Apoptose
par Badia Benjelloun
Chutes
L’indicateur du Baltic Dry Index, coté à Londres, est une évaluation du prix du transport maritime pour les matières sèches en vrac. Mesure indirecte de la demande en trafic maritime marchand, il a vu sa valeur chuter de 2248 en septembre 2019 à 614 au 24 mars 2020. Bel écrasement.
L’indice des valeurs des quarante plus grosses entreprises françaises cotées en bourse a plongé de 6024 le 24 janvier 2020 à 3977 le 23 mars, soit une perte de 34 % pour l’instant. C’est moins que l’effondrement due à la bulle internet en septembre 2001 avec un recul de 65% ou que celle de 2007-2008 dite des sub-prime en 2007-2008 qui a été l’occasion de la disparition de 59% des capitalisations boursières. Nous ne sommes qu’en début de pandémie, la dégringolade a toute chance d’être plus rude encore.
Aucune place boursière n’est épargnée, le Dow Jones a perdu près de 33% de sa valeur depuis la valeur de la cotation au 1er janvier 2020.
L’évaporation de milliers de milliards de dollars ou d’euros ne signifie pas la fin du système capitaliste. Il a surmonté les deux plus récentes crises en instituant un régime de Guerre contre la Terreur sans limitation. Il serait inutile de rappeler les prétextes pris alors pour l’engager, ils sont encore plus faux que le coup de l’éventail du Bey d’Alger à un consul aventurier et provocateur pour la conquête de l’Algérie. Le système a survécu en étendant sans bornes le bilan de la Fed d’abord puis de la BCE et de la BoJ. Les taux d’intérêt pour la partie qui domine encore le jeu économique mondial ont franchi la ligne de l’asymptote zéro pour plonger dans le négatif. Et dans une circulation de plus en plus folle des flux financiers, l’Etat fédéral des USA émet des obligations achetées essentiellement par la Fed. Les preneurs étrangers habituels de la dette américaine (22 000 milliards) ne se pressent plus au portillon. Dans les perspectives les plus favorables et aux taux très favorables auxquels emprunte le Trésor, en 2024, un dollar emprunté servira à payer un dollar d’intérêt dette. Cette estimation date d’avant l’arrivée du Sars-Cov-2.
En 2008, il ne s’agissait que de renflouer les banques défaillantes pour que les flux monétaires et financiers continuent de tournoyer, irriguant accessoirement la production de biens réels. Leurs mouvements incessants ont généré du profit aux timoniers qui les pilotent sans se préoccuper du substrat concret à partir duquel se crée la valorisation.
Un garrot étrangle la circulation
En 2020, cette aberration chronique va cesser car la crise n’est pas nichée dans des emprunts toxiques dissimulés et disséminés, elle proviendra d’une cessation quasi-complète de l’activité industrielle et marchande. 800 millions en confinement bientôt plus d’un milliard, c’est l’arrêt de toute production, segmentée entre plusieurs centres physiques distincts du fait de la division internationale du travail. Cette division, ce n’est rien d’autre que la mise en application du principe de l’extorsion de la plus-value pour un taux de profit optimal le plus élevé possible, en délocalisant. 20% des composants essentiels de toute l’industrie mondiale proviennent de la Chine, une part non négligeable du Vietnam. La rupture de l’approvisionnement, comme le ferait une grève internationale des travailleurs, met au chômage les autres pans qui en dépendent. Cette contagion progresse à l’image du virus mais sa résolution mettra beaucoup plus de temps à se faire. Les cadavres qu’elle laissera sur son passage, ce sont des millions d’entreprises fermées, des millions en proportion de travailleurs sans travail et sans consommation.
Le système risque une mort par ‘apoptose’. Dans des situations particulières d’agression de l’organisme, certaines cellules, dépassées par le danger encouru, choisissent d’arrêter leurs activités enzymatique se mettent à l’arrêt et meurent. Le suicide cellulaire est une option du vivant pour rester en vie.
