Dans son discours à la nation mercredi, Macron a qualifié la Russie de « menace » pour l’UE, sans vraiment préciser la nature concrète de cette menace, pas plus que ses manifestations ou conséquences pour les français, ni comment il allait pouvoir les conjurer ... et, en dépit de la crise budgétaire qu'il a fourgué à son nouveau "nouveau premier ministre", il a paradoxalement appelé à une augmentation significative des dépenses de défense pour contrer la menace Moscoutaire. Dans la foulée, Il a également déclaré que la France serait prête à déployer des troupes en Ukraine si une trêve était conclue dans le conflit. Ce qui, soi dit en passant, ne l'engage pas à grand chose, dans l'état actuel de probabilité de la "trêve" en question.

     Finalement il semble que notre Président "par intérim", désormais délesté de ses obligations de Lider Maximo de l'appareil d’État, a pris le temps de se ressourcer en se passant en boucle les fines analyses de Jack Ripper  et notamment celle sur la lutte contre le tarissement et la "putréfaction" de nos plus précieux "fluides corporels" européens :

      Tandis que le porte parole du Kremlin, Peskov, soulignait non sans humour que ces propos ne transmettaient pas un message de paix : « La France envisage apparemment la guerre, la continuation de la guerre. » Cette position suscite naturellement une réaction négative à Moscou, a-t-il conclu.

     C'est aussi ce qu'en a pensé Sergueï Lavrov qui du coup a ironisé sur le fait qu'Hitler ou Napoléon avaient eu au moins cette "courtoisie" de ne pas cacher leurs intentions prédatrices et destructrices à l'encontre de la Russie, et contrairement à Macron n'avaient pas essayé de trouver un prétexte aussi absurde qu'un risque d'invasion de leur pays par les hordes barbares orientales du satrape Ras-Poutine.

      Ces accords de Minsk, négociés en 2014 et 2015 pour mettre un terme aux combats entre l'Ukraine et les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, aujourd'hui russes, avaient été signés avec la France et l'Allemagne comme garants de leur application par l'Ukraine vis à vis de la Russie. Or, l'Ukraine ne les jamais appliqué pour la part des mesures la concernant et visant à abolir les causes de la guerre civile qui avait suivi le coup d'État de Maïdan ( rétablissement du bilinguisme dans l'éducation et la vie civique, normalisation du statut des russophones et avec la Fédération de Russie, fin des hostilités, des exactions et des bombardements des civils du Donbass, etc. ). Dans son oraison de mercredi, Macron a cependant accusé la Russie d'avoir violé les accords et les a cités comme la preuve que l'Occident « ne peut plus prendre la Russie au mot » lorsqu'il s'agit de résoudre le conflit.

     Les officiels russes se sont donc contentés d'observer que, sans surprise, la rhétorique de Macron s'inscrit dans la ligne du discours occidental traditionnel depuis le début de la Guerre Froide, qui présente aujourd'hui  la Russie comme l'agresseur "non provoqué" dans le conflit ukrainien et affirme (sans le moindre fondement historique, logique ou factuel) que Moscou nourrit des ambitions de conquête sur la totalité de l'Ukraine, sur l’ensemble de ses voisins et au-delà. Ajoutant que, comme l'a rappelé Zakharova, Macron a la mémoire aussi courte que sélective quand il évoque le "non respect des accords Minsk" comme prétexte "historique" à l'appui de ses farouches appels à la mobilisation générale de ses partenaires comme de ses concitoyens, pour bouter la Russie hors de ... la Russie multiséculaire.

« Nous ne pouvons pas oublier que la Russie a commencé son invasion de l’Ukraine en 2014 et que nous avions négocié à l’époque un cessez-le-feu à Minsk. Et la Russie n’a pas respecté ce cessez-le-feu », a ainsi affirmé le président français, en concluant que Moscou constituait une menace "directe" pour la France et l’ensemble de l’UE.

      Zakharova a donc eu beau jeu d'ironiser à son tour en rappelant que l'ancien président français François Hollande et l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel ont « ouvertement avoué , et non sous la torture ou la pression » en 2022, qu'ils n'avaient jamais eu l'intention de faire respecter les accords dont ils s'étaient portés garants auprès des russes.

        Zakharova a donc suggéré :

« Macron devrait inviter son prédécesseur… Hollande, à l'Élysée pour avoir une conversation à cœur ouvert avec lui… Ensuite, il entendra probablement de Hollande… qu'il n'avait aucune intention de mettre en œuvre les accords de Minsk en représentant la France ».

       Elle faisait manifestement allusion à la manière dont le prédécesseur et ex-mentor de Macron s'était fait piéger et ridiculiser en 2023, par "d'odieux hackeurs à la solde de Poutine". Zakharova, a également suggéré qu'après avoir parlé à Hollande, Macron « devrait s'excuser auprès de sa propre population pour l'avoir induite en erreur ».

       Soucieux de ramener notre premier de cordée national à une meilleure évaluation des réalités géopolitiques, historiques , militaires et diplomatiques qu'il doit encore affronter quelques temps, nous avons donc exhumé l'article que nous avions consacré à cet odieux piratage du temps de cerveau disponible de nos élites par les "farceurs" russes : Vovan et Lexus.

 

Flanby : le Retour
LE RETOUR DU GRAND TIMONIER MOU

 ( avril 2023 )

      Notre ex-président, jadis si divertissant en "Grand Timonier Mou" vient de faire un retour remarqué dans les medias internationaux, où il est vrai, selon son propre aveu :  "partout où il peut parler", il demande toujours de "fournir à l'Ukraine les armes dont elle a besoin". Ce qu'il juge sans doute être une saine occupation de retraité, toujours prêt à resservir ... les intérêts de la bourgeoisie mondialisée - et sans doute aussi parce qu'il juge avoir joué un rôle historique "moteur" dans ce désastre.
      C'est ainsi qu'il a confirmé que non seulement l'Union européenne et la France participaient directement au conflit armé en Ukraine, bien que Paris ait officiellement démenti ces affirmations, mais qu'en outre avec sa petite camarade Angela il s'était chargé de préparer et provoquer ce conflit sanglant, en toute connaissance de cause et pour complaire ses patrons de Washington. C'est donc ainsi qu'à son insu, mais en toute franchise et avec sa bonhomie coutumière, l'ancien président français a longuement évoqué la situation en Ukraine avec les farceurs russes Vovan et Lexus, qui se faisaient passer pour l'ancien président-oligarque-milliardaire-corrompu ukrainien Petro Porochenko.

      Au cours de la conversation, Hollande a déclaré qu'il était du côté de Kiev et "soutient pleinement l'Ukraine", et rassuré le faux 'Porochenko' sur le fait que l'UE et la France sont des «participants» au conflit mais a expliqué qu'ils ne veulent pas déclarer ouvertement leur implication, craignant que la Russie puisse riposter. "Ils ne veulent pas devenir une partie belligérante dans le sens où la Russie pourrait utiliser leur soutien comme excuse pour agir contre un pays européen voisin et entraîner le monde dans une guerre qui ira au-delà de l'Ukraine", a déclaré Hollande .

      L'ancien président a prédit que l'issue du conflit ukrainien façonnerait le nouvel équilibre des puissances mondiales et que "si l'Ukraine gagne, ce que je souhaite de tout cœur, cela servirait de rebuffade aux régimes autoritaires" tels que la Chine, l'Iran et la Turquie.

NB : Sur ce point au moins, notre grand timonier mou a bien vu la montagne qu'avec l'aide de Yukong Biden il se proposait d'araser. Il a simplement omis d'évoquer l'hypothèse d'un échec de cette grandiose entreprise, et donc des conséquences létales que lui et ses pairs dirigeants libéraux et atlantistes allaient devoir affronter, avec leurs appareils idéologiques asservis, en cas de réussite de "l'Opération Militaire Spéciale".

      Hollande a insisté sur le fait qu'il ne pouvait y avoir de négociations pour le moment et que les dirigeants européens devraient même éviter de mentionner l'idée jusqu'à ce que l'Ukraine chasse les forces russes des territoires revendiqués par Kiev et ""tant que le peuple ukrainien souhaite toujours se battre jusqu'au bout".
Il a également commenté les accords de Minsk, qui ont été signés en 2014 par la Russie, la France et l'Allemagne comme feuille de route pour établir la paix en Ukraine après que les tensions ont éclaté dans le pays à la suite du coup d'État armé de Maïdan qui a renversé le président Viktor Ianoukovitch. Hollande a admis que le véritable objectif des accords était de gagner du temps pour armer et entraîner les forces ukrainiennes.

      L'ancien dirigeant français a également noté le « rôle clé » de Porochenko dans l'éviction de Ianoukovitch et la poussée de l'Ukraine vers l'UE. Il a déclaré que si Porochenko n'était pas venu à Paris en 2013, il "n'y aurait pas eu de Maïdan et vous n'auriez pas remporté votre victoire".

     Hollande est le dernier responsable occidental à avoir été dupé par les farceurs russes, admettant des choses qu'ils évitent de dire publiquement. Le mois dernier, les deux hommes ont eu une conversation avec l'ancien ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, qui a déclaré que le scénario "idéal" de l'Occident était un coup d'État militaire en Russie qui évincerait Poutine.

Tag(s) : #Emmanuel Macron, #Sergueï Lavrov, #Maria Zakharova, #Ukraine, #Stratégie du Chaos
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