Notre deuxième cahier de vacances s'inspire de l'actualité commémorative pour proposer à nos lecteurs studieux une instructive leçon sur...
le sens de l'histoire.

L'exercice du jour consistera donc à confronter les idées reçues qui alimentent les mass-media institutionnels à :

l'article que Geoffrey Roberts nous a fait l'amitié de nous communiquer sur le Printemps de Prague et qu'il publie simultanément sur l' Irish Examiner.

On s'inspirera des notes du traducteur pour recontextualiser.

Geoffrey Roberts est professeur émérite d’histoire à l’UCC et membre de la Royal Irish Academy.

Un Printemps à Prague

Geoffrey Roberts


 

Le spectre de la révolution étudiante hante l'Europe en 1968, tandis que les manifestants contre la guerre des États-Unis au Vietnam se heurtent à la police à Londres, Paris, Rome et Berlin-Ouest.

L'épicentre de cette révolte était la Sorbonne où, en mai 1968 à Paris, des étudiants de l'université parisienne affrontaient les CRS à coups de pavés. Les manifestations s’étaient étendues aux usines et des millions de travailleurs s’étaient mis en grève.

Le pouvoir gaulliste qui semblait au bord de l’effondrement, fut pourtant rétabli par des élections générales fin juin qui mobilisèrent les forces du conservatisme national et bien au-delà... La « révolution » de mai-juin en France s'avéra une illusion et, 50 ans plus tard, nombre de ses dirigeants ne prétendent plus être des anarchistes ou des socialistes rêvant d'une utopie collectiviste, mais des partisans de l'individualisme accapareur incarné par le capitalisme libéral occidental.

À terme, un autre événement de 1968 s’avéra bien plus conséquent : le «Printemps de Prague», lancé par Alexander Dubček, élu en janvier 1968 à la tête du parti communiste tchécoslovaque.

Dubček avait initié un programme de réformes revendiquant le "socialisme à visage humain". Son but était de créer un système socialiste fondé sur le consentement actif et la participation des citoyens. Il avait l'intention de réformer le système socialiste autoritaire de la Tchécoslovaquie et de modifier le parti communiste pour le rendre plus ouvert et pluraliste. Ces objectifs furent inclus dans le programme du parti en avril 1968, qui traçait la voie vers un communisme réformé, libre et démocratique, et toujours socialiste.


Ce tournant démocratique dans la politique tchécoslovaque n'était pas si surprenant. La Tchécoslovaquie était le seul État d'Europe centrale et orientale où la démocratie ait survécu entre la première et la seconde guerre mondiale. En 1946, les communistes et leurs alliés socialistes avaient remporté la majorité lors des premières élections du pays après guerre. Mais la Tchécoslovaquie était intégrée dans le bloc soviétique où Moscou imposait sa conception d’un système autoritaire dans le cadre de la guerre froide Est-Ouestqui avait éclaté à la fin des années quarante.

Le défi adressé par Dubček au modèle soviétique devint extrêmement populaire parmi son public tchécoslovaque, et les étudiants furent au centre du mouvement politique participatif qui fut désigné comme « Printemps de Prague ». Tandis que les radicaux occidentaux défiaient de front leurs gouvernements, les militants tchécoslovaques au contraire soutenaient Dubček contre ses opposants au sein du parti communiste Tchécoslovaque, qui récusaient à ses réformes démocratiques car ils craignaient une déstabilisation du système socialiste.

Le printemps de Prague n’était pas le premier défi lancé au socialisme « autoritaire » au sein du bloc communiste. En 1956, les libéraux Hongrois s’étaient rebellés violemment contre le régime de Moscou, provoquant une intervention militaire massive des Soviétiques. Des « événements » qui firent des milliers de victimes lors des combats qui suivirent à Budapest, tandis que des centaines de milliers d’autres furent été arrêtées ou ont fui en exil. Mais la «révolution» tchécoslovaque était de nature différente. C'était un processus de réforme; pas une rébellion contre le parti mais un changement dirigé par certains de ses apparatchicks. C'était aussi un mouvement paisible, dépourvu d’action violente. Et le but était de réformer le système socialiste pour l’améliorer, pas pour le renverser. Surtout, Dubček restait explicitement fidèle à l'Union soviétique et n'avait aucune intention de sortir la Tchécoslovaquie du bloc communiste.

