BRICS toi d'la que j'my mette

Les Zéchos, s'alignant en cela  sur leurs confrères de la presse internationale qui font peu de cas des funérailles du général Georgelin comme des guerres picrocholines de la NUPES ou du dernier livre de Nicolas Sarkozy, consacrent leurs UNES à un bouleversement plus sensiblement spectaculaire aux yeux du reste du monde

lesechos.fr : Se rassembler pour peser face au G7. Les dirigeants des BRICS - Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud -, rassemblés à Johannesburg, ont annoncé l'extension de leur groupe à six nouveaux pays. A compter du 1er janvier 2024, Arabie saoudite, Argentine, Egypte, Ethiopie, Iran et Emirats arabes unis rejoindront le bloc. Des partenaires de poids pour les BRICS. L'Arabie saoudite - premier pays exportateur mondial de pétrole - et les Emirats arabes unis - cinquième - vont ainsi rejoindre la Russie, pays producteur important . L'Argentine est une grande puissance agricole et l'Egypte un pays influent dans le monde arabe, comme l'Arabie saoudite. De quoi les laisser espérer contrebalancer l'influence des grandes puissances .

C'est un « nouveau chapitre » qui s'ouvre pour les BRICS, selon Cyril Ramaphosa. Le président sud-africain a annoncé à la presse, jeudi, l'admission de six candidats qui viendront, à partir du 1er janvier 2024, plus que doubler le nombre de membres. Un consensus a donc été trouvé pour permettre l'entrée de l'Argentine, de l'Egypte, de l'Iran, de l'Ethiopie, de l'Arabie saoudite et des Emirats Arabes Unis au sein de ce groupe qui devra, en conséquence, réfléchir à un nouveau nom.

Une décision que le président brésilien a accueillie avec « grand plaisir », saluant l'entrée de son voisin et « frère », Buenos Aires. Elle montre, selon le chef de l'Etat chinois Xi Jinping, « la détermination des BRICS à atteindre l'unité et la coopération avec les pays en développement dans leur ensemble ».

Vladimir Poutine s'est lui aussi réjoui, en défendant que l'ordre mondial était « menacé par le libéralisme radical, poussé par certains pays qui veulent éliminer les valeurs traditionnelles qui nous sont chères à tous ». Le président russe intervenait par vidéo, n'ayant pas pu se rendre sur place, du fait du mandat d'arrêt émis à son encontre par la Cour pénale internationale. Il n'a pas prononcé un mot sur la mort du patron de Wagner, Evgueni Prigojine, mais l'a évoqué plus tard devant une chaîne de télévision russe.

D'autres phases à venir

Alors que le monde connaît, selon Xi Jinping, une « nouvelle ère de turbulences et de transformations », cette annonce « historique » va certainement transformer la dynamique au sein du groupe, qui représentait déjà plus de 40 % de la population globale et un quart du PIB mondial. Ce n'est, de plus, qu'une première étape, selon Cyril Ramaphosa : « d'autres phases devraient suivre » afin de poursuivre cette expansion.

Les Emirats arabes unis se sont aussitôt félicités de leur intégration, affirmant « respecter la vision des dirigeants des BRICS ». Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a vanté les avantages de sa nation, « une passerelle cruciale entre l'Afrique, le Moyen-Orient et plus largement l'Asie ».

Un groupe plus étendu signifie aussi un processus de prise de décision plus tortueux, puisque tous les choix des BRICS se font, jusqu'à présent, par consensus. Les inimitiés entre certains nouveaux membres, comme l'Ethiopie et l'Egypte, fâchés sur la question du barrage de la Renaissance, ou l'Arabie saoudite et l'Iran qui viennent tout juste de mettre fin à sept ans de brouille, rendront les échanges encore plus ardus.

Le poids des pays pétroliers

C'est malgré tout une victoire pour l'avènement d'un monde « multipolaire », selon le Premier ministre indien Narendra Modi. Un message bien entendu par le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui a reconnu que « les institutions de gouvernance globales d'aujourd'hui reflètent le monde d'hier ». Les pays des BRICS réclament notamment une réforme du Conseil de sécurité de l'ONU, pour une instance plus inclusive.