NdE : voir aussi thrombose...
Carburant
En 2020, l’un des supports maîtres du dollar, le pétrodollar est en train d’agoniser doucement. La production des hydrocarbures étasuniens extraits (1er producteur mondial en 2018) par cracking n’a aucune chance de durer. La vulnérabilité n’est pas liée au seul problème de l’endettement des firmes qui l’exploitent. Les forages frénétiques rencontrent désormais des puits de faible rendement avec un brut de piètre qualité. La récession qui ne dit pas son nom, clairement lisible dans les résultats de la croissance dans le monde en 2019, va contracter la demande en or noir et diminuer les prix. L’affrontement entre les Bédouins du Nejd qui veulent conserver leur part du marché et les Usa va devenir patent. Le premier client des Bédouins est la Chine populaire. Le Prince qui découpe à la hache les journalistes et emprisonne ses oncles et cousins éventuels contestataires de sa prétention au Trône inonde le marché. Trump en déclarant qu’il interviendrait le moment voulu continue de tenir son rôle de pitre à tweet. Personne ne lui a chuchoté à l’oreille que la dépression était là ? Personne non plus n’a eu la bienveillance de lui suggérer que la décroissance de la production en pétrole mondiale, nous la vivrons à l’horizon 2025, c’est-à-dire demain ?
Il est vrai qu’il n’a pas d’autre perspective que de prolonger son séjour à la Maison Blanche malgré le chômage qui risque d’atteindre très vite 30% de la population. Le plein emploi des coiffeurs et des livreurs de pizza va s’effriter, or l’économie des USA, c’est 70% de services. Le PIB subira une sacrée chute. De moitié ? Ses adversaires Démocrates sont atteints de déficiences cognitives liées ou non à l’âge ne risquent pas de le détrôner.
Les troupes Us quittent en catimini la frontière entre la Syrie et l’Irak. Les soldats ont quitté la base de Qaëm, point stratégique pour les forces du Hachd al-Chaabi, milices populaires dont le chef Abou Mehdi al Mouhandiss a été tué en même temps que le Général Sulaimani début janvier. En six mois, elles ont mené 24 attaques contre l’occupant. Sur le front yéménite, pays qui subit un blocus alimentaire depuis des années grâce à la coalition occidentale, les Ansar Allah ont repris des positions aux troupes au service des Bédouins et capturé beaucoup de matériel abandonné sur place.
Embourbé depuis près de 20 ans dans cette région du monde, les Usa devront renoncer à parader. La Russie veille sur son pré carré, elle est autrement plus puissante en armement que son adversaire et peut vivre en autarcie économique le temps qu’il le faudra.
Seule la chute et la disparition du dollar en tant que monnaie d’échange international clôturera cette partie de l’histoire humaine faite de boissons gazeuses sucrées, de mauvaise graisse, de famines et de massacre sans nombre dans le monde. On s’y achemine et le temps semble long. Plus de pétro-dollar et bientôt plus de pétrole pour soutenir le dollar et dans le même temps la domination militaire des Usa défaille.
En 2020, la Chine est en capacité d’orienter sa production en direction de la consommation intérieure. C’est ce qu’elle fera, en étendant sa zone d’influence à toutes les zones intégrées à son projet de la Route et de la Ceinture de la soie. La fausse classe moyenne occidentale, qui n’a jamais existé que chez les sociologues, aura du mal à s’acheter ses biens de consommation si peu chers venant du bout du monde et qu’elle ne sait plus produire.
