Dans le cadre de notre partenariat transatlantique ( sous l'égide des services russes), notre collègue Donald a eu l'amabilité de bien vouloir donner un coup de pouce médiatique à notre prochaine soirée. Nous lui devions donc bien un retour d’ascenseur.
De même le soldat Maqueron désormais plein de zèle trumpotanotrope méritait une mention spéciale. Bruno Adrie s'en est chargé...
en préambule à la la soirée "Russophobia" de demain.
« Trump le twitteur contre la Russie »,
par Bruno Adrie
Suite à la prétendue attaque chimique mise en scène au milieu des décombres de la Ghouta par les comédiens recalés de la compagnie des Casques blancs sous éclairage extrémiste modéré, Donald Trump a averti la Russie – car Donald Trump parle à la Russie – dans un tweet qui a fait le tour de la presse:
« Tiens-toi prête Russie, parce qu’ils vont arriver [les missiles], tout beaux, tout neufs et « intelligents » ! Tu ne devrais pas t’associer avec un "Gas Killing Animal" qui tue son peuple et prend plaisir à le faire ! »
Mais à qui s’adresse Trump en parlant de la sorte et qui plus est sur Twitter ? A la Russie ? Certainement pas, car s’il avait voulu ne s’adresser qu’à la Russie, il l’aurait fait par l’intermédiaire des canaux classiques de la diplomatie. Et d’ailleurs, il l’a fait puisque nous avons tous en tête les menaces proférées par Tough Nikky devant la foule bien élevée de ses auditeurs onusiens.
J‘imagine mal Vladimir Poutine suivre le compte Twitter du président tout de blond méchu afin de connaître les orientations de la politique étrangère choisie par la Maison Blanche… non, pardon, par le Council on Foreign Relations qui est certainement l’instance la plus connue de ce qu’on appelle aujourd’hui l’État profond.
Non, bien entendu, Trump, aussi lourdingue soit-il, n’a pas choisi de tweeter pour faire trembler Moscou. Il l’a fait pour faire vibrer l’Amérique, une Amérique tout de suite mise au courant du communiqué par une presse réduite à relayer les élucubrations, forcément très calculées, du pouvoir.
Car à qui peut bien s’adresser Trump à travers ce tweet sinon aux Américains, à ses électeurs, qui seuls pourront croire que leur président s’insurge avec sincérité contre le massacre considéré comme avéré – les Casques blancs faisant office de source sûre dans le conflit qui ravage le pays – de pauvres Syriens gazés par le « Gas Killing Animal » Assad.
Ce ne peut être qu’aux Américains que s’adresse le président Trump, à des Américains incultes et imprégnés jusqu’à la moelle de culture western, du duel inlassablement répété devant les caméras hollywoodiennes entre le bon et le méchant. Ils le voient, le bon, les yeux mi-clos sous les rafales de sable qui poussent des touffes d’herbes à travers la rue soudain désertée ; ils le voient son chapeau suant enfoncé jusqu’à ses sourcils froncés – car on ne rit pas en Amérique, surtout pas dans un moment comme celui-là – ; ils les voient ses bottes cliquetantes d’éperons ; ils la voient sa main sur le revolver qui brille, barillet repu, contre sa cuisse tendue sous la toile poussiéreuse de son pantalon ; ils le voient, son poncho mexicain, relevé pour mieux dégainer ; il les voient, les habitants planqués pour éviter les balles perdues – l’épicier dans sa blouse, le télégraphiste sous sa visière, le barman avec son torchon, la prostituée dans sa robe de satin, amoureuse car sauvée la veille par le beau justicier, au saloon, sous les notes crevées du piano, d’une bande de brutes avinées aux faces rougeaudes et rigolardes.
Elle en est pétrie l’âme américaine de cette scène où l’éternel surhomme de l’ouest s’apprête à abattre la fine gâchette recrutée par l’exploiteur, l’exécuteur des basses besognes du Robber Baron qui ne tolère pas que des concurrents – très honnêtes, très croyants et non violents – grattent la terre pour ramasser quelques pépites autour de sa mine d’or.