L'ajout de géants des hydrocarbures, avec l'Arabie saoudite, l'Iran, et les Emirats arabes unis, pourrait enfin permettre d'accélérer le projet de dédollarisation des BRICS : les ministres des Finances et les directeurs des banques centrales doivent travailler sur l'augmentation des échanges en monnaie locale et la création de nouveaux systèmes de paiement, pour que le dossier puisse être à nouveau étudié lors du prochain sommet, prévu en octobre 2024 en Russie, dans la ville de Kazan.

 

 

 

C'est dans ce même contexte d'information générale que Rachel Marsden chroniqueuse indépendante a suggéré dans une tribune pour RT que ces mêmes BRICS organisent une table spéciale pour les enfants à laquelle seraient conviés les dirigeants occidentaux comme Macron. Selon elle cela permettrait d'appliquer au président français le même traitement condescendant que Bruxelles accorde aux candidats à l'UE.

Une table à soi ... pour Macron
et ses copains de classe

 Il n'y a pas de « F » (pour la France) dans les « BRICS », mais cela n'a pas empêché le président français Emmanuel Macron d'essayer d'insérer ce « F ».

      Il n’y a pas si longtemps, les dirigeants occidentaux ne prêtaient pas attention aux BRICS, traitant le bloc économique comme la fille d’à côté qui ne méritait pas même un regard. Mais maintenant qu'elle a grandi et qu'elle dispose d'un énorme PIB ajusté au pouvoir d'achat qui devrait battre celui du G7, selon le Fonds monétaire international, cela semble avoir stimulé l'instinct de séducteur de Macron. Et probablement aussi de ses chercheurs d'or, compte tenu notamment de la richesse des ressources naturelles des États membres des BRICS et de leurs partenaires, notamment en Afrique, et à l'heure où la France et l'Europe sont confrontées à un manque croissant de ressources, en raison de politiques malavisées en matière d'à peu près tout, depuis la coupure de l'énergie russe bon marché à cause du conflit en Ukraine jusqu'au retrait du tapis de bienvenue en Afrique,

      Si un dirigeant occidental devait avoir l’audace de tenter de participer à un sommet dirigé par des pays qu’ils agressent constamment – ​​notamment la Chine et la Russie – il est logique que ce soit Macron. Le président français a un talent unique pour parler "et en même temps" de toute chose et son contraire. D’un côté, il répond au programme de Washington en suivant sa ligne sur la Russie et la Chine, tout en évoquant périodiquement la nécessité de maintenir une autonomie stratégique par rapport à Washington. Mais chaque fois qu’il y a un choix à faire, Macron finit par suivre l’agenda de Washington, même si cela se fait au détriment économique de la France et de l’UE.

      Mais le simple fait qu’il ait demandé cette semaine une invitation au 15e sommet des BRICS permet à Macron de revendiquer une ouverture d’esprit. Il peut dire que, hé, il a essayé de tendre la main, mais que sa main a été repoussée – ce qui revient à dénigrer une fille et à dire ensuite à tout le monde qu'elle ne sortira pas avec vous si elle refuse. N'importe qui avec un demi-cerveau penserait que la meilleure chose à faire maintenant serait de partir et de commencer à faire vos preuves par vos actions avant de demander un autre rendez-vous. La bonne nouvelle pour Macron est qu’il n’y a pas de meilleur moment pour le non-alignement, d’autant plus que le fait de s’aligner sur le programme du camp occidental dirigé par les États-Unis n’a pas très bien fonctionné pour le citoyen français moyen qui souffre d’un coût apparemment sans fin. -crise vivante.

Macron lui-même a décidé l’année dernière que l’Union européenne devrait avec les membres potentiels : mettre en place une « table pour les enfants ». Le nouveau sommet des « bébés BRICS » pourrait être l'équivalent de la « Communauté politique européenne » de Macron, composée de pays considérés comme devant encore faire leurs preuves pour l'adhésion à l'UE, mais qui peuvent encore obtenir une invitation à un sommet plus petit aux côtés du sommet « adulte », en l’espoir d’être choisi pour des relations commerciales spéciales et des arrangements douaniers triés sur le volet, qui bénéficieront au premier chef à l’UE.