Dubček, né en Slovaquie, avait été élevé en URSS. Pendant la guerre, il était un partisan communiste en Slovaquie et fut été blessé lors de la manifestation nationale slovaque contre les Allemands en août 1944.

Après la guerre, il avait passé de nombreuses années à faire des études politiques en Union soviétique.Les dirigeants soviétiques étaient néanmoins inquiets de ce qui se passait en Tchécoslovaquie. Ils craignaient que le printemps de Prague ne devienne une contre-révolution de droite, comme ce fut le cas en Hongrie. L'abolition de la censure en Tchécoslovaquie, qui avait ouvert la voie à un flot de critiques contre l'Union soviétique et contre l'alliance militaire de Moscou, le Pacte de Varsovie, n’était pas de nature à les rassurer...

Les Soviétiques ont commencé à faire pression pour que les réformes de Dubček soient ralenties. Les manœuvres du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie participaient de cette pression, avec la menace implicite d’une intervention militaire pour étouffer le printemps de Prague.

La crise dans les relations soviéto-tchécoslovaques atteint son paroxysme lorsque, en juillet, les dirigeants des partis communistes bulgare, est-allemand, hongrois, polonais et soviétique dénoncèrent dans - la «lettre de Varsovie» - les «forces hostiles» qui conspiraient pour détacher la Tchécoslovaquie du camp socialiste.

Dubček et ses camarades répondirent qu'ils restaient attachés à la communauté socialiste, que le socialisme en Tchécoslovaquie n'était pas menacé et que les réformes du Printemps de Prague devaient se poursuivre.



Début août, les signataires de la lettre de Varsovie rencontraient des représentants tchécoslovaques à Bratislava, la capitale slovaque. Le résultat fut une déclaration publique de solidarité communiste et un engagement collectif à défendre le socialisme et le bloc soviétique. Moscou semble avoir forcé Dubček à renoncer à sa politique de réforme. Mais quelques jours après la déclaration de Bratislava, les dirigeants soviétiques avaient perdu confiance dans la solution politique à la crise tchécoslovaque et décidèrent d’imposer leur volonté par la force. La décision d’envahir la Tchécoslovaquie fut prise par le bureau politique soviétique le 17 août et vingt divisions des cinq signataires de la lettres de Varsovie, traversèrent la frontière Tchécoslovaque. Contrairement à la Hongrie en 1956, il n'y eut pas de lutte armée. L'opposition aux envahisseurs dirigés par les Soviétiques prit la forme d'une résistance passive et d'une protestation pacifique. On avait annoncé aux soldats soviétiques que leur mission était d'écraser une contre-révolution naissante. Ils découvrirent des manifestants pacifiques qui voulaient discuter avec eux de la véritable signification de la solidarité socialiste. Les images de discussions de rue avec des commandants de chars soviétiques, diffusées dans le monde entier, suscitèrent beaucoup plus de sympathie que les émeutes d'étudiants bourgeois à Paris.

