Pour "ceux de ma génération", il y a quelque inquiétante étrangeté à observer la reprise par l’essentiel de notre « presse libre » (gogoche comprise) du concert de louanges posthumes que suscite la disparition de feu John Mc Cain ( R.I.P comme on dit là-bas).

Car ce bon Johnny va t’en guerre Mc Cain nous renvoie à un passé, encore présent à nos mémoires, où les types dans son genre ne suscitaient guère d’admiration et moins encore de sympathie de ce coté-ci de l’atlantique et d’une manière générale parmi les populations du monde d’alors, hormis chez ceux (très minoritaires alors) qui se retrouvaient positivement dans ce genre d'ultra-réactionnaire belliciste enragé.

 

Bien sur... tous ceux-là n’étaient pas des Folamour, ni même des Colonel Jack Ripper ( « Jack l’étrangleur » ) ; mais beaucoup déjà, préfigurant nos anti-totalitaires d’aujourd’hui, percevaient ainsi la pollution de nos ressources naturelles et y associaient comme lui les problèmes de « développement personnel » que cela pouvait "impacter" pour eux.

Un point de vue assez bien résumé par le « courageux » Jack Ripper ( Sterling Hayden), lors de sa réjouissante conversation "écologique" avec « Mandrake » Peter Sellers:

Un point de vue qui se jugeait alors bien informé, notamment du complot communiste et de ses conséquences inquiétantes pour nos "démocraties avancées".

Un point de vue désormais largement répandu ( de Nicolas Hulot à Marion Cotillard  en passant par la famille Glucksman) par l'idéologie dominante, au point de s’être généralisé, principalement dans la «P.B.I.» (petite bourgeoisie intellectuelle). Ces derniers temps il a pris la forme « planétaire » de russophobie « anti-totalitaire », avec le complément « personnel » qui va bien...  et que, là encore, ce bon Jack explique assez clairement à Mandrake :

Il faut sans doute préciser, pour les nouvelles générations, que le point de vue « européen » d’alors (singulièrement chez ceux qui se percevaient "de gauche") s’identifiait plutôt aux réserves dubitatives et aux inquiétudes du personnage de « british  perplexe mais poli » incarné par Peter Sellers; qui est ici comme un des poltergeist de Kubrick.

Certes J. Mc Cain n’était pas vraiment un Jack Ripper, ce dernier ressemblant plutôt au père de Mc Cain. Il n'était pas non plus un adepte du KKK et moins encore un de ces savants immigrés nazis, opportunément réfugiés aux USA à la fin de la deuxième mondiale du genre de Herr Doktor Strangelove ... dont les idées ingénieuses inspirèrent plutôt les télévangélistes laïcs du transhumanisme et les "créatifs innovants" des actuels "think tanks", néo-cons, anti-spécistes, anthroposophes, et autres "en marche" .

 

 

Non, Mc Cain était plutôt le genre de sympathique young american, bien propre sur lui, qui "faisait le boulot" : déverser quotidiennement des tapis de bombes et de défoliants sur le Viet-Nam. Le genre qui devint après sa libération par les viets ( qui avaient abattu son zinc alors qu’il les bombardait "sans état d'âme") le père spirituel et le chef de file des plus belliqueux et agressifs des néo-cons étasuniens. Le genre qui en fin de carrière annonçait encore récemment que « Poutine est plus néfaste et menaçant que daech » pour... la Planète, naturellement.

 

Bref c’était plutôt le genre d’un autre personnage « haut en couleur » de Dr. Folmaour : le Commandant T.J. « King » Kong.

 

 

Viktor Yugov

Tag(s) : #Viktor yugov, #histoire, #impérialisme
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