L'Algérie vit un dilemme poussé à l'absurde,
un pays riche, un emplacement stratégique entre deux continents et une mer, une population très jeune, des cadres formés, une superficie équivalente à un continent, on ne peut qu'y voir le paradoxe de l'Âne de Buridan!
L'Algérie n'a malheureusement pour le moment aucune clé pour vraiment sortir de cette crise politiques qui perdure depuis 1962.
Aucune alternative en dehors de celle du règne de la casquette à l'exemple de la quasi-totalité des dictatures africaines. Aucune élite n'a vraiment été formée pour assumer les responsabilités, la justice et le gouvernement de ce grand et magnifique pays d'Afrique du nord .
Aujourd'hui, en scrutant toutes les données accessibles ou vécues, on ne discerne qu'une seule force "effective" dans le pays : l'institution militaire, alors que les forces politiques de pseudo opposition sont disqualifiées et sans aucune prise sur la base populaire, comme ce fut le cas de la Tunisie d'après révolution.
Rebelote avec les putschs militaires, des nouveaux officiers qui sortiront certainement des casernes militaires infestées d’opportunistes et de manipulateurs, qui ont confisqué à leur seul profit, tous les mécanismes du commandement du pays. À moins qu'il se trouve parmi eux des hommes intègres, probes, des hommes d’honneur et de devoir, qui renversant d'abord leur hiérarchie, viendraient secouer le joug de ceux qui ont fait main basse sur les institutions, et qu'ils décident d’un vrai sursaut révolutionnaire à l'exemple de ce que furent les premiers moments de la révolution des œillets au Portugal.
Encore faudrait-il que ces jeunes militaires ne nous rejouent pas un scénario à la Boumediene, mais plutôt un coup d'État véritablement révolutionnaire, qui puisse enfin instaurer l'État de droit et un système politique réellement démocratique.
Que faire d’autre en attendant, si ce n’est nous mobiliser par milliers dans la rue, à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Mais préparons-nous bien au pire si la candidature de Bouteflika est maintenue ce dimanche, le ciel pourrait bien retomber sur nos têtes ...!
"Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu'elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s'y substituent avant que les conditions d'existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société.
C'est pourquoi l'humanité ne se pose jamais que des problèmes qu'elle peut résoudre, car, à y regarder de plus près, il se trouvera toujours, que le problème lui-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont en voie de devenir. "
Karl Marx
Préface de la Critique de l'économie politique
1859