La Pandémie, son émergence
L’émergence de virus jusque-là confinés dans des micro-écosystèmes devenant pathologiques pour l’homme est une hypothèse que beaucoup d'épidémiologistes ont envisagée. Elle s’est renforcée depuis les épidémies du Sar-cov de 2003, du Mers-cov en 2012, du virus Ebola en 2013-2015. A chaque fois, les niches habituelles des réservoirs animaux ont été dérangés par l’activité humaine. Les extensions urbaines, les abattages de forêts concourent à cette déstabilisation. Le réchauffement climatique, quelle qu’en soit la cause, contribue sûrement à la sélection de souches qui deviennent pathogènes par mutations successives. Certains y voient la punition de Dieu, d’autres la révolte de Gaïa, d’autres encore imaginent qu’il s’agit d’un virus fabriqué en laboratoire, allant jusqu’à faire soupçonner que la participation de la France à la conception du laboratoire P4 à Wuhan en serait responsable. L’Inserm et le CNRS ont un savoir-faire avancé dans la confection de ce type de laboratoire qui nécessite une régulation thermique et de pression très précise et des conditions de stérilité particulières. Quoi de plus normal qu’un ancien étudiant chinois en France devenu directeur de recherche sollicite leur coopération en 2018 pour un laboratoire créé en 2003 dans la lancée de la réponse à l’épidémie du SARS-Cov ?
Des travaux en phylogénétique ont écarté définitivement l’hypothèse que le Sars-cov-2 ait été créé en laboratoire. La situation anxiogène du confinement, la multiplication des morts et une communication erratique de gouvernements incompétents devant une situation totalement inédite il est vrai ont favorisé l’éclosion de doutes, parfois dévastateurs pour l’état psychologique et mental. De plus, lorsque qu’une ministre chargée de la santé publique dénonce l’absence de réactivité à ses prévisions alarmantes, la confusion et l’angoisse n’ont pu que se renforcer.
Non résolus.
Toutefois, le patient zéro de Wuhan n’a toujours pas été trouvé.
Des cas de covid-19 isolés survenus en novembre et décembre sous forme de pneumopathies non étiquetées ont été répertoriés en Chine et en Italie. Le diagnostic en a été bien sûr rétrospectif. Ils n’ont pas donné lieu à des ‘cluster’ et les autorités sanitaires des deux pays n’ont pas jugé nécessaire d’intervenir sur ces cas.
En revanche, en Italie, le patient 4* à partir duquel a démarré l’épidémie en Lombardie est connu. Il est âgé de 38 ans. Il n’avait aucun passé pathologique ni de facteur de comorbidité. Et il n’a eu aucun contact avec des personnes ayant séjourné à Wuhan ou ayant été en contact avec elles. Il a été diagnostiqué le 19 février, et dès le lendemain le chiffre des patients atteints s’est élevé à 20. Puis rapidement, en trois semaines, l’Italie a eu plus de 17 000 cas confirmés.
La Corée du Sud a eu 30 cas diagnostiqués ayant eu un rapport avec la Chine et la province de Hubei. Mais le cas 31, une dame de 61 ans, sans comorbidité, a été diagnostiquée le 18 février. Elle n’a pas eu de lien traçable avec Hubei ni avec les deux petits cluster déjà présents dans le pays. Depuis ce cas, l’épidémie a explosé.
Les cas Zéro chinois, les cas 4 italien et 31 sud-coréen ne sont pas encore élucidés du point de vue épidémiologique.
Dans cette ambiance très inquiétante, la République Islamique d’Iran lourdement frappée par le régime des sanctions américaine avait demandé la fermeture des laboratoires P4 étasuniens installés dans la région. L’aide humanitaire, des camions de médicaments, qui lui a été accordée par l’Union Européenne dans ce difficile contexte d’épidémie est bloquée en Roumanie et en Bulgarie. Le vol de matériel médical offert par la Chine à l’Italie lors d’une escale en Tchéquie vient confirmer que le brigandage (de vulgaires bandits qui interceptent les caravanes) ne rebute pas les pays nouvellement intégrés à l’UE. Pour célébrer l’aide chinoise, l’Italie a solennellement remplacé le drapeau de l’UE par celui de la Chine. L’abracabrantesque construction européenne sera comptée parmi les victimes de la pandémie du Sars-Cov-2.
