L'initiative très controversée de la mairie de Paris a suscité des réactions parfois violentes sur les réseaux sociaux (voir aussi : http://www.librairie-tropiques.fr/2015/08/provocation.html). Il est d'ailleurs probable que feu notre ami et voisin Stéphane Hessel se serait candidement ému de cette étrange "manifestation festive" justifiée par un "aspect culturel", qui ne l'aurait probablement pas convaincu, mais c'est par ce qu'il ne pouvait pas prendre toute la mesure de la subtile pédagogie mise en oeuvre par nos responsables politiques et leurs fringants (et si "créatifs") conseillers en "com".
«On savait que cela susciterait des interrogations et qu’il faudrait faire preuve de pédagogie, explique le premier adjoint de la mairie de Paris, Bruno Julliard, à Libération. Mais on ne s’attendait pas à une telle radicalité sur les réseaux sociaux et à tant de démagogie de la part de certains de nos partenaires».
Il semble cependant que cette interprétation des propos discordants du premier Ministre (interrompu dans sa villégiature estivale, en plein déjeuner) soit un malentendu, puisque dans le même temps il a affirmé son «soutien total» à la grande rave party gentrifiée que Mme la Maire de Paris a souhaité organiser pour les 500 CRS et gardes mobiles qu'elle a invités à venir profiter des falafels et des suaves harmonies, que viendront leur proposer ses "food-trucks" dispensateurs de "gastronomie innovante", si prisée des parisiens, accompagnés de DJ orientaux très tendance."Embrassons nous Folleville" est en effet le modèle si typiquement "Parisien", qu'a adopté ce divertissement populaire institutionnel, opportunément modernisé, et pourtant mal compris des plagistes de gaza et des banlieues de nos métropoles.
L'année dernière l'opération "fleurissons les places de parking inoccupées", également patronnée par la très créative escouade culturelle de l'Hôtel de Ville de Paris, avait, il est vrai, suscité moins de polémiques... Ils se consoleront sans doute en constatant qu'ils ont obtenu le soutien et l'approbation unanime de l'opposition de droite et d'extrême droite, qui a eu l'intelligence et le discernement de bien distinguer le caractère résolument propagandiste et pédagogique de cette opération culturelle ciblant les forces de maintien de l'ordre*.
* Il est vrai qu'il n'y a qu'en Israel et aux US que la LDJ soit cataloguée comme une organisation terroriste, néo-fasciste. En France les "forces de l'ordre" ne viennent pas seulement les protéger (des islamo-complotistes ), elles prennent même leurs instructions de cette sympathique bande "festive" composée d'animateurs et de consommateurs de culture "créative".
Pour celles et ceux qui douteraient de l'efficacité de la "pédagogie" de Mme Hidalgo et de ses zélés collaborateurs, comme de son audience internationale, chacun pourra en juger sur la retransmission "en direct live" donnée, non pas par de simples organes nationaux ( dès lors que l'événement est initié par leurs sponsors habituels, ça ne serait pas très significatif) , mais par une télévision notoirement "totalitaire" (et complotiste) , la plus regardée désormais sur Internet (allez savoir pourquoi?) ... russia today :
Certes le "spectacle" n'est pas exactement celui qui était attendu de ses promoteurs... et c'est sans doute ce qui explique le "coup de gueule" du premier ministre.