 

L'intervention militaire fut parfois qualifiée d’invasion de la Tchécoslovaquie par le Pacte de Varsovie. Mais ce n'était pas une décision du pacte de Varsovie. La Tchécoslovaquie et la Roumanie étaient toutes deux membres du Pacte de Varsovie et aucune n'avait été consultée. La Yougoslavie de Tito - membre du camp socialiste sinon du bloc soviétique - n’a pas non plus donné son consentement. La Chine communiste - qui s’était séparée de l’URSS au début des années 60 - était furieuse de cette invasion et l’a comparée à la prise de contrôle du pays par Hitler en 1939. L’invasion fut également contestée publiquement par un certain nombre de partis communistes occidentaux. En effet, dans les semaines qui ont précédé l’invasion, les dirigeants des partis occidentaux avaient été très actifs en faveur de Dubček et s’efforcèrent d’éviter une action militaire soviétique. L'enjeu pour ces partis était la crédibilité de leur adhésion à un socialisme démocratique. Le mouvement de la paix dirigé par les communistes fut également été affecté par cette invasion. Il se divisa lui aussi quand plusieurs de ses branches nationales condamnèrent l'action militaire soviétique. L’impact négatif de l’invasion sur la détente avec les États-Unis et d’autres pays occidentaux, qui s’était manifesté à Moscou après la crise des missiles de 1962, figure parmi les autres déficits politiques subis par Moscou.

 

Alors pourquoi Moscou a-t-il abandonné tout espoir de solution politique à la crise tchécoslovaque?

 

La raison fondamentale était que le secrétaire général du parti, Leonid Brejnev, et les autres dirigeants soviétiques se sont brouillés avec Dubček. Ils se sentirent trahis par lui, le considéraient comme peu sincère et malhonnête et jugeaient qu'il n'agissait pas comme un véritable communiste et camarade. Une rupture des relations personnelles avait de même eu lieu entre le prédécesseur de Brejnev en tant que dirigeant soviétique, Nikita Khrouchtchev, et Imre Nagy, le dirigeant communiste « réformateur » de la révolte hongroise, mais cette fois les conséquences furent beaucoup moins sanglantes qu'en 1956.

Après l'invasion Dubcek fut conduit à Moscou où Brejnev lui annonça que : « sans confiance, il n'y a pas d'amour. Nous devons donc trouver une solution pour qu’il y ait non seulement de la confiance mais aussi de l’amour mutuel ». Les efforts vigoureux1 de Brejnev pour réchauffer cette passion déclinante, ne furent hélas pas couronnés de succès. Dubček fut donc autorisé par les Soviétiques à rester en fonction pendant quelques mois, puis démis de ses fonctions en avril 1969 à la suite des manifestations anti-russes déclenchées par l’échec du processus de "normalisation" mené en Tchécoslovaquie par le parti communiste, entraînant l'expulsion du parti d'un demi-million de partisans du Printemps de Prague. Parmi ces expulsés se trouvaient de nombreux militants et dirigeants de la «révolution de velours» de 1989 qui allait renverser le régime communiste2.

L’invasion de la Tchécoslovaquie transgressait toutes les normes du droit international et disqualifiait l’idée que différents types de socialisme pouvaient s’épanouir, promue par les Soviétiques eux-mêmes lors de leur 20e congrès du parti en 1956. Les propagandistes soviétiques ont proposé de nombreuses raisons différentes à l'invasion, la plus connue étant la "doctrine Brejnev", une doctrine quasi officielle de la souveraineté limitée. Selon cette doctrine, la liberté d'action des États socialistes doit être restreinte, à la fois par leur loyauté envers l'Union soviétique et par les intérêts généraux du camp socialiste - intérêts à définir par Moscou, qui se réserve également le droit de prendre des mesures de protection unilatérales. Khrouchtchev avait suggéré une justification similaire pour l'invasion de la Hongrie en 1956. C'était la réplique idéologique symétrique des craintes américaines relativement à l'effet domino d'une victoire communiste au Vietnam.