C’est à ces gens que s’adresse Trump, à ce public qui ne sait pas ou se fiche bien de savoir que l’Amérique a tué les Indiens, réduit des Africains en esclavage, provoqué des guerres, assassiné des opposants, utilisé des armes chimiques et lâché par deux fois l’arme nucléaire sur des cibles civiles.
C’est à ces gens que s’adresse Trump, à cette populace sans mémoire ni culture, à ces consommateurs de fake news que les canaux du vrai pouvoir diffusent jour et nuit pour l’égarement du troupeau qui ne doit pas réfléchir.
Les tweets de Trump ne s’adressent pas à la Russie mais aux bons Américains qui veulent croire que leur président est le justicier qui s’apprête à battre en duel le sadique Assad qui tue, mais ce n’est pas le plus grave, le plus grave étant qu’il tue à l’arme chimique, sans raison, par caprice, pour le plaisir.
Les tweets de Trump sont les extraits d’un conte de fée vulgaire raconté à des adultes de huit d’ans d’âge mental afin de les préparer à accepter une guerre juste réclamée par les propagandistes du Rien.
Les tweets de Trump, c’est de la politique intérieure.
Et c’est cette même politique intérieure que le courtois macronyme essaie d’importer en France.
Bruno Adrie
Photographie : Donal Trump par Gage Skidmore
« Le président courtois et les rapaces devant le cœur saignant de la Syrie », par Bruno Adrie
Le président courtois Emmanuel Macron, porteur de com’ en milieu hospitalier et amateur de lingettes nettoyantes après la pêche aux anguilles, a eu récemment l’occasion de s’entretenir avec le président Trump au sujet d’une attaque chimique qui aurait été menée – divine surprise ! – par le « régime de Damas » contre des civils de Douma dans la Ghouta. L’énarque présidentié s’est montré partisan de la « réaction ferme » d’une communauté internationale qui exclut depuis toujours la Russie, la Chine, la Corée du Nord et les États dits « voyous » qui ont toujours eu la voyouterie d’échapper aux accords tacites d’une mondialisation balayeuse de souveraineté et accapareuse de profits.
Le président-projet, élu contre blabla par le troupeau crédule des abonnés aux urnes, n’a certainement pas rénové la politique en se rangeant à l’avis de la plus grande puissance néocoloniale du moment, qui prétend, par la bouche automatique de son automatique ambassadrice auprès de l’ONU – j’ai nommé l’indéfroissable Nikki Haley – que « justice doit être faite aux yeux du monde » en Syrie.
Peu convaincu, personnellement, des bonnes intentions de la nation qui a fait du destin manifeste sa signature et qui, depuis sa naissance, n’a jamais cessé de massacrer les populations sans défense – des Peaux-Rouges assassinés à coups de Winchester aux Vietnamiens carbonisés à l’arme chimique pour ne prendre que ces exemples parlants – je n’aurai sans doute pas le droit d’ajouter mes yeux à ceux du monde ni de prétendre faire partie de la communauté internationale – du mensonge qui rapporte – puisque je ne trouve pas mon aliment dans ce que déversent les médias à bennes basculantes qui ne sont que les transporteurs d’épluchures débitées par les master-chefs de la doxa néolibérale à feu vif.
Mais puisqu’il est question de justice, la seule chose qui me vient à l’esprit est que, si justice devait être faite en Syrie, ils seraient nombreux les banquiers, les rois, les présidents, les ministres, les ambassadeurs et autres tripatouilleurs géopolitiques à devoir s’agenouiller sous le couperet vengeur.
Ils seraient nombreux et nous reconnaîtrions dans l’enfilade des condamnés des têtes connues et bien connues, les têtes parlantes et peu pensantes de ceux qui, depuis sept ans, ont récité leur leçon à toutes les tribunes et crachoté leurs litanies devant toutes les caméras, appelant avec un cynisme et une absence d’âme qui forcent l’étonnement, à déchiqueter un pays afin de le livrer, bien mouliné et bien saignant, aux becs jamais assez exaucés des rapaces en costards qui ne se nourrissent que d’agonies et de pleurs et que, j’espère, la Terre, soudain béante, déglutira un jour dans un hoquet brutal de fosse septique bruyamment rassasiée.
Bruno Adrie
Photographie : Épandage d’agent orange au-dessus du Vietnam (Source: National Museum of the U.S. Air Force photo 071002-F-1234P-022)