Something is rotten
in the united kingdom
(of capitalism)
 
 
« Quelque chose est pourri
dans l’État de Danemark »
(Hamlet, I, 4, Marcellus)
 
 
Hommage de fin d'année
à Marc Pierret et au rouge-gorge du jardin
(deux êtres qui m'étaient chers).
 
 

      Si on en croit le Parigot, conformément à nos pronostics (cf. Propagande) , nos vieux ennemis héréditaires (d'avant "l'entente cordiale")  s'appliquent maintenant à mieux incarner la tradition tragique de leur plus éminente culture littéraire. C'est ainsi qu'on apprend que la nouvelle année s'annonce mal, au pays d'origine du capitalisme et de l'impérialisme ... et ça n'est pas la famille royale qui dira le contraire à ses fans, orphelins de leur préceptrice gourmée, remplacée à la va vite par un casting de ringards recrutés par copinage familial, mal assortis et interprétant un scénario insipide, pour une nouvelle saison déjà très décevante. En somme "une histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, qui ne signifie rien." *

*" It is a tale. Told by an idiot, full of sound and fury. Signifying nothing. "
W.Shakespeare Macbeth (V, 5)

      Parmi les recapés de "l'annus horribilis" de 1992 , les nouveaux sujets du très falot Roi Charles risquent de déchanter plus encore, 30 ans après, à l'aube de ce qui pourrait bien être la décennie horrible pour le pays qui vit naître tout à la fois le capitalisme et l'impérialisme "modernes", jusqu'à la génération "no future" et pour finir par les nouveaux moines soldats sociopathes d'"extinction rebellion". Mais tout ça finalement, c'est la faute au "brexit", analysent doctement nos gazettes hexagonales. Car chez-nous, grâce à Dieu(?) on a su rester sages, fidèles à nos "valeurs" c'est à dire européens et résilients. Il est vrai que, contrairement à nos cousins d'outre-manche, nous n'étions pas les géniteurs favoris de l'Empire du bien et de sa "Nation indispensable" et que nous n'avions plus de Reine, ni de Roi, ni de Mer du Nord à pétrole, ni plus beaucoup d'idées pour compenser ces déficits.

 

 

      Mais ... il nous reste des cols roulés !

      On a Bruno Le Maire et mieux encore : on a Macron, Cynthia Fleury, Zemmour, Bayrou, Taubira, JLM et Bison Futé, des zécolos et des zinsoumis, du Roussel-lement à foison, des économistes degoche (voire atterrés) comme s'il en pleuvait, une presse libéralement libre, Hanouna,  la famille Duhamel-Kouchner (et plus si affinités), toujours Onfray (saison 2 : "L'après France-cul" avec Mylène Farmer) et encore Nabila (allo?), Xavier Niel et son beau-père, des "valeurs", des zombiphones et des trottinettes, des premiers de cordée et des esclaves à vélo (mais sans papier), Anne Hidalgo en reine des neiges, Sandrine Rousseau en Cruella et toujours BHL, Cohn-Bendit et Finkielkraut (dans leur propre rôle), et bientôt la PMA pour tou.s.tes.x.y.z, et enfin (OUF !) ... le 49.3 . Bref, de quoi voir l'avenir avec confiance et sérénité et jouer notre partie dans le sauvetage de la Planète.

      Donc, ici, ça tient ! Autrement dit : "pourvu que ça dure", comme disait Laetitia  (Bonaparte ou Smet-Halliday, peu importe désormais qu'elle soit Corse ou Belge ou non-binaire).
 
      Alors, cher Marc, je me souviens ... de nos années "d'insouciance et d'abondance", de la belle époque - révolue si on en croit Macron - celle de la "société de consommation" comme on disait quand j'avais 15 ans. C'était aussi celle des Beatles (et Jimi Hendrix) que j'avais découvert lors de mes séjours linguistiques en cette perfide albion, bien plaisante en ce temps là. Me reviennent  surtout des refrains qui illustraient mon"vécu" ( d'ado narcissique et capricieux ) d'alors , celui de cette ritournelle de 68 :
 

et de cette autre, peu avant ( yeah, yeah ...) :

et toujours ...
le même Président."

      Et je me souviens alors comment depuis on a beaucoup "progressé".

      On a d'ailleurs commencé, bille en tête, par changer ... de Président (le précédent s'étant vexé qu'on cesse de le prendre pour Jeanne d'Arc, il a fini par s'éteindre de lui même, sans qu'on ait eu besoin d'un bucher préalable pour l'allumer).

D'ailleurs le remplaçant était déjà prêt :

      Puis, comme le remplaçant est tombé en panne (il fumait beaucoup), on en a mis un autre : plus "frais", plus libéral, donc plus moderne et plus "résilient" (que résistant).

       Puis, comme le répertoire (d'accordéoniste de la finance) de ce dernier a vite lassé, on a changé carrément ... "la vie", avec encore un nouveau président .

      Cette fois plus vieux que les 2 précédents, donc plus "mur" et toujours rassurant (il s'était opportunément fait limer les dents), car blanchi sous le harnois de Vichy puis aguerri aux fines subtilités de la 4ème République - ce qui lui avait donné l'occasion de se composer un costume d'arlequin, avec toutes nos couleurs politiques de l'extrême droite pétainiste aux "contestataires" pré-gauchistes (de la convention des institutions républicaines au P.S.U.) qu'il rassemblât ensuite comme "socialistes" démocrates et républicains (c.a.d. déjà "et de droite et de gauche").
 
     Devenu "compagnons de route" à la remorque de la bourgeoisie festive, et pour mieux s'adapter à cette "vie nouvelle" -  donc pour combattre (avec les autres) "tous les totalitarismes" (et toutes leurs "dominations symboliques" qui nous entravaient le "jouir ensemble") - les braves militants PCF en vinrent à  abandonner la "notion de dictature du prolétariat" (jugée "vieillie"). Puis, de refondation en renouveau, le parti (comme on disait encore) en arriva à sa phase terminale actuelle. Depuis lors, devenu PéPéCF, il fut enfin "en capacité" de se débarrasser de ses derniers oripeaux, certes symboliques mais encore "totalitaires", pour définitivement lâcher prise (et la faucille et le marteau avec) selon l'air du temps (qui s'était pourtant bien réchauffé dans l'intermède).  Avec ses compagnons "de classe", il put ainsi se "recentrer" comme tous les autres bons élèves de la classe moyenne sur ... la ritournelle devenue hégémonique - c.a.d.  ecolo-feministo-trotsko-anarcho-bio-libérale et bientôt identitaro-indigeno-trans et +++ si affinités, bref  ... con-sensuellement "antitotalitaire" :
 
Et moi, et moi et moi
et désormais 1 500 000 000 de petits et grands chinois ...
 
et ainsi cette vie changée a été "augmentée", et vaille que vaille ...
 
j'y pense et puis j'oublie,
c'est la vie, c'est la vie ...
 
Viktor Yugov
Tag(s) : #Politique culturelle, #Marc Pierret, #Viktor Yugov
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