 

Moscou craignait que toute réforme portant atteinte au régime du parti communiste en Tchécoslovaquie ne soit une menace pour les autres gouvernements socialistes du bloc soviétique. L’invasion de la Tchécoslovaquie semblait marquer la fin du « socialisme à visage humain »3  se proposant de réconcilier la démocratie et le communisme, malgré les efforts considérables des eurocommunistes occidentaux4 : pour un chemin démocratique vers la création d'un système socialiste pluraliste dans lequel la liberté et les libertés civiles, ainsi que les droits sociaux et de protection sociale, seraient garantis. Puis, en 1985, Mikhaïl Gorbatchev arriva à la direction du parti communiste soviétique, comme chef de file de ce courant. Gorbatchev était entré en politique dans les années 1950 alors que Khrouchtchev dénonçait Staline et relâchait la répression stalinienne5. Parmi les amis du jeune Gorbatchev à l'Université de Moscou, il y avait un autre étudiant en droit, Zdenek Mlynar, qui devint plus tard l'un des leaders du Printemps de Prague. La glasnost - « ouverture et transparence » - des réformes qu’il introduisit dans l’URSS à la fin des années 80 ressemblait beaucoup à celles du programme d’action de printemps de Prague. Gorbatchev avait également sympathisé avec le rejet par les eurocommunistes de l'imposition autoritaire du socialisme à la mode soviétique et loué le « soutien démocratique et populaire » dont jouissaient selon lui les partis communistes italien et français. Être fidèle à ses idées de jeunesse était un élément central de son « programme » et, en 1988, à l’occasion du 20e anniversaire de l’invasion de la Tchécoslovaquie, il répudia l’intervention dirigée par les Soviétiques et réhabilitait politiquement les dirigeants du Printemps de Prague.

 

Le hara-kiri de l’URSS s'est étendu au reste du bloc soviétique et a déclenché une série de soulèvements qui ont provoqué la chute des régimes communistes en Europe de l'Est. Le « libéral-communisme » réformateur était déjà très avancé en Pologne et en Hongrie mais la chute des dominos devint impossible à arrêter après celle du mur de Berlin en novembre 1989. La Tchécoslovaquie allait être la prochaine à s’effondrer6. Les manifestations de masse à Prague avaient été soutenues par Dubček, qui fut salué comme un héros par la foule. Comme en Allemagne de l'Est, le gouvernement fut contraint de démissionner. Un système de multipartisme à l’’occidentale fut introduit et l’écrivain - Vaclav Havel - dissident libéral de longue date7 - devint président du pays, tandis que Dubcek était élu président du parlement fédéral.

 

Deux ans après les révolutions populaires en Europe orientale, le système communiste soviétique Union s'effondrait au terme d’une série de soubresauts conclue par une tentative de coup d'Etat (ratée) des opposants de Gorbatchev au sein du parti. L'URSS était démembrée en ses républiques constituantes8 et Gorbatchev démissionnait de son poste de président le jour de Noël 1991.

Le phénomène Gorbatchev avait ses racines dans le printemps de Prague et dans le mouvement de « refondation » communiste9 . Sans l'exemple des réformistes « communistes » tels que Dubček, il est peu probable que Gorbatchev aurait tenté un changement aussi radical en URSS. Et sans ses réformes, l'Union soviétique aurait vraisemblablement continué d'exister et la politique mondiale serait encore plongée dans le contexte inquiétant de guerre froide et de course aux armements nucléaires issu de la deuxième guerre mondiale10.

 

Dubček a vu la révolution de velours de 1989 comme une justification de son humanisme socialiste11. Il est mort en 1992 mais, comme Gorbatchev, il aurait probablement été très déçu du résultat final de ses efforts. Le socialisme autoritaire a été remplacé non pas par la démocratie socialiste mais par un capitalisme libéral débridé... à l'occidentale. Aujourd'hui, la version démocratique libérale du capitalisme est menacée par des populistes "anti-establishment" à tendance autoritaire à travers l'Europe, notamment en Slovaquie et en République tchèque. a entraîné le triomphe sans entrave des forces mondialistes, poussant des millions de personnes dans la pauvreté et lançant le siècle des multi-milliardaires.

