Retour sur les "événements" de mai 1968,
autour de la BD
d'Alexandre Franc et Arnaud Bureau
avec les auteurs
et
Nicole Linhart
( co-fondatrice de la Gauche Prolétarienne)
et la participation de
Aymeric Monville
pour une présentation
du Mai 68 selon Michel Clouscard.

En mai 1968, un psychodrame s’est joué au sommet de l’Etat. Il révéla, à l’évidence, les enjeux de l’histoire, incarnée selon trois rôles mythiques : le père sévère (de Gaulle), l’enfant terrible (Cohn-Bendit), le libéral débonnaire (Pompidou). C’est l’affrontement des trois situations de la bourgeoisie, des trois systèmes idéologiques possibles. En scène : la vieille France vertueuse issue de la victoire sur le fascisme et, d’autre part, la nouvelle France qui se cherchait et qui s’est accomplie dans la synthèse d’un libéralisme ô combien répressif dans l’acte de produire et ô combien permissif dans l’acte de consommer. Il a donc fallu l’alliance sournoise du libéral et du libertaire pour liquider le vieux, qui a dû s’en aller. Après ce meurtre rituel du père, a été accordée, au sommet, par l’état, la permission du permissif qui a donné accès au marché du désir. 
(...)
Le néo-fascisme sera l’ultime expression du libéralisme social-libertaire, de l’ensemble qui commence en Mai 1968. Sa spécificité tient dans cette formule: tout est permis, mais rien n’est possible. À la permissivité de l’abondance, de la croissance, des nouveaux modèles de consommation, succède l’interdit de la crise, de la pénurie, de la paupérisation absolue. Ces deux composantes historiques fusionnent dans les têtes, dans les esprits, créant ainsi les conditions subjectives du néo-fascisme.
De Cohn-Bendit à Le Pen, la boucle est bouclée : voici venu le temps des frustrés revanchards. 

Le 24 mai, certains pensent encore que rien n'est permis car tout est possible,
à commencer par la subversion totalitaire.

 

Tag(s) : #politique, #histoire, #mai 68, #gauchisme, #clouscard
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