Victime de guerre.
D’autres victimes de cette épidémie seront dénombrées et peut-être à déplorer. L’essai de l’équipe marseillaise portant sur une vingtaine de patients ne tenait compte que de résultats biologiques pour juger de l’efficacité de l’antipaludéen de synthèse administré.
6 étaient asymptomatiques, 22 avaient des symptômes au niveau des voies aériennes supérieures et 8 avaient le tractus respiratoire inférieur atteint (bronchite ou pneumonie). La détection du virus s’est faite quotidiennement pendant 14 jours par prélèvement sur écouvillonnage du naso-pharynx. Elle était réalisée selon la technique de l’obtention d’un effet cytopathogène sur des cultures cellulaires. Le surnageant a été ensuite testé par amplification génique en cas de positivité.
Parmi les 26 patients ayant reçu la Nivaquine, six sont sortis de l’étude. Trois parce qu’ils ont été transférés en réanimation, l’un car il est décédé le jour 3 après avoir été trouvé négatif le jour 2. Les deux autres ont quitté le protocole, l’un pour avoir eu des nausées, l’autre parce qu’il a quitté l’hôpital. Parmi les 14 patients traités à la Nivaquine seule, 8 sont négatifs à J6, contre 2/16 chez les témoins non traités. Un sous-groupe de 6 patients a été traité par Nivaquine et azithromycine, tous étaient négatifs à J6.
Donc, le résultat à retenir est que 8 patients sur 14 traités à la Nivaquine ont négativé leur oropharynx en Sars-cov-2 au 6ème jour du traitement. Il n’est pas question de guérison clinique mais d’un critère biologique sur un groupe initial d’où ont été exclus 3 malades graves conduits en réanimation et un mort en cours de traitement.
On peut considérer qu’en période de crise, la rigueur scientifique exigible des essais cliniques n’est pas de mise. Ce travail est prometteur car réduire le temps du portage pour les patients a ou pauci-symptomatiques amoindrit le risque de dissémination du virus. L’autre voie possible, celle du confinement sans traitement de ces formes bénignes apporte le même résultat. Le véritable intérêt de ce traitement médicamenteux serait qu’il guérisse les formes potentiellement graves, auquel cas le confinement ne serait plus nécessaire. Cette étude ne le démontre pas. Des essais ultérieurs le feront, nous l’espérons.
Badia Benjelloun
24 mars 2020.
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· Les trois premiers patients revenaient de Chine ou avaient été en contact avec un voyageur qui en revenait.
Annexe
en guise de dossier pédagogique
établi par le libraire réfractaire.
DISCUSSION ET SOMMEIL
Voici ce que raconta notre ami :
Il y avait eu à la Ligue, ce soir-là, une discussion très vive sur ce qui arriverait au lendemain de la Révolution, et, à la fin, plusieurs amis avaient été entraînés à exposer résolument leurs vues sur l’avenir de la société nouvelle dans son plein développement.
Pour un tel sujet, la discussion n’avait pas été trop désordonnée ; car les membres présents avaient l’habitude des réunions publiques et des échanges d’observations qui suivent les conférences. Sans doute ils n’écoutaient pas les opinions les uns des autres, — ce que l’on ne pouvait raisonnablement exiger d’eux, — du moins ne parlaient-ils pas tous à la fois, comme ont coutume de faire les gens de ce qu’on appelle la bonne société, lorsqu’ils causent sur un sujet qui les intéresse. Il y avait là six personnes, c’est-à-dire six fractions du Parti représentées, dont quatre avaient des opinions anarchistes avancées, mais différentes. L’une de ces fractions, — c’est quelqu’un que je connais tout particulièrement, — assista presque sans mot dire au début de la discussion, mais à la longue se laissa entraîner, et finit par donner terriblement de la voix et par traiter tous les autres d’idiots ; après quoi il y eut un moment de tumulte, puis une accalmie, pendant laquelle la fraction susdite, ayant souhaité le bonsoir très aimablement, s’achemina toute seule pour rentrer chez elle dans un faubourg de l’ouest, par le moyen de transport dont la civilisation nous a forcés de prendre l’habitude.
