Macron l'égyptien
Adapté d'un article récent de RT International,
(destiné au public anglophone).
#COP27 | Le président vénézuélien Nicolas Maduro et le président français Emmanuel Macron dialoguent lors du 27e sommet des Nations unies sur le climat en Égypte. pic.twitter.com/XLHKOODxMq
– teleSUR anglais (@telesurenglish) 7 novembre 2022
La brève interaction de lundi s'est produite lors de l'événement climatique COP27 de l'ONU sur le mode rafraichissant de cette année : "Le congrès s'amuse à Charm el-Cheikh", et a été largement relayée par le média vénézuélien Telesur, qui a publié des images du court impromptu occasionné par cette rencontre entre Macron et Maduro. Dans la vidéo, on voit et on entend Macron, fidèle à son habitude, évoquer quelques platitudes de son cru, telle celle jugeant que l'Amérique latine « se remettait en place » (sic) et exprimer le souhait de discuter de la manière dont la France pourrait jouer un rôle plus positif sur le continent. Emporté sans doute par ce généreux élan, Il s'est adressé au vil imposteur machiste vénézuélien en le qualifiant de "président". Goguenard (et sans doute un peu apitoyé) ce dernier lui répond : "À votre service. Notre délégué à la conférence est Jorge Rodriguez. Vous pouvez lui parler en toute confiance », soulignant que le délégué était président de l'Assemblée nationale du Venezuela.
Rappelons que Rodriguez a pris ce poste en janvier de l'année dernière, bien que sa désignation soit contestée (comme celle du Président réel du pays) par celui que Macron considère comme "le Président en exercice mais en même temps par intérim" (dans l'attente d'une fin meilleure du coup d'état qu'il a conduit pour le compte de la CIA) : Juan Guaido. Certains politiciens français d'opposition en ont profité pour faire remarquer à leur propre usurpateur présidentiel qu' "Avoir besoin de pétrole rend poli", tel Jean-Luc Melenchon, naguère auto-proclamé premier Ministre français "par interim", qui fit cette observation sarcastique en référence aux vastes réserves d'hydrocarbures du Venezuela.
Petit rappel déjà historique.
Guaido, auparavant obscur politicien vénézuélien, a été élu président de l'Assemblée nationale en janvier 2019, en plein affrontement constitutionnel entre le parlement dominé par l'opposition et le gouvernement Maduro. Il proclama alors que Maduro était un dirigeant illégitime, imposé par les élections de 2018 (jugées "truquées" par Guaido), et revendiqua la présidence sur la base des lois vénézuéliennes sur la succession au pouvoir. Cette tentative de coup d'État fut soutenue par Washington et ses alliés.
Fidèle "allié" de l'Empire occidental, Macron s'empressa donc de reconnaître Guaido comme « président en charge » au nom de la France, en février 2019.
#COP27 | Le président vénézuélien Nicolas Maduro et le président français Emmanuel Macron dialoguent lors du 27e sommet des Nations unies sur le climat en Égypte. pic.twitter.com/XLHKOODxMq
– teleSUR anglais (@telesurenglish) 7 novembre 2022
Depuis lors Guaido activement soutenu par la CIA, a lancé plusieurs tentatives pour s'emparer efficacement du pouvoir au Venezuela, appelant l'armée du pays à le soutenir, mais toutes ont lamentablement échoué (en dépit des encouragements prodigués par Macron, avec une belle constance). Aujourd'hui Guaido affirme toujours qu'il dirige l'Assemblée nationale du Venezuela, en dépit du fait paradoxal qu'il a boycotté les élections législatives organisées par Caracas en décembre 2020. L'UE, moins opiniâtre dans son zèle servile que notre Macron national avait quant à elle cessé (dès janvier 2021) de reconnaître Guaido comme autre chose qu'un politicien de l'opposition, sans pour autant reconnaître la légitimité de l'Assemblée nationale nouvellement élue.