Habituellement très prompts à relayer le moindre mouvement de protestation contre les "régimes" qui pourraient relever du "droit d'ingérence humanitaire" ( des occidentaux), la presse et les médias français * demeurent étrangement silencieux sur celui qui est train de se propager dans toute l'Algérie, avec une intensité et une rapidité qui a même contraint le pouvoir à y interrompre l'internet dans la journée...

* à l'exception des immondes complotistes poutinotropes de RT France : https://francais.rt.com/international/59366-algerie-manifestations-dans-plusieurs-villes-cinquieme-mandat-bouteflika-images

 

De notre envoyé Spécial : Azar N-ath Quodia
 

 

La rue algérienne bouillonne, les événements du 5 octobre 88 sont entrain de se répéter en Algérie,  d'Est en l'Ouest, du Nord jusqu'au fin fond du pays, sous les yeux de la presse internationale qui reste confinée dans son mutisme coutumier.

Ci-contre : Khenchela: des citoyens déchirent le portrait géant de Bouteflika

 
Pourquoi les presses française et européenne se taisent ? 
 
Pourquoi nos intellectuels; écrivains et artistes de renommée nationale et internationale ne se font ils pas entendre sur un soulèvement qui chamboule les 48 départements d'Algérie ? 
Leur position est plus que nécessaire, et sans ambiguïté pour éclairer les lanternes.
La révolution doit être soutenue et encadrée par les intellectuels les plus engagés :  sinon à quoi bon avoir fait couler tant d'encre pendant ces trois dernières décennies ?
Une simple joute commerciale ?
Sont-ils devenus des grands bourgeois, ornementés de visas pour instruire davantage la famille qui avance ?
Ou bien sont-ils complètement déconnectés de leur pays d’origine?
N'ont-ils pas d'avis à donner ? Une orientation, une sagesse, une ruse à cette révolution qui "s'étincellise" ?
N'ont-ils pas de positions face à ce mouvement ? 
Pourquoi tant de silence , pourquoi sont-ils spectateurs ?
Où est le temps des "Djaout" ?
Après le pouvoir et l’opposition,  c’est au tour des anonymes de nous faire marcher.
 
Les fossoyeurs au pouvoir, acharnés à garder sur le trône un macchabée, après avoir livré l’Algérie au ridicule et à l’absurde, vont, à coup sûr,  orchestrer des dérapages quitte à provoquer un bain de sang. Par mépris vis-à-vis de leur peuple, ils ne se sont pas embarrassés de l’idée de proposer un pantin à la place d’un Bouteflika plus mort que vif.   Ils ne sont pas gênés d’être la risée de l’humanité entière, ils ne rougissent jamais,  l’arrogance, le dédain et le mépris ont laqué leur visage et ont rempli leurs yeux de cire.
En hauts  lieux, dans les états-majors des partis démocrates, la priorité était donnée au verbiage qui reste sans attrait sur l'indigence des ventres creux.  Aucun engagement précis n'est pris pour réconforter la rue. Les jeunes sans formation, laissés pour compte, languissent au sein de l’ennui qui annihile en eux toute volonté de construire un parcours professionnel. Ils n’ont nulle sécurité dans le présent nulle assurance dans l’avenir.
Ceux qui souffrent avec moins de paralysie se démènent pour l'obtention d'un visa.

Pour suppliciant que soit le climat des présidentielles truffées de mensonges et d'impostures, ce n’est pas le pire de ce que l’on constate…. L’insupportable, c’est la volonté des clans qui régissent l’État à provoquer le deuil dans les poitrines des mères pour montrer leur capacité de nuisance afin de se neutraliser et pouvoir se partager équitablement la rente pétrolière. La marche qui se prépare aujourd’hui, quelle que soit son issue, ne profitera qu’aux clans et particulièrement à celui qui l’a initiée, c’est-à-dire, le clan détenteur de la plus grande marge du pouvoir.   
 
Une marche un vendredi, après la prière de la Joumou’a, c’est un appel à des prédicateurs alternatifs zélés  de prendre le relais sous le regard complice du pouvoir qui  a toujours vu en eux la force de frappe la plus apte à s’opposer férocement aux courants progressistes,  toujours assimilés aux kabyles.
 
L’état de siège risque d’être décrété et le processus électoral annulé. Le despotisme a toujours été une constante en Algérie, il a toujours servi d'escorte aux pouvoirs politiques qui s'étaient succédés sans légitimité. L'Algérie n'a connu que des hommes de clans jamais  d'homme d’État. Dès l'indépendance, l'axe de décision a pris domicile dans l'institution militaire qui concentre et centralise les leviers de commandement.
 
Se battre contre un individu ou pour la gloire d’un autre sorti du même moule, la question ne sera pas réglée. C’est tout le système libéral avec sa culture arabo-islamiste qu’il faut rejeter et qu’importe la tête d’affiche qui le représentera. Sinon, toute contestation serait illogique et incohérente. 
 
Azar N-ath Quodia.
Tag(s) : #algérie
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