l'IRA, les Etats-Unis avaient mis en place une formidable pompe aspirante pour les investissements étrangers », témoigne un haut dirigeant. Sidérés, les Européens découvraient aussi que l'administration Biden ne se contente pas d'ouvrir un « guichet ». Elle démarche directement les plus grandes entreprises européennes au niveau des PDG et des comités exécutifs. « Certains industriels ont été contactés en direct par des conseillers de la Maison-Blanche, nous en avons eu la preuve », s'étrangle-t-on côté européen.
Pour bien prendre la mesure de profondeur de leur affliction et des sombres perspectives qu'elle leur fait entrevoir, on lira avec attention les pages "économie et finance" de l'odieuse presse totalitaire diffusée par les suppôts de Poutine qui s'est évidemment empressée de perfidement révéler que, selon Bloomberg (la plus écoutée et la plus cotée des agences d'analyse et conseil financier outre-Atlantique) :
La crise énergétique
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RT : Selon Bloomberg, la crise énergétique déclenchée par les sanctions occidentales coûtera 1 000 milliards de dollars ... à l'Allemagne.
Les dépenses de Berlin pour faire face à la flambée des coûts énergétiques ont déjà dépassé 270 milliards de dollars. Le gouvernement allemand devra allouer plus de 1 000 milliards de dollars d'ici 2030 pour faire face aux risques et aux défis liés à la crise énergétique, a rapporté dimanche Bloomberg, citant son principal service de recherche.
Les coûts énormes devraient inclure des investissements dans la modernisation des réseaux électriques du pays et une élimination progressive de ses centrales nucléaires et au charbon. Berlin devrait faire face à une demande croissante de véhicules électriques et de systèmes de chauffage. De plus, les autorités allemandes sont tenues de respecter des engagements climatiques.
L'augmentation de la demande d'électricité d'environ 30 % par rapport à la consommation actuelle du pays portera à environ 250 gigawatts la nouvelle capacité qui devrait être installée d'ici 2030, selon les données fournies par le régulateur du réseau et groupe de réflexion du pays Agora Energiewende, cité par Bloomberg.
La transition prévue devrait également nécessiter l'installation de panneaux solaires couvrant l'équivalent de 43 terrains de football et 1 600 pompes à chaleur chaque jour, selon les analystes de l'agence de presse. En plus de cela, le plan ambitieux du pays devrait voir 27 nouveaux parcs éoliens terrestres et quatre parcs éoliens offshore construits par semaine. *
* à quoi il faut évidemment ajouter les coûts des centrale charbon ou gaz
(ou nucléaire) requises pour suppléer ces sources d'énergie versatiles,
la nuit ou quand le vent faiblit ...
voir : le-solaire-et-l-eolien-marchent-au-charbon
Plus tôt ce mois-ci, le groupe de réflexion bruxellois Bruegel a rapporté que les pays de l'UE avaient dépensé près de 800 milliards d'euros (près de 846 milliards de dollars) en mesures de soutien alors que la région continue de souffrir de la hausse des coûts de l'énergie.
Selon l'analyse, 681 milliards d'euros ont été alloués pour subventionner les ménages et les entreprises afin de les aider à couvrir la flambée des coûts de l'électricité. L'Allemagne serait en tête du tableau Bruegel des dépenses institutionnelles , ayant mis de côté près de 270 milliards d'euros, tandis que les trois suivants, le Royaume-Uni, l'Italie et la France, ont chacun dépensé environ 150 milliards d'euros.
Dans notre article publié dans le dernier N° de Propagande ,
consacré à la "stagflation" :
Nous évoquions une logique économique que Vladimir Vladimirovich, avait parfaitement bien perçue dans son analyse des origines de ces phénomènes :
Si la video youtube est bloquée elle reste disponible ici
et sur vimeo :
Entretien
de Vladimir Vladimirovich Poutine
avec Pavel Zaroubin de "Russia 1"
à la suite de la visite de Macky Sall
le 3 juin 2022 à Sotchi *
* Précision utile pour les experts ès complotisme russe de LCI, BFTMV, France télévision, et autres "décodeurs" de Libé et de l'Immonde, qui tous doutent que Vladimir Vladimirovich soit encore réellement le Poutine qui apparaît quasi quotidiennement sur les médias (russes).
