L'affaire Arestovitch
Au monde réellement renversé (4)
Tandis que selon une coutume devenue quasi quotidienne nos « pressieux ridicules » (mais « de référence »), tels Le Monde, libération, Le Figaro , Radio France ou BFMTV, occupent leurs colonnes de figures imposées avec les prétendus "crimes de guerre" russes, ils omettent non moins systématiquement - selon leur même coutume - d'informer leurs lecteurs du contexte contradictoire de leurs informations ; sans parler évidemment des crimes de guerres ukrainiens pourtant simultanés et incomparablement plus fréquemment signalés. Des exactions ukrainiennes dont leurs auteurs prennent d’autant moins la peine d'en contester la réalité qu’ils se chargent eux-mêmes de la documenter publiquement, qui plus est pour la revendiquer fièrement. Au nom de « nos valeurs démocratiques européennes », évidemment, et du juste combat qu’ils mènent en première ligne contre la barbarie totalitaire des « orques » moscovardes.
Cette rhétorique de propagande, haineuse, falsificatrice et résolument univoque ne date pas d'hier (à vrai dire elle coïncide avec la guerre froide). Mais, depuis le début de la guerre en Ukraine, elle a pris chez nous un tour particulièrement absurde et servile, de plus assez unanimement partagé par l’appareil politico-idéologique élargi à ce que les « réalistes » de Washington appellent leur hémisphère : « l’hémisphère occidental ».
Le dernier épisode en date, vient peu après celui (déjà assez contre-productif) de « l’agression non provoquée » de la Pologne par des missiles russes, dont il s’avéra de l’aveu même des polonais qu’il s’agissait en fait d’un missile égaré … par les ukrainiens. Un « raté » d’autant plus fâcheux qu’il obligea Biden et les services de l’OTAN à contredire (pour la première fois, tant c’était gros) les harangues haineuses et les accusations de crime de guerre proférées (et toujours maintenues) par Zelensky à ce propos.
Voir à ce propos cette recension russe
de la presse de Washington :
Comme Zelensky s'est acharné à maintenir sa version, contre toute évidence aux yeux mêmes de ses sponsors comme de ses sympathisants polonais, tout ça évidemment n'avait pas fait très bon effet dans le landernau médiatique US, où les critiques Bidenophobes, tels Tucker Carlson, s'en étaient donnés à coeur joie :
Or, voici donc qu'un nouveau crime de guerre russe est évoqué (et abondamment relaté comme tel) par notre presse occidentale, à l'occasion d'un nouveau bombardement "malencontreux" d'une zone résidentielle non plus en Pologne mais cette fois en Ukraine à Dnepr (Dnipro), et résultant encore une fois de la DCA ... ukrainienne.
Ce qui est nouveau dans cette situation hélas "déjà vue" ça n'est donc pas le zèle de nos commentateurs occidentaux à relayer les conséquences dramatiques de ce bombardement de civils, contrastant avec la manière dont ils ignorent soigneusement les bombardements de civils perpétrés "sans fard" et sans vergogne par les ukrainiens dans le Donbass depuis 2014 et de manière multi-quotidienne, y compris au même moment à Donetsk (voir ci-dessous).
Ce qui est nouveau, comme on va le voir, c'est que la propagande néo-fasciste des "proxies" ukrainiens de la CIA et de l'OTAN finit en cette occasion par se prendre les pieds dans son propre tapis de contradictions.
Comme on sait, depuis qu'ils ont entrepris leur "opération militaire spéciale" les russes ont toujours dit et démontré qu'ils s'appliquaient à détruire totalement l'appareil militaire ukrainien et désormais otano-ukrainien : Une soldatesque infestée de nazis déclarés qui bombarde les civils du Donbass depuis 2014, et contre laquelle, faute d'application des accords de Minsk, la Russie s'est résolue à venir en aide aux populations ukrainiennes concernées pour les libérer (et non les bombarder!).
