De quoi la pandémie de vaccinophobie
est-elle le nom ?

Comme la réponse "sévère mais juste" à laquelle ils m'incitent (tant l'aveuglement borné de certains m'exaspère) est assez mal comprise par celles et ceux de mes camarades qui me reprochent de moquer la manière dont leur phobie anxiogène en fait les meilleurs promoteurs du "passe-passe" gouvernemental (qu'ils prétendent dénoncer). Et pourquoi leur "mobilisation" puérile forme un faisceau de verges qu'ils tendent candidement à leurs "ennemis", légitimant leur dénonciation comme complotistes ignorants et abrutis, à grand renfort de "facte chequingue" compulsif de la part de ces derniers.

Je leur livre la formulation moins "stalinienne" et plus "respectueuse" que nous propose Tomasz Pierscionek, et à laquelle je me rallie bien volontiers... si ça peut les éclairer...

 

Tomasz Pierscionek est médecin, spécialisé en psychiatrie et commentateur social sur la médecine, la science et la technologie. Il était auparavant membre du conseil d'administration de l'association caritative Medact et rédacteur en chef du  London Progressive Journal . ( voir son précédent article repris sur le site )

Cet article ( ci-dessous traduit de l'anglais et adapté par Viktor Yugov) a été initialement publié par RT le 3 novembre 2021

La vraie raison pour laquelle les gens se transforment
en « anti-vaccins »

 

Pour certains, la réticence à se faire vacciner contre le Covid découle d'une méfiance générale à l'égard de l'autorité, un processus qui couve depuis des années.

La peur est une émotion puissante qui peut brouiller la pensée, altérer le jugement et amener certaines personnes à régresser jusqu'à un état dans lequel elles font passivement ce qu'on leur dit et cherchent à se protéger de quiconque promet la sécurité ou une solution toute faite à leur angoisse. 

La peur et la propagande semées astucieusement dans la conscience collective du public peuvent polariser et diviser les gens et nous faire nous concentrer sur nos différences plutôt que sur ce qui nous unit. 

Un système qui va plus loin et dénonce un groupe d'individus comme la cause de maux sociétaux peut trop facilement manipuler les émotions de la population générale et mettre en œuvre la stratégie éprouvée du diviser pour régner, et blâmer « l'autre » avec peu de résistance. Nous avons vu cette histoire se répéter à travers l'histoire avec de nombreux groupes : juifs et musulmans, Roms et réfugiés, chrétiens et communistes, entre autres, utilisés comme boucs émissaires par la classe dirigeante.

Je me souviens des paroles de la chanson des années 1980 « Train on Fire » du groupe de rock soviétique Aquarium , qui raconte que les élites du parti profitaient aux dépens des gens du commun à l'époque de l'URSS.

… nous avons mené cette guerre pendant 70 ans
On nous a appris que la vie est un combat

Mais de nouvelles informations viennent de rapporter que
Nous nous sommes battus tout ce temps

Comme beaucoup de gens au cours des 18 derniers mois, j'ai été exposé à de nombreuses rhétoriques sur COVID – certaines sensées, d'autres moins. J'ai rencontré des fanatiques de tous bords cherchant à imposer leur « sagesse ». En ce qui concerne les vaccinations, certains m'ont prévenu que je pourrais mourir si je me faisais vacciner ; d'autres m'ont averti que je pourrais mourir si je ne le faisais pas. Au-delà du battage médiatique, j'étais conscient que mon risque personnel était minime dans les deux cas. Au final, j'ai choisi de me faire vacciner avant tout pour protéger mes patients et ceux qui sont plus vulnérables autour de moi, et pour qui le Covid peut en effet être un sale truc, voire une maladie mortelle.

À mon avis, il est raisonnable de poser des questions sensées sur les effets secondaires des vaccins, sans que cela vous fasse diaboliser comme un complotiste anti-vaccin, tout autant qu'il est légitime d'examiner comment et pourquoi les échecs du gouvernement britannique au cours des premiers jours de la pandémie ont pu être considérés comme ayant conduit à des milliers de morts inutiles. 

D'autres autorités, telles que le gouvernement de l'État de Victoria en Australie, ont utilisé la pandémie pour mettre en œuvre des lois draconiennes qui ont vu l'un des plus longs confinements au monde brutalement appliqué par la police à l'aide de gaz lacrymogènes et de grenadesmême les personnes âgées n'étaient pas à l'abri des la lacrymos et des pulvérisations de poivre. 