P. Zaroubine :
Vladimir Vladimirovitch, nous venons d'observer votre rencontre avec le Président du Sénégal, qui est aussi le leader de l'Union Africaine.
Il en a parlé, et en général on sent, bien sûr, depuis la semaine dernière, que beaucoup de ces pays sont extrêmement préoccupés non pas tant par la crise alimentaire, mais parce qu'ils ont peur d'une famine à grande échelle, car les prix mondiaux des denrées alimentaires montent en flèche, les prix du pétrole et du gaz montent en flèche. Tout est lié bien sur et l'occident nous en rend responsables. En réalité, quelle est la situation actuelle, comment est-elle en train d'accumuler ces facteurs ?
Et qu'adviendra-t-il, selon vous, des marchés de l'alimentation et de l'énergie ?
V. Poutine : Oui, bien sûr, nous assistons aujourd'hui à des tentatives de transfert de responsabilité pour ce qui se passe sur le marché alimentaire mondial, les problèmes émergents dans ce marché sont attribués à la Russie. Je dois dire que c'est une tentative, comme on dit chez nous, de repasser ces problèmes d'une tête malade à une tête saine.
Pourquoi ? Parce que, premièrement, La situation défavorable sur le marché alimentaire mondial n'a pas commencé à se dessiner hier ni même à partir du moment où la Russie a lancé son opération militaire spéciale dans le Donbass et en Ukraine. Elle a commencé à prendre cette forme dès février 2020 dans le processus de lutte contre les conséquences de la pandémie de coronavirus, alors que le monde économique, l'économie mondiale sombrait et qu'il a fallu la restaurer.
Les autorités financières et économiques n'ont rien trouvé d'autre, aux États-Unis mêmes, que de prendre l'option d'injecter de grosses sommes d'argent en faveur de la population, en faveur des individus, des entreprises et autres secteurs de l'économie.
De manière générale, en gros c'est aussi ce que nous avons fait, mais je peux vous assurer, et les résultats sont là pour le démontrer, nous nous l'avons fait beaucoup plus rationnellement, nous l'avons fait ponctuellement et avec discernement, nous avons atteint le résultat souhaité, sans que toutes ces mesures affectent des indices macroéconomiques essentiels, tels la hausse incommensurable de l'inflation.
La situation fut bien différente aux États-Unis. Pendant deux ans, en moins de deux ans, de février 2020 à fin 2021, la masse monétaire aux États-Unis a augmenté de 5,9 milliards de dollars. C'est une "croissance" sans précédent de l'imprimerie monétaire : la masse monétaire totale a subitement augmenté de 38,6 %.
Apparemment les autorités financières des États-Unis partaient du fait que le dollar reste la monnaie mondiale, et pensaient que, comme d'habitude, comme autrefois, cette masse monétaire se dissiperait dans l'ensemble de l'économie mondiale, et qu'aux États-Unis, elle serait imperceptible. Il s'est avéré que ce n'était pas le cas. En fait, c'était clair pour toutes les personnes lucides et raisonnables, et il y en a aussi aux États-Unis, comme le secrétaire au Trésor qui a récemment déclaré qu'ils avaient fait une erreur. C'est donc bien une erreur financière, économique des autorités américaines, et cela n'a rien à voir avec les actions de la Russie en Ukraine, pas le moins du monde.
Et ce ne fut que la première étape, une étape déjà décisive vers le développement d'une situation défavorable sur le marché alimentaire, car, tout d'abord, nous avons vu monter, monter les prix de l'alimentaire. C'est le premier point.
