Razan Najjar
De son aile a fendu les eaux boueuses
Le bec pris dans les filets de si noueuses
Paroles, elle patiente amoureuse
Colombe au coeur captif d’étoile fugueuse
Palabres de l’horizon avec la rive
S’évapore le sel qui les plaies avive
l’air se courbe, la mer se voûte pensive
Parent les berges tirées de leur dérive
Les doigts du vent griffent la mémoire songeuse
Des saisons touffues injustes ravageuses
Qui terrifient l’impuissance rageuse
La Captive défie la mort des ogives
Sa poitrine percée de haine explosive
Devient champ de bataille décisive
Badia Benjelloun
8 juin 2018
Razan
21 printemps
Infirmière tuée à Gaza par l’armée d’occupation
D’une balle dans le dos, bras en l’air
Alors qu’elle tentait de secourir des blessés
Le 1er juin 2018