Des villes américaines comme New York ont ​​menacé que la police, les pompiers et autres travailleurs qui refusent de se faire vacciner d'ici la fin du mois cessent d'être payés . 

La Grèce et la France ont ordonné la vaccination de tous les agents de santé, ce qui aurait entraîné la suspension sans salaire de 3 000 agents de santé en France le mois dernier. Le Canada prévoit de mettre en congé sans solde tous les fonctionnaires non vaccinés .

Mon opinion personnelle est que, dans les circonstances présentes, se faire vacciner comporte plus d'avantages que de risques. Mais je suis troublé par l'idée que ceux qui refusent de se faire vacciner risquent d'être poussés dans une sous-classe non rémunérée et ostracisée qui les affecte non seulement eux mais aussi leurs familles. Je suis également troublé d'observer que, dans certains milieux, il y a presque eu un sentiment de satisfaction ou de schadenfreude lorsqu'un soi-disant «anti-vaxxer» serait décédé de Covid. De telles attitudes ne servent qu'à aliéner et donc à durcir les opinions, sans parler du manque de compassion et de compréhension qui conduit à "célébrer" la mort de quelqu'un qui, peut-être pour des raisons personnelles (à tort ou à raison), a décidé de ne pas se faire "piquer".

Il est décourageant d'entendre qu'un Américain sur sept a rompu ses relations avec ceux qui refusent de se faire vacciner, tandis qu'une plus petite proportion de ces derniers ont réciproquement fait de même. Il s'est trouver bien des célébrités et les politiciens pour fomenter des troubles et promouvoir l'idée de rompre toute amitié et de diaboliser celles qui refusent de se faire vacciner (ou celles qui l'ont fait) en fonction de la position affichée par les unes ou les autres.

Je n'ai cessé d'être ami avec qui que ce soit à cause de son point de vue sur la vaccination ou le confinement pour la même raison que je maintiens des amitiés avec des gens de la plupart des horizons politiques, que je sois ou non d'accord avec eux. À l'époque de la "culture de l'annulation", lorsque certaines personnes sont trop fragiles pour que leur vision du monde et leurs opinions soient mieux informées et transformées en quelque chose de plus lucide et raisonné, je pense qu'un débat sincère et honnête nous aide à apprendre les uns des autres et même à affiner et renforcer nos propres positions.

Personnellement, je pense que pour certaines personnes, la réticence à se faire vacciner découle d'une méfiance générale à l'égard de l'autorité, qui est apparue au fil des ans, non sans raison. Car, les gouvernements du monde entier, ainsi que leurs riches bailleurs de fonds et leurs auxiliaires de la société civile et des médias, ont répandu la méfiance parmi leurs populations à l'encontre d'un discours "autorisé" démenti par les faits et visant en fait à légitimer des guerres, des alliances douteuses, des destructions et une injustice croissante, tout en semant la confusion et la désunion parmi les masses. Persistant dans cette logique, ils s'attendent à ce qu'on leur laisse le bénéfice du doute quant à la politique qui a engendré cette "guerre" sanitaire et sociale. 

Une horloge cassée indique toujours l'heure correctement deux fois par jour mais elle n'est pas fonctionnelle.

Pour ce qui est de la confiance des classes laborieuse dans leurs gouvernements, elle s'est bien érodée et depuis bien longtemps. Mais cette méfiance légitime peut aussi se manifester de manière malsaine et absurde . Ainsi elle a pu conduire certains des "sceptiques" les plus paumés au harcèlement des travailleurs de la santé, bien que ce soient ces derniers qui sauvent des vies – à la fois avant et pendant la pandémie – et continueront de le faire.  Diaboliser ainsi ceux qui sont "en première ligne" revient non seulement à s'attaquer à une "cible" peu menaçante et inappropriée (dont la plupart ont été vaccinés et ne l'auraient guère fait s'ils pensaient que c'était dangereux), mais aussi manquer du courage et de la perspicacité qui auraient consisté à combattre ceux qui sont au pouvoir et gèrent si mal la situation tout en fixant les règles du jeu. Cette vaine et spectaculaire agitation ne sert qu'à distraire l'opinion et occulter les bévues gouvernementales dans la gestion de la pandémie, tout en laissant les services de santé mal équipés pour faire face à une demande supplémentaire et à des listes d'attente interminables.

Tag(s) : #Tomasz Pierscionek, #vaccins, #coronavirus, #pandémie, #politique
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