La deuxième raison en est la politique à courte vue des pays européens, et surtout de la Commission européenne, dans le domaine de l'énergie. Nous voyons ce qui se passe là-bas. Personnellement, je crois que de nombreuses forces politiques, tant aux États-Unis qu'en Europe, ont commencé à spéculer sur l'inquiétude compréhensible, propagée parmi les habitants de la planète, pour le changement climatique, ils ont commencé à promouvoir leur « agenda vert », y compris et surtout dans le secteur de l'énergie.
Tout ça pouvait passer pour raisonnable, mais pas seulement ... lorsque des recommandations non qualifiées et infondées furent données sur ce qui doit être fait dans le secteur de l'énergie, les possibilités d'énergies alternatives furent volontairement surestimées : solaire, éolien, ou que sais-je, l'hydrogène - c'est une perspective, probablement, mais aujourd'hui ce n'est pas pertinent que ce soit en volume, en qualité ou en coûts et prix. Et en même temps, ils ont commencé à minimiser l'importance des énergies traditionnelles, y compris et surtout les hydrocarbures.
À quoi cela a-t-il conduit ? Les banques ont cessé de prêter, sous la pression "climatique". Les compagnies d'assurance ont cessé d'assurer les transactions concernées. Ils ont cessé d'octroyer des parcelles de terrain aux autorités locales pour accroître la production, réduit la construction de logistique adaptée, y compris les pipelines.
Tout cela a conduit à un sous-investissement dans le secteur mondial de l'énergie, et le résultat est une augmentation des prix. Voyez par exemple : l'année dernière n'était pas assez "ventée", le vent a "déçu", l'hiver s'est prolongé - et immédiatement les prix se sont ... envolés.
Les Européens de plus n'ont pas retenu nos propositions opportunes de maintien des contrats à long terme pour la fourniture de gaz naturel aux pays européens, ils ont même commencé à les dissimuler. Beaucoup y travaillent encore, mais "à couvert". Tout cela eut des conséquences négatives pour l'Europe et son marché de l'énergie : les prix ont grimpé. Mais, clairement, la Russie n'y est pour rien.
Ainsi, dès que les prix du gaz, par exemple, ont augmenté, les prix des engrais ont immédiatement augmenté, car certains de ces engrais sont produits, entre autres, "aux dépens" de gaz. Tout est interconnecté. Dès que les prix des engrais ont grimpé, de nombreuses entreprises, y compris celles des pays européens, sont devenues non rentables, ont commencé à fermer complètement - et le volume d'engrais sur le marché mondial a fortement chuté, et les prix, symétriquement, ont augmenté. Les prix ont même augmenté de façon spectaculaire, pourrait-on dire, car de manière tout à fait "inattendue" pour de nombreux politiciens européens.
Pourtant nous les avions mis en garde à ce sujet, et cela n'a donc rien à voir avec l'opération militaire spéciale de la Russie dans le Donbass, rien à voir !
Puis on a vu à l'étape suivante, quand notre opération a commencé, des partenaires européens, américains qui ont soi-disant commencé à prendre des mesures mais celles-ci n'ont fait qu'aggraver la situation, à la fois dans les secteurs de l'alimentation et des engrais. Soit dit en passant, en termes d'engrais, la Russie occupe 25% du marché mondial et, rappelons que, en engrais potassiques, comme me l'a dit Alexander Grigoryevich Loukachenka - il faut bien sûr vérifier, mais je pense que cela correspond à la réalité - pour les engrais potassiques Russie et Biélorussie - à 45 % du marché mondial. C'est un volume énorme.
Or, le rendement dépend de la quantité d'engrais investie dans le sol. Une fois que il est devenu clair qu'il n'y aurait plus de nos engrais sur le marché mondial, les prix ont immédiatement grimpé tant pour les engrais que pour la nourriture, car s'il n'y a plus d'engrais, il n'y a plus le volume de production agricole nécessaire. Une chose entraine l'autre, mais la Russie n'a absolument rien à voir là-dedans. Nos "partenaires" eux-mêmes ont fait beaucoup d'erreurs, et maintenant ils cherchent un bouc émissaire pour les conséquences, et, bien sûr, dans ce sens, la Russie est le candidat le plus commode.