      La prochaine réunion des BRICS pourrait donc installer une telle table pour les enfants, comme le fait l'UE, pas trop loin du lieu mais pas assez proche pour risquer de contaminer l'agenda multipolaire et la camaraderie du bloc – ou pour traumatisér les fragiles dirigeants occidentaux le sont. Demandez à un clown de se présenter pour leur fabriquer des ballons en sorte de les distraire des "questionnements" anxiogène qui les ont récemment plongés dans une frénésie de censure contre des plateformes comme RT.

      Imaginez le genre de spectacle d’horreur que Macron aurait dû endurer s’il avait été autorisé à assister au sommet annuel des BRICS cette semaine. Il aurait dû écouter le président russe Vladimir Poutine parler par vidéo de la manière dont « l’économie internationale est gravement affectée par des sanctions illégitimes », sachant que Macron a encouragé ces mêmes sanctions, imposées d’en haut aux citoyens de l’UE par Bruxelles, tout en étant incapable d'épargner aux Français la dévastation économique qu’elles ont provoquée notamment la hausse vertigineuse du coût de la vie.

      Il aurait également dû s’accommoder des critiques du président sud-africain Cyril Ramaphosa contre la « nouvelle vague de protectionnisme ».  Cela aurait rappelé à Macron son échec à convaincre l'administration Biden de revenir sur sa loi protectionniste sur la réduction de l'inflation, qui favorise de fait les véhicules et composants écologiques « made in America » au détriment des marchés de l'UE – et principalement les industries automobiles de la France et de l'Allemagne. On pourrait lui rappeler à quel point il a été totalement inutile en tant que leader, relégué à simplement espérer que soit Washington change d'avis.

      Il aurait pu rester là à écouter le Premier ministre indien Narendra Modi parler de la volonté de l'Inde de diversifier encore plus ses intérêts et ses partenaires – au risque de laisser à la France une part plus petite du gâteau à un moment où les sanctions européennes l'ont coupée d'autres opportunités.

      Macron aurait été soumis à un jeu de roulette russe sur les poignées de main des dirigeants africains, ne sachant pas s'il recevrait un accueil glacial de la part de l'un ou de plusieurs d'entre eux à la suite du retrait des troupes françaises par plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest – plus récemment le Niger. Qui est le suivant? Macron n’en a aucune idée. C’est pourquoi il aurait dénoncé son propre service de renseignement extérieur (la DGSE) à la suite du dernier coup d’État.

      En tant qu'admirateur avoué de l'ancien président français Charles De Gaulle, qui a arraché la France du commandement de l'OTAN et expulsé les Américains du pays afin de garantir l'indépendance après la Seconde Guerre mondiale, Macron a raté l'occasion de s'en inspirer lorsque l’OTAN a engagé un affrontement catastrophique contre la Russie. Or, désormais, les BRICS, bien qu’ils aient commencé comme une alliance économique, peuvent se rallier à la Russie pour soutenir une toute nouvelle vision du monde multipolaire, en grande partie grâce au fait qu’ils ont été effrayés par le traitement isolationniste et punitif infligé à la Russie par Washington et ses vassaux.

Un Russiagate français ?
 

Du moins on pourrait s'y attendre, à en croire les fines analyses des journalistes de LCI, selon lesquelles Poutine semble avoir étendu son influence délétère sur nos ex-présidents et premiers ministres occidentaux ... Après Trump, Jensen et Fillon voici Sarkozy :

Et même, semble-t-il ... Macron, dont "la parole pro-russe se libère" occasionnellement, au gré des péripéties assez confuses qui émaillent le carnet mondain de l'Union Européenne ou des visites de courtoisie, aux uns et aux autres.

Dommage que LCI n'ai pas poursuivi ses investigations jusqu'en Afrique sub-saharienne, et jusqu'en Afrique du Sud et aux BRICS. Le constat aurait été beaucoup plus alarmant ...

Tag(s) : #BRICS, #Sarkozy, #Russiagate
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :