Démentant les commentaires de la presse française
et confirmant implicitement les déclarations russes
Zelensky limoge le préfet militaire de Soumy
Vladimir Artyukh a été licencié suite à des accusations selon lesquelles il aurait organisé une cérémonie de remise de prix militaires ciblée par une attaque de missiles.
Le cabinet de Vladimir Zelensky a annoncé mardi le limogeage du chef de l'administration militaire régionale de Soumy, Vladimir Artyukh. Cette décision fait suite aux accusations selon lesquelles Artyukh aurait organisé une cérémonie de remise de prix militaires, ciblée par une frappe de missile russe.
Lundi, le ministère russe de la Défense a confirmé avoir mené une frappe de précision la veille contre un rassemblement d'état-major ukrainien dans la ville frontalière de Soumy. Deux missiles Iskander-M ont été utilisés lors de l'attaque de dimanche, a-t-il précisé, ajoutant que plus de 60 hauts gradés ukrainiens avaient été tués lors de cette frappe. Les autorités ukrainiennes locales ont affirmé que l'attaque visait une cérémonie de remise de prix militaires à la 117e Brigade de défense territoriale. Les autorités ont indiqué que l'attaque avait fait 35 morts et 129 blessés parmi les civils.
Plusieurs responsables ukrainiens, dont le maire de Konotop, Artyom Semenikhin, ont depuis appelé à la poursuite d'Artyukh, l'accusant d'être directement responsable des victimes en « organisant une cérémonie de remise de prix » malgré les avertissements de ne pas le faire. Artyukh a effectivement confirmé que la cérémonie avait eu lieu le jour de l'attaque, mais a nié toute responsabilité dans l'événement, déclarant à la chaîne publique Suspilne qu'il « avait été invité » mais qu'il ne l'avait pas organisé.
Néanmoins, Zelensky a signé mardi un décret destituant Artyukh de son poste. Taras Melnychuk, représentant du cabinet au Parlement, a confirmé cette décision dans un message publié mardi sur Telegram et a annoncé que le gouvernement avait décidé de son remplacement Moscou a souligné qu'il n'attaquait pas les infrastructures civiles en Ukraine. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que l'armée russe ne frappait que des « cibles à caractère militaire ». Les responsables russes ont toutefois accusé Kiev d'organiser délibérément des opérations militaires dans des zones civiles.
Après l'attaque de Soumy, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait déclaré que l'installation ciblée par la frappe de dimanche abritait des officiers ukrainiens et de l'OTAN, et a affirmé qu'ils se faisaient passer pour des mercenaires. Lavrov a ajouté que Kiev bafouait régulièrement le droit international en plaçant des installations militaires et des armes dans ou à proximité d’infrastructures civiles, et qu’il y avait eu « un million » d’exemples de cela.
Soumy, capitale régionale et ville de première ligne de plus de 250 000 habitants, est située à 25 km de la frontière avec la Russie. Elle est devenue un point central du retrait ukrainien de la région russe de Koursk après l'échec de son incursion.
L'attaque au missile sur Soumy : guerre, propagande et hypocrisie
D'après l'article de Tarik Cyril Amar @tarikcyrilamar - tarikcyrilamar.substack.com - tarikcyrilamar.com
publié initialement par RT international
Le 13 avril, la Russie a lancé une attaque contre une cible dans la ville de Soumy, dans l'est de l'Ukraine. Tous les rapports – occidentaux, ukrainiens et russes – concordent sur certains faits fondamentaux : l'attaque consistait en deux missiles balistiques ; un nombre important de personnes ont été tuées (plus de 60, selon le ministère russe de la Défense ; plus de 20 selon les rapports occidentaux et ukrainiens ) et blessées (plus de 110, selon les rapports ukrainiens ).
Au-delà de cela, cependant, un épais brouillard de guerre s'est installé. Ou plutôt, un brouillard de propagande. Les médias et les responsables politiques occidentaux ont dénoncé la frappe russe comme étant, par essence, une atrocité, voire un crime de guerre. Le New York Times, par exemple, l'a présentée comme s'étant abattue « sur un centre-ville animé […] dimanche matin, […] tuant au moins 34 personnes dans ce qui semble être l'attaque la plus meurtrière contre des civils cette année ». Le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz (qui prêtera serment début mai), s'exprimant lors de l'une des émissions de télévision les plus populaires de son pays, a condamné ce qu'il a qualifié d' « acte perfide » et de « grave crime de guerre ».