Pavel Zarubin : Tout à l'heure, au fait, l'information est "tombée" que dans le nouveau paquet de sanctions européennes - figure l'épouse du patron de l'une de nos plus grandes entreprises d'engrais.
À quoi tout cela mènera-t-il, à votre avis ?
Vladimir Poutine : Voici à quoi : la situation va empirer.
Après tout les Britanniques, puis les Américains - les Anglo-Saxons - ont imposé des sanctions sur nos engrais. Puis, réalisant ce qui se passait, les Américains ont levé les sanctions ... mais pas les Européens.
Lors de leurs contacts avec moi, ils me disent eux-mêmes : oui, oui, il faut y penser, il faut y faire quelque chose, mais aujourd'hui j'observe qu'ils n'ont fait qu'aggraver cette situation, sur les marchés mondiaux des engrais, et donc les perspectives de récolte sont beaucoup plus modestes, ce qui signifie que les prix ne feront qu'augmenter - c'est tout. C'est absolument myope, erroné, je dirais donc ... juste stupide une politique qui mène à une impasse.
Pavel Zarubin : Mais la Russie est accusée, depuis de hautes tribunes, du fait qu'il y aurait en réalité du grain, mais ... dans les ports ukrainiens, et la Russie n'autoriserait pas l'exportation de ce grain.
Vladimir Poutine : C'est du bluff. Et voici Pourquoi.
Premièrement, Il y a des choses objectives, dont je vais parler maintenant. Dans le monde on produit environ 800 millions de tonnes de céréales et de blé par an. On nous dit maintenant que l'Ukraine est prête à exporter 20 millions de tonnes. 20 millions de tonnes par rapport à ce qui est produit dans le monde, 800 millions de tonnes c'est donc 2,5 pour cent. Mais si nous partons du fait que dans la quantité totale de nourriture dans le monde, le blé ne représente que 20 % - et , ce ne sont pas "nos" données, ce sont des données de l'ONU - cela signifie que ces 20 millions de tonnes de blé ukrainien représentent 0,5 %, rien. C'est le premier "fait têtu".
Deuxièmement, 20 millions de tonnes de blé ukrainien représentent une estimation d'exportation potentielle. A ce jour, les autorités américaines elles-mêmes disent qu'aujourd'hui l'Ukraine pourrait exporter six millions de tonnes de blé - selon notre Ministère de l'agriculture, ça n'est pas six, mais environ cinq millions tonnes, mais disons même six - et, ce sont les données de notre ministère de l'Agriculture, sept millions tonnes de maïs. Nous pouvons conclure que ce n'est pas beaucoup.
Au cours de l'année agricole en cours - 2021-2022 - nous russes, nous exporterons 37 millions, et pour 2022-2023, je pense qu'on va augmenter cette exportation jusqu'à 50 millions de tonnes ... soit dit en passant.
Mais pour en revenir à l'exportation de céréales ukrainiennes, nous ne l'empêchons pas. Mais il y a plusieurs façons d'exporter du grain ...
J'ai déjà dit maintes fois à tous nos collègues : qu'ils déminent ! Et, s'il vous plaît, laissez les navires chargés de grain quitter les ports. Nous, nous garantissons leur passage pacifique, sécurisé et sans problème dans les eaux internationales. Pas de problème, alors je vous en prie, à vous de jouer.
Pour nous, cela nous impose de déminer les passages et draguer les fonds de la mer Noire des navires sabordés par l'armée ukrainienne pour entraver l'accès aux ports du sud de l'Ukraine et du Donbass. On est prêt à le faire, on ne profitera pas de nos opérations de déminage, pour entreprendre des attaques depuis la mer, je l'ai déjà dit à ce sujet. C'est le premier point.