Il est d'ailleurs facile de constater (les ukrainiens le font presque quotidiennement) que toutes les "frappes" de missiles et d'artillerie russes, y compris celles visant dernièrement des infrastructures énergétiques et logistiques, sont dirigées contre des objectifs directement ou stratégiquement militaires, jamais des zones résidentielles, à l'inverse des forces armées ukrainiennes qui depuis 8 ans bombardent notoirement les civils (chose également constatée par les habitants de l'autre côté de la "ligne de front").
Voir par exemple les reportages "sur place" de Christelle Neant ( sans parler des innombrables témoignages et reportages diffusés "à l'Est") .
Chaque allégation contraire des servies ukrainiens relayés par Zelensky a été systématiquement démentie, preuves à l'appui, par les russes (voir les précédents articles consacrés "au monde réellement renversé" ).
On a ainsi pu observer le même schéma de com "asymétrique" (c.a.d. totalement univoque et falsifiée) que celui qui alimenta notre appareil idéologique pendant la guerre en syrie pour justifier la "guerre punique" ( ce qui se dit aujourd'hui "regime change" en globish otanisé) que déjà nos "coalisés" engagèrent avec des succès mitigés contre les satrapes orientaux en Syrie, après l'Irak, la Lybie, Yougoslavie, etc. : "ils bombardent leur peuple" (donc on va les raser gratis) - sans parler des attaques chimiques bidonnées et autres "false flags", goulument gobés et régurgités par notre presse "libre" en soutien des gesticulations belliqueuses accomplies par nos dirigeants bien aimés.
Donc, la nouveauté depuis "l'affaire polonaise" de Novembre c'est que les innombrables contradictions auxquelles se confrontent les allégations de ces zélés propagandistes de la haine russophobe (et qui jusqu'ici n'avaient guère troublé nos vaillants journalistes français, du Monde et d'ailleurs) finissent par mettre leurs propagateurs dans l'embarras, ainsi surtout qu'elles embarrassent leurs sponsors.
Mais d'abord de quoi "Arestovich" est-il le nom ?
Eh bien, sans entrer dans le détail des péripéties de sa résistible carrière, mais pour éclairer le nouveau tournant qu'elle connait aujourd'hui, il suffit de se remémorer que ce zigoto, en cela assez typique des idéologues ukrainiens les plus "trendy", est celui qui au mois d'aout dernier lors de l'arrestation du "dealer officiel" de Zelensky ( photo ci-contre, publiée sur les réseaux ukrainiens) fut chargé de "donner un sens" à cet épisode spectaculaire de la vie mondaine Kievienne pour les adeptes du régime coacaïné de leur Président bien aimé. Répondant à la question de savoir si le président ukrainien est vraiment toxicomane, Alexey Arestovych expliquait sur sa chaîne YouTube :
« Eh bien, écoutez, nous avons même des vaillants… comment les appeler… oui, des soldats à la guerre qui ne peuvent pas se passer de stimulants. Vous savez, c'est effrayant et dur là-bas… c'est pourquoi tout le monde ou presque (sont accros).
Celui dont nous parlons maintenant (c'est-à-dire Zelensky), il est, si vous voulez, le combattant le plus important avec les orks (militaires russes) en ce moment… Il est le commandant en chef et en général la principale figure en Ukraine. Il y a un niveau de responsabilité beaucoup plus élevé et même de la peur… Non, pas de la peur, bien sûr, mais de l'anxiété pour le sort de tous les Ukrainiens. Et c'est une personne vivante, pas un cyborg… il doit faire passer tout cela par lui-même. Donc accro – pas accro… Personne n'a le droit de le condamner pour cela. Il n'y a même pas besoin d'en discuter du tout. Et soyons tous avec lui ! ».
Il faut savoir qu'en Ukraine (comme en Russie, en Pologne, à Washington et ailleurs) nul n'ignore les petites faiblesses de T.Shirt maximo.
