« Emmanuel Macron, un pantouflard
ordinaire au service de l’obèse folie américaine »
par Bruno Adrie
Lors de son interview avec les journalistes impertinents Etui Plenien et Jean-Jacques Bourredel, celui que les deux journalistes interchangeables n’ont jamais appelé qu’Emma Nuel-Macron – évitant manifestement de l’affubler du titre désacralisé de Monsieur le Président -, a justifié le bombardement raté de plusieurs sites syriens en rappelant qu’il était le chef des armées. Pour une fois, il n’a pas menti.
Comme le rappelle la fiche de synthèse n°47 publiée sur le site de l’Assemblée Nationale, « les articles de la Constitution sont en effet nombreux qui soulignent la prédominance de l’exécutif ».
Le chef de l’État étant celui des armées, « il préside les conseils et comités supérieurs de la Défense nationale (article 15) », « il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités (article 5) » et « dans le cas où des menaces graves et immédiates pèseraient sur ces intérêts vitaux », il peut, en vertu de l’article 16, « prendre les mesures exigées par les circonstances ».
Ces précisions sont de première importance parce qu’elles nous rappellent – en nous infligeant une sorte de vertige – que le président de la Cinquième République est doté en tous temps des pouvoirs que les Romains n’accordaient qu’exceptionnellement à leurs dictateurs, c’est-à-dire en temps de guerre. C’est donc avec un sentiment complexe que le citoyen lambda accueillera l’idée qu’un ex-banquier ni de droite ni de gauche – donc d’extrême-droite économique, de la même extrême-droite économique que l’ami chilien de Margaret Thatcher assassin de Salvador Allende –, penseur printemps et amateur de lingettes, puisse se trouver revêtu de l’exorbitante autorité militaire que le général de Gaulle avait proportionnée à sa mesure et à son parcours de combattant.
Et on continuera de trembler en apprenant que « L’article 21 prévoit par ailleurs que le Premier ministre – Edouard mon pote de droite – est responsable de la Défense nationale ». Le Parlement reste cantonné, selon l’article 35, « à la seule autorisation de la déclaration de guerre ».
Donc, hormis le fait qu’Emmanuel « courtois » Macron a précipité la France dans le sillage de Donald « Blonde Strand » Trump pour une opération ratée en laissant l’ONU – le machin – à son impuissance devant l’inflexible volonté des francs-tireurs d’une diplomatie unilatérale, aucun Français ne pourra lui reprocher d’avoir versé dans l’abus de pouvoir.
L’événement que nous venons de vivre a donc ceci d’intéressant qu’il permet de rappeler aux Français que c’est un dictateur qu’ils se sont choisi, il y a presque un an, pour faire barrage à Marine Le Pen, que c’est un dictateur qui va les diriger pour encore quatre ans – un dictateur au sens que les Romains donnaient, bien entendu, à ce terme, c’est-à-dire un chef doté des pleins pouvoirs –, qui bombardera pour de bon et/ou pour la frime tout ennemi désigné par son maître washingtonien, qui précipitera l’armée dans le sillon boueux de la politique étrangère des forbans d’outre-Atlantique, qui franchira le Rubicon à chaque fois qu’il le jugera nécessaire pour faire de la France et des Français les caniches de la nation la plus cynique et la plus obèse du monde, une nation qui, avec un peu de chance, amènera, par sa folie, l’univers à sa perte.