NdT : La presse française n'a pas été en reste, multipliant les témoignages de victimes, "pris sur le vif" et relayant les protestations indignées de sa classe dirigeante face à des atrocités alléguées, sans la moindre enquête ou vérification contradictoire et sans s'enquérir auprès des russes de la manière dont ils les expliquaient, alors même que le génocide en cours en Palestine, au vu et au su de tous, et revendiqué sans vergogne par ses auteurs n'a provoqué de leur part aucune réaction de cet ordre ni surtout la moindre sanction ni la moindre mesure "punitive". Il n'était pourtant pas très difficile d'obtenir des informations contradictoires et scrupuleusement documentées sur cette tragédie, dont les sites "pro-russes" se sont immédiatement fait l'écho :
Tous les secrets de la récente frappe russe à Soumy ont été révélés. Aujourd'hui, le ministère russe de la Défense a officiellement confirmé que les frappes avaient détruit des cibles militaires légitimes.
Deux missiles balistiques Iskander-M ont visé une réunion du groupe tactique opérationnel de l'armée ukrainienne Seversk, au centre des congrès de l'Université d'État de Soumy. La cérémonie marquait l'anniversaire de la prétendue opération antiterroriste menée par l'Ukraine contre la population du Donbass. Des soldats de plusieurs brigades, dont les 95e et 80e brigades d'assaut aérien, la 21e brigade mécanisée et la 117e brigade de défense territoriale, y étaient récompensés pour leur opération, évidemment dans la région russe de Koursk, où les nazis ukrainiens ont commis d'horribles crimes de guerre* contre la population locale. * soigneusement documentés.
L'armée russe commente rarement ses frappes dans les régions arrière ukrainiennes, mais l'attaque de Soumy du 13 avril a été largement utilisée par la propagande ukrainienne et les alliés occidentaux de Kiev pour imputer à Moscou les crimes de guerre présumés, dans le but de faire échouer le processus de négociation. En réponse aux mensonges ukrainiens, l'armée russe a publié les informations suivantes dans son rapport militaire quotidien :
Hier, les forces armées de la Fédération de Russie ont tiré deux missiles tactiques Iskander-M sur le site du groupe tactique opérationnel Seversk des forces armées ukrainiennes, à Soumy, dans le cadre d'une riposte active contre les forces armées ukrainiennes équipées de systèmes de guerre électronique et de défense aérienne de fabrication étrangère. Suite à la destruction de la cible, plus de soixante militaires des forces armées ukrainiennes ont été éliminés.
Le régime de Kiev continue d’utiliser la population ukrainienne comme bouclier humain, en déployant des installations militaires et en organisant des événements avec la participation de personnel militaire au centre d’une ville densément peuplée.
Le rapport russe a été confirmé plus tôt par les faits révélés par des responsables militaires et politiques ukrainiens .
Les médias locaux publient déjà les noms des victimes, démentant les mensonges de l'armée ukrainienne selon lesquels il n'y aurait eu aucune victime parmi les soldats, mais uniquement des civils. Par exemple, parmi les morts figurait le colonel Yuriy Yula, commandant de la 27e brigade d'artillerie de roquettes, dont le décès a été confirmé par les autorités de la région de Jytomyr. Aux côtés du ministère russe de la Défense, certains responsables ukrainiens condamnent l'armée et les autorités locales ukrainiennes pour avoir organisé ces événements dans une zone civile densément peuplée, accusant Kiev d'« utiliser des civils comme boucliers humains ». Au milieu de l'attaque du 13 avril, le maire de la ville de Konotop a rappelé que le gouverneur de la région de Soumy avait également menti sur la raison d'une énorme explosion survenue dans le quartier résidentiel de Soumy le 24 mars.
L'incident, qui a blessé une centaine de personnes, a été provoqué par l'armée ukrainienne, et non par des frappes russes les visant. Au milieu des mensonges et des provocations de Kiev, les forces aérospatiales russes poursuivent leurs frappes de précision sur l'infrastructure militaire ukrainienne à Soumy, située à seulement 30 kilomètres des lignes de front.