Autrement dit Arestovich est celui qui est là pour "parler vrai", donc dire et faire passer les trucs un peu rudes, sans se cacher derrière son petit doigt. Pour être crédible auprès des djeunes libéraux patriotes, en Ukraine faut dire les choses comme elles sont, et leur "donner du sens".
Y compris donner du sens (positif) au fait que tout le parti présidentiel "Serviteurs du Peuple" (désormais à peu près le seul encore autorisé) doit carburer aux bonnes substances pour tenir le rythme infernal imposé par les "orques moscovardes" à nos croisés de l'occident civilisé.
Bref, Arestovich est là, avec quelques autres "Organes Non Gouvernementaux" (mais dûment sponsorisés), pour expliquer au peuple souffrant que les temps sont difficiles pour les courageux défenseurs de nos valeurs ; et qu'il faut être indulgent face aux petites (mais spectaculaires) bavures que ça occasionne, "donner du sens" au fait que, très notoirement pour les ukrainiens qui les voient passer régulièrement, ce sont les missiles de DCA ukrainiens qui s'égarent sur des immeubles résidentiels (ou la campagne polonaise) et non les missiles russes qu'ils tentent d'intercepter (voir la suite).
Au niveau local et de manière plus "informelle" Arestovich est donc là pour faire le job que ses modèles de la grosse commission européenne accomplissent à destination du reste du Monde Libre, comme par exemple Von Der Leyen, avec parfois même pour cette dernière quelques "ratés". Comme par exemple quand elle annonce urbi et orbi ce que tout le monde sait ( les énormes pertes humaines des forces armées ukrainiennes) mais qu'il n'est pas très bankable de diffuser - voir : VON DER LEYEN et la MORT.
Noter à ce propos que Von Der Leyen ne s'est pas sentie obligée de démissionner, non seulement parce que c'est précisément pour ses qualités de nullité et d'incompétence qu'elle a été promue là où elle est ( voir : SOFT POWER) , mais aussi parce que contrairement à des histrions du genre d'Arestovich ... c'est pas son truc.
Car le joyeux luron de Zelinski, lui, est coutumier du fait.
C'est en quelque sorte une des ses obligations d'éthique professionnelle. Raison pour laquelle il doit régulièrement donner sa démission quand il en fait un peu trop.
Ainsi, Arestovich vient de publier une photo de sa déclaration manuscrite adressée au chef du bureau du président, Andrei Ermak, avec une demande de le renvoyer à sa propre demande.
Les ukrainophones bien informés voient clairement qu'il y a eu une erreur dans le nom du chef du bureau du président. Elle a en effet été faite intentionnellement : pour manifester un manque de respect, et confirmer que sa demande d'accepter sa démission n'a aucune valeur réelle.
Arestovich a l'habitude de quitter son emploi ... le 17 janvier de chaque année.
Il y a exactement un an, il avait déjà écrit la même requête. A cette époque, Arestovich avait démissionné de deux postes à la fois. Abandonnant son poste de conseiller au cabinet présidentiel, ainsi que de porte-parole de la délégation ukrainienne au sein du groupe de contact trilatéral sur Minsk-2. Officiellement, il a déclaré qu'il quittait le bureau "pour des raisons personnelles". Mais il n'a pas manqué de reprocher à Zelensky de ne pas avoir mis Porochenko en prison...
Cependant, la démission n'a eu aucun effet. Début février 2022, le bureau du président ukrainien a déclaré qu'il n'avait reçu aucune demande d'Arestovich. En février 2022, il est retourné au bureau de la rue Bankova et a commencé à faire des réclamations au nom du bureau du président. Il a été officiellement déclaré qu'il travaillait sur une base volontaire. Le nom d'Arestovich ne figurait même pas sur la liste des 46 conseillers à temps plein et indépendants.
On ne sait donc pas de quel poste il a démissionné en 2023. La démission très médiatisée d'Arestovitch n'est rien d'autre qu'une opération de com, dans le droit fil de ses fonctions "officieuses", visant à le crédibiliser en toute circonstance. Mais , pendant ce temps, le nombre de morts de la tragédie de Dnipro atteignait 44 civils, selon des responsables locaux.