 

Lorsque le socialisme et le communisme existaient encore comme contre-feux vigoureux aux forces capitalistes, les démocraties libérales occidentales étaient moins libres de promouvoir les seuls intérêts des classes possédantes et des privilégiés au détriment des classes populaires et de l’intérêt général. Les laissés pour compte de la mondialisation et de la dérégulation libérale ont depuis mobilisé leur ressentiment en soutien aux démagogues populistes et autoritaires. L'idéalisme et l'optimisme candide des protestataires du Printemps de Prague font désormais figure d’idéaux perdus des siècles passés, en comparaison de l’offre politique actuelle.

 

Geoffrey Roberts

(Traduction et adaptation :  Viktor Yugov)

 

1 Ndt : mais assez « maladroits »

2 Ndt : ce qui était une confirmation du bien fondé des inquiétudes de Brejnev

3 Ndt : qui donnera le « socialisme à visage humain » puis la « démocratie avancée » de Marchais et sa bande.

4 Ndt : autre confirmation du bien fondé des inquiétudes des « staliniens » comme Brejnev, quand on observe les effets calamiteux sur le mouvement communiste et le mouvement ouvrier de ces « réformateurs » eurocommunistes !

5 Ndt : à laquelle il avait activement participé !

6 Ndt : Chute agrémentée d’un éclatement « ethnique » de la Nation , sur le modèle Yougoslave.

7 Ndt : et dûment stipendié en conséquence par la CIA aux cotés d’ex nazis tels Kurt Waldheim et autres « amis pacifistes de l’amérique » comme le Dalaï Lama, etc.

8 Ndt : En dépit d’un referendum en 1991 où près de 80% des votants refusèrent cet abandon de « l’Union des Républiques Socialistes de Russie » et se prononcèrent POUR son maintien. Ce fut le seul référendum organisé en URSS pourtant déjà présumée « démocratisée » … et son résultat fut évidemment biaisé, contourné et récusé par la nouvelle classe dirigeante elstsinienne, désormais « libre et démocratique ».

9 Ndt : de nature, d’idéologie et de posture politique radicalement... petite-bourgeoise.

10 Ndt : toujours d’actualité comme on sait, de même que l’agressivité impérialiste étasunienne, à l’origine de ces « guerres froides ».

11 NdT : version globalisée de « l'humanisme » de Marchais et du 22ème congrès du PCF, et de sa "démocratie avancée" reprise par J-L. Melenchon et ses « insoumis ».

 

Exercice optionnel :
Commenter cette citation de Hegel à la lumière de l'article précédent :
 
«Il est vrai que la guerre apporte de l'insécurité aux propriétés, mais cette insécurité réelle n'est que le mouvement qui est nécessaire. Dans les chaires on ne cesse de parler de l'insécurité, de la fragilité, de l'instabilité des choses temporelles, mais chacun pense, si ému soit-il, qu'il conservera pourtant ce qui lui appartient ; que cette insécurité apparaisse effectivement sous la forme des hussards sabre au clair, et que tout cela cesse d'être une plaisanterie, alors ces mêmes gens édifiés et émus qui avaient tout prédit se mettent à maudire les conquérants. Cependant les guerres ont lieu quand elles sont nécessaires, puis les récoltes poussent encore une fois et les bavardages se taisent devant le sérieux de l'histoire.»

G. W. F. Hegel, Principes de la philosophie du droit et science de l'État en abrégé, remarque annexée au §324, citée et traduite de l'édition allemande Lasson, tome VI, p. 369 par Jean Hyppolite in Introduction à la philosophie de l'histoire de Hegel (éd. Marcel Rivière et Cie, coll. Bibliothèque philosophique, 1948).

 

Dossier pédagogique :

Document complémentaire 1 ( aux origines du socialisme à visage humain) :

Document complémentaire 2 :  Rapport déclassifié de la CIA

Document complémentaire 3 : le Printemps de la Douma (1993) et la rétablissement de la démocratie en ex-union soviétique (version CIA-Eltsine)

Tag(s) : #éducation, #Geoffrey Roberts, #histoire, #Prague, #1968, #géopolitique
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