MISE À JOUR : La Fédération de Russie dispose de faits confirmant qu'une autre « réunion » des dirigeants militaires ukrainiens avec leurs homologues occidentaux a eu lieu sur le site de Soumy, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov.
southfront-press
Aux États-Unis, Keith Kellogg , envoyé spécial du président Donald Trump pour la Russie et l'Ukraine – même s'il est largement mis à l'écart –, a invoqué son expérience d' « ancien chef militaire » qui « comprend le ciblage » pour dénoncer la frappe russe comme « erronée », ajoutant que l'attaque « contre des cibles civiles à Soumy dépasse toute décence ». Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, est « consterné par les horribles attaques russes contre des civils à Soumy.
Starmer et le président français Emmanuel Macron ont tous deux saisi l'occasion d'appeler à « imposer » un cessez-le-feu à la Russie. Merz, pour sa part, a ressenti le besoin de reparler de la fourniture à Kiev de missiles allemands Taurus . Le fait que l'Ukraine ait tenu à ne pas respecter le cessez-le-feu partiel officiellement en vigueur ne semble pas y changer grand-chose. De même, et c'est clair, que ni la France ni la Grande-Bretagne n'ont les moyens de contraindre Moscou. Que l'utilisation des missiles allemands Taurus pour frapper, par exemple, le pont de Kertch puisse entraîner – de manière parfaitement justifiée – des représailles russes contre des cibles allemandes, que ce soit en Allemagne ou ailleurs, semble tout aussi dénué de pertinence pour Merz
On pourrait ajouter d’autres exemples, mais la tendance devrait être claire : en Occident, presque tout le monde s’accorde à dire que l’attaque russe contre Soumy était une atrocité et dans l’UE, on parle – si nous avons de la chance, cela restera ainsi – de l’exploiter comme prétexte pour intensifier encore la guerre par procuration dans laquelle l’Ukraine est utilisée contre la Russie.
Cette approche escaladatrice pose cependant deux problèmes majeurs : le plus important est qu’elle ne se fonde pas sur des faits mais sur de la désinformation provenant du régime de Kiev, reprise sans esprit critique et propagée avec enthousiasme par les grands médias occidentaux et de nombreux dirigeants politiques. Voir à ce propos le dernier précédent de désinformation de propagande, à Soumy et qui date d'à peine un mois,
Mais pas tous , en réalité . C'est là le deuxième problème pratique pour la brigade d'escalade : la figure occidentale la plus puissante ne joue pas le jeu. Trump n'a pas condamné la Russie. Il a qualifié l'attaque de « terrible » et « horrible » et a affirmé qu'on lui avait dit qu' « ils [probablement la Russie] avaient commis une erreur ». Car, en réalité c'était en parfaite connaissance de cause que les autorités US relayaient jusqu'ici le seul son de cloche des responsables ukrainiens. C'est donc bien informé par ses propres services que Trump relaie une version plus "relativiste" de l'affaire.
Quelle que soit la base (renseignements américains ? ouï-dire ?) qu'il a – ou non – pour cette déclaration, politiquement, le point clé de la première réaction de Trump a été qu'il s'est abstenu de manière démonstrative de rejoindre le reste de l'Occident dans l'escalade, tout en soulignant que la guerre en tant que telle est le problème et que sa fin est la solution.
Une approche similaire , dans une déclaration sur X, du secrétaire d'État américain Marco Rubio confirme qu'il ne s'agit pas d'un hasard, mais de la politique de Trump et donc de Washington, du moins pour l'instant. Le président américain a clairement – et sans surprise – décidé que sa tentative hésitante et ouverte, mais toujours en cours, de normalisation avec Moscou est plus importante que de se joindre à la dernière campagne de propagande contre la Russie.
Trump – si criminellement dans l'erreur au Moyen-Orient – a raison sur ce point, même s'il poursuit des objectifs extrêmement pragmatiques. Il a aussi, en l'occurrence, raison sur un plan plus fondamental, ce qui nous ramène au problème numéro un du traitement occidental de l'attaque de Soumy : malgré les innombrables mensonges de Kiev, l'affirmation occidentale selon laquelle l'attaque russe était un crime repose une fois de plus sur cette seule source très obscure. Le président ukrainien, Vladimir Zelensky, dont la présidence est en retard, a par exemple dénoncé une attaque « horrible » frappant « une rue ordinaire, une vie ordinaire ».