Assis dans ce bain de vapeur d’humains pressés et chagrins qu’est une voiture du chemin de fer souterrain, et souffrant, comme les autres, de cuire à l’étuvée, je songeais, mécontent de moi-même, aux nombreux arguments, excellents et définitifs, que j’avais eus sur le bout de la langue, mais que j’avais oubliés dans la récente discussion. J’étais si bien habitué à cet état d’esprit, qu’il ne dura pas longtemps, et, après un court sentiment de malaise, de dégoût de moi-même pour mon emportement (j’y étais aussi bien habitué), je poursuivis, toujours chagrin et mécontent, mes réflexions sur le sujet de la discussion. « Si je pouvais seulement voir un jour de cette vie ; si je pouvais seulement en voir un seul ! »
Le train s’arrêta à ma station, à cinq minutes de ma maison, qui était au bord de la Tamise, un peu au delà d’un pont suspendu fort laid. Je sortis de la gare, toujours chagrin, et murmurant : « Si je pouvais seulement en voir un ! Si je pouvais seulement le voir ! » mais j’avais à peine fait quelques pas vers le fleuve, que tout mécontentement, tout ennui s’effacèrent de ma pensée.
C’était une magnifique nuit du commencement de l’hiver, l’air était juste assez vif pour ranimer, après la chaleur du compartiment et la puanteur du chemin de fer. Le vent, qui, de l’ouest, avait tourné légèrement au nord, avait éclairci le ciel de tout nuage, sauf une ou deux taches légères qui descendaient rapidement vers l’horizon. Un mince croissant de lune montait dans le ciel, à mi-chemin du zénith ; lorsque je l’aperçus, engagé dans les branches d’un grand vieil orme, je pus à peine me représenter le sordide faubourg de Londres où j’étais, et j’eus l’impression que je me trouvais en quelque agréable campagne, — plus agréable, certes, que n’était le fond de la province, telle que je l’avais connue.
J’arrivai droit au bord du fleuve et m’y attardai un peu à observer, par dessus le haut parapet, l’eau qui descendait vers Chiswick Eyot en tourbillonnant contre la marée montante, et étincelait sous la lumière de la lune : quant au vilain pont d’en bas, je n’y fis pas attention ou n’y pensai pas, sauf un moment, où je fus surpris de ne plus trouver en aval la rangée de lumières. Alors je me retournai vers la porte de ma maison et j’entrai ; et, aussitôt que j’eus fermé la porte, tout souvenir disparut de la brillante logique et de la perspicacité qui avaient rendu si lumineuse la récente discussion, et de la discussion même aucune trace ne demeurait en moi, qu’un vague espoir, devenu agréable, de jours de paix, de repos, d’innocence et de bienveillance souriante.
C’est dans cette disposition que je me jetai dans mon lit, et m’endormis, selon mon habitude, au bout de deux minutes ; mais, — contrairement à mon habitude, — je me réveillai peu de temps après dans ce curieux état de complet éveil, qui parfois surprend même de bons dormeurs, état dans lequel nous sentons toutes nos facultés surnaturellement aiguisées, tandis qu’à cette vision aiguisée s’offrent obstinément les mesquines misères que nous portons toujours en nous, les hontes et les heurts de notre vie.
Je restai dans cet état presque jusqu’à en jouir : le souvenir de mes folies m’amusait, et tous les enchevêtrements de ma vie, qui m’apparaissaient si clairement, commençaient à prendre la forme d’une histoire amusante.
J’entendis sonner une heure, puis deux, puis trois ; après quoi je me rendormis. Je m’éveillai encore de ce sommeil, et traversai par la suite des aventures tellement surprenantes, que je pense devoir les raconter à nos camarades, et même au public.