Il faut donc avoir tout ce contexte à l'esprit pour bien comprendre le "message" porté par les dépêches d'agence ( "totalitaires") relayant le fait que :
Un conseiller du président Vladimir Zelensky a présenté sa démission, après avoir déclaré en direct que les forces ukrainiennes avaient abattu un missile russe au-dessus de la ville de Dnepr (Dnipro) avant qu'il ne s'écrase sur un immeuble, tuant des dizaines de personnes. Une déclaration qui a "plongé Aleksey Arestovich dans l'eau chaude", car les commentateurs ukrainiens ont jugé que de tels propos revenaient à culpabiliser l'armée ukrainienne. Arestovich a partagé sa lettre de démission manuscrite, adressée à Andrey Yermak, chef de cabinet de Zelensky, mardi matin. Il a affirmé qu'il voulait manifester ainsi "un exemple de comportement civilisé" en quittant son poste au sein du gouvernement ukrainien. Il n'est cependant pas immédiatement clair que sa demande a été acceptée. L'assistant présidentiel avait précédemment décrit sa déclaration comme "une grave erreur, commise lors d'une émission en direct", précisant que "Le niveau de haine dirigé contre moi est incomparable avec les conséquences de l'erreur à l'antenne". Finalement il a présenté ses excuses à ceux qui ont étés "profondément blessés" par ses propos, mais pas "aux personnes qui détournent ce problème". Il avait précédemment affirmé avoir reçu un tuyau d'une connaissance, un expert militaire expérimenté, qui avait déclaré avoir entendu l'explosion d'un missile intercepteur avant que le missile russe ne frappe le bâtiment résidentiel de Dnepr samedi, et l'a rapporté lors d'une interview sur YouTube le même jour. Le ministère ukrainien de la Défense a cependant nié avoir engagé le projectile et a affirmé qu'en premier lieu, il n'avait pas la capacité d'intercepter les missiles de croisière à lancement aérien Kh-22. Il a ajouté que ses déclarations précédentes selon lesquelles certains missiles de ce modèle avaient été interceptés étaient "inexactes". |
La version russe est évidemment en phase avec cette recension des événements . L'Ukraine à blâmer pour le missile qui a frappé un immeuble résidentiel de Dniepr - Kremlin
Mais pour les défenseurs de l'occident civilisé et surtout pour leur service de propagande, le SBU et ses mentors de Washington et Bruxelles, tout ça devient très embarrassant car leur version officielle était jusqu'ici qu'évidemment les ukrainiens vont gagner cette guerre, notamment parce qu'ils ont su jusqu'ici minimiser les conséquences des bombardements que leurs infligent les orques totalitaires, vu qu'ils savent contrer la camelotte de missiles que les russes leurs destinent. Or, et c'est là qu'ils commencent se prendre lourdement les pieds dans leur tapis de bobards, ils viennent de reconnaître, très offciellement qu'ils étaient incapables d'intercepter les missiles de croisière à "haute vélocité" que sont notamment les KH-22 ruskofs...
Conclusion
Si Arestovich a tout faux, cela implique que les services de propagande officiels ukrainiens racontent n'importe quoi, mais c'est également le cas si ce qu'il raconte est vrai ... d'où l'embarras général.
Ce qui démontre encore une fois que le réel est rationnel ... tant il est vrai que ça n'est qu'au monde (occidental) "réellement renversé" (celui du Monde, de Libé, le Figaro, Radio France, BFMTV, etc. et leurs chalands) que "le vrai est un moment du faux".
Au monde demeuré réel donc rationnel (qui n'est pas seulement cantonné de l'autre côté du "rideau de fer" protégeant nos démocraties avancées de la barbarie totalitaire) la maxime hégélienne est toujours vraie et « le faux est un moment du vrai » .