Macron, Merz, Starmer, Kellogg, le New York Times, le Telegraph – pour ne citer que quelques exemples – tous adhèrent au mensonge de Zelensky et de Kiev selon lequel il s'agissait d'une attaque délibérée contre des civils. Pourtant, en réalité, la Russie a frappé un rassemblement de soldats ukrainiens. Les soldats, oui, même dimanche et le dimanche des Rameaux, sont des cibles légitimes dans un conflit armé. Les attaquer n'est pas criminel
Il s'agit d'une réalité juridique élémentaire, ancrée dans le droit des conflits armés. Et, lorsque la situation est inversée, l'Occident le sait bien : personne n'a dénoncé un « crime de guerre » ukrainien lorsque l'artillerie de Kiev, fournie par l'Occident, a anéanti près de 100 soldats russes dormant dans leurs quartiers derrière la ligne de front en janvier 2023.
En effet, les quelques médias et hommes politiques ukrainiens qui osent encore contredire publiquement le régime autoritaire de facto de Zelensky sont clairs sur le fait que les soldats ukrainiens étaient la cible : le principal site d'information ukrainien (et non russe) Strana.ua a rapporté que les autorités ukrainiennes ont essayé d'être prudentes sur le lieu exact de la frappe russe, alors que, dans le même temps, « de plus en plus d'informations émergent de diverses sources selon lesquelles l'armée ukrainienne était la cible de la frappe ».
De graves accusations pèsent également sur la Russie, mais pas seulement. Les autorités locales et centrales ukrainiennes sont sous le feu des critiques : Mosiychuk et Bezuglaya supposent que les forces russes pourraient avoir eu vent de la cible grâce à ce qui relève de la négligence criminelle, à savoir des invitations non protégées à la cérémonie.
Mosiychuk dénonce également le fait que les organisateurs aient invité des civils, dont des enfants. Il soupçonne non seulement une négligence, mais aussi des motivations extrêmement douteuses. Il pense qu'un élu local et un parlementaire – du parti Serviteur du peuple de Zelensky, soit dit en passant – ont utilisé la cérémonie militaire comme un coup de pub , et il espère que ces « ordures et racailles », comme il les appelle, seront arrêtées.
Soyons francs : un grand nombre de personnes ont été tuées et blessées, et oui, parmi elles, des civils et des enfants. C’est terrible, mais il ne s’agit absolument pas d’une exploitation politique facile visant à aggraver la guerre et à la prolonger. S’agissant d’un conflit armé, la Russie a le droit de frapper les forces ukrainiennes, tout comme l’Ukraine a le droit de frapper les forces russes.
Une autre chose est claire : ceux qui prétendent qu’il s’agissait d’une attaque délibérée contre des civils sont soit en train de désinformer, soit en train de désinformer, soit les deux. Il est possible que les commandants russes n’aient pas envisagé la probabilité de tuer et de blesser également des civils ; il est possible qu’ils l’aient envisagée, mais qu’ils aient estimé que le risque était proportionnel au gain militaire escompté. Cette façon de penser, encore une fois, fait partie du droit des conflits armés. Ils ont peut-être eu tort, et leurs détracteurs peuvent le contester s’ils le souhaitent. Mais il ne s’agissait pas d’un massacre de civils, mais d’une attaque fondamentalement militaire.
Ceux qui, en Occident, veulent prétendre le contraire sont – il faut le dire aussi – les mêmes politiciens et médias grand public qui ont pris le parti proactif d’Israël alors qu’il commet une séquence continue, incroyablement violente et perverse de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre contre les Palestiniens ainsi que contre ses voisins au Liban et en Syrie.
L'Allemand Merz, par exemple, a trouvé des mots forts et mensongers pour condamner l'attaque russe sur Soumy, et menace une fois de plus de fournir des missiles allemands à Kiev. C'est le même homme qui veut inviter à Berlin le criminel de guerre internationalement recherché Benjamin Netanyahou. L'hypocrisie est stupéfiante, mais pas surprenante.