les Maîtres du Mikado

 

par Badia Benjelloun

 

La guerre comme carburant.

 

La guerre sur le front syrien s’était refroidie ces dernières semaines. Il semblait que les groupes de mercenaires affiliés à Al Qaeda allaient venir à résipiscence et certains convenaient d’une négociation pour arrêter des hostilités sans fin. La Russie avait organisé fin janvier 2018 à Sotchi un Congrès (1) pour le dialogue national syrien, initiative partagée avec l’Iran et la Turquie, acteurs régionaux qui partagent un intérêt pour le rétablissement de la paix. Les Occidentaux ont bien sûr exprimé leur scepticisme face à un processus dont ils n’ont pas le contrôle. Les Usa avaient annoncé qu’ils ne quitteraient pas la Syrie. (2)Déterminés à diviser (3) la Syrie, ils veulent contrôler une zone à la frontière de la Turquie concédée formellement aux Kurdes dont le territoire historique où ils sont majoritaires est davantage déporté vers le Nord Est syrien entre Al Hasake et Kamechliyé. (4) Le nationalisme kurde est utilisé de manière éhontée encore une fois à des fins purement stratégiques pour l’Occident. L’occupation d’un tel site disposé à un carrefour donne un accès à l’Iran, la Turquie, bien sûr la Syrie et l’Irak mais aussi à tout le Caucase et les franges Sud de la Russie.

On pensait proche sinon le dénouement du moins un certain apaisement dans ce conflit créé dans le sillage du printemps arabe avec près de 6 millions de déplacés, internes et réfugiés au dehors, et plus de 300 000 morts. L’économie autrefois autosuffisante dans nombre de domaines, assurait des services sociaux gratuits à ses citoyens, mais dénuée d’ingénierie financière, est anéantie. En s’attaquant à la Syrie qui avait certes commencé timidement son intégration à l’économie libérale mondialisée, le système occidental allait détruire un morceau qui n’était pas le jouet du FMI et de la supercherie imposée de la Dette en plus de n’être pas sioniste compatible.

L’attention semblait pourtant s’être portée sur l’Ukraine qui venait d’adopter une loi (5)qui déclare lutter contre l’agression russe et l’occupation des républiques de Donetsk et Lugansk. (6).Le cessez-le-feu a été violé en décembre 2017 en dépit des accords de Minsk. Les Usa ont voulu réinvestir la scène internationale de la manière qui leur est habituelle, attiser les conflits, et ont fourni un armement de guerre offensif au gouvernement de Porochenko.

 

 

Empiétement des marches de la Russie.

 

Depuis plus d’une décennie, l’OTAN alimente une guerre médiatique d’envergure enrichie dune guerre réelle sur les territoires de Syrie et de l’Ukraine.

Kautsky disait qu’après 1848, l’épicentre révolutionnaire avait quitté l’Angleterre, la France puis l’Allemagne vers la Russie. Il allait gagner de plus en plus l’Orient pour atteindre la Chine. Les moyens de production, socialisés maintenant à l’échelle planétaire, ne sont pas sous un véritable contrôle social par ceux qui produisent en Russie comme en Chine. Mais il persiste au moins des révolutions communistes passées l’opposition structurée de ces deux nations contre l’hégémonisme occidental. C’est le motif des affrontements à peine feutrés déployés sous nos yeux et dans la chair des peuples arabes, afghan, pakistanais et ukrainien à une moindre échelle, car même à moitié slave l’Ukraine est européenne et vraiment contigüe de la Russie.

L'Europe démocratique et civilisée

Les nations européennes, les premières à s’industrialiser et à réaliser leurs révolutions bourgeoises, en vieillissant avaient confié leur technologisme aux Usa et leurs idées progressistes et révolutionnaires à l’Orient. Inconsolables de la perte de leurs empires, résultante des guerres d’extermination qu’elles se sont livrées, elles demeurent subjuguées par leur surgeon extrême occidental et peinent à sa remorque.

Après la catastrophe du début des années 90 où tout l’appareil de production, construit à l’ère soviétique fut démantelé et accaparé par d’anciens apparatchiks, les éléments résiduels des conquêtes socialistes en ex URSS ont permis une reconstruction d’une industrie de l’armement sous le contrôle de l’État. La Russie a hérité de bons ingénieurs, formés à l’excellence des écoles gratuites communistes, d’unités industrielles encore non disloquées et d’une volonté de redressement national. Une rationalité industrielle a prévalu dans les orientations de défense et les conceptions des nouvelles armes russes. Non un choix délibéré d’augmenter les profits de firmes grâce à la pratique traditionnelle des gradés de la bannière étoilée de la door revolving. Encore en poste, ils déterminent les engagements financiers du Pentagone en fonction des intérêts de leurs futurs employeurs. La Chine a perfectionné ses moyens de riposter et de prévenir, en dehors de l’arme nucléaire, toute agression au delà de son territoire, selon un processus propre à elle et l’option, prise dans les années 70, de se raccorder au marché étasunien pour stimuler les capacités industrielles d’un pays essentiellement agraire .

 

Encerclement de la Russie.

 

L’extension de l’Union européenne à 27 membres, voulue par les Usa, a intégré à cet ensemble économique les anciens pays satellites de l’URSS. Elle permet des gains multiples pour ses promoteurs. Les nouvelles recrues doivent d’abord adhérer à l’OTAN, organisme devenu sans objet depuis la dissolution du pacte de Varsovie, les enrôlant comme supplétifs pour les guerres étasuniennes. Les régimes et les hommes au pouvoir dans ces nouveaux pays sont franchement plus pro-américains qu’européens et ils sont conditionnés à la détestation de l’ancien grand frère oriental. Ces troupes fraiches bénéficient d’aides prélevées sur des fonds européens mais vont devenir un marché intérieur pour ce nouvel espace atlantiste tout en fournissant une main d’œuvre abondante et peu chère. Elles étendent ainsi naturellement vers l’Est l’espace allemand, le rêve des capitalistes allemands qui faillit se concrétiser avec leur "premier choix" : Hitler. La Pologne, la Tchéquie (7 ) et la Hongrie (8) vont réaliser un glacis autour de la Russie, permettant aux Usa d’implanter des bases de missiles pointés sur Moscou ainsi que des stations radar qui sont censées être de grandes oreilles mais procurent aussi de bons moyens de brouillage. En prime et pour couronner tous  ces avantages alloués à la puissance étasunienne, l’Union européenne ne pourra en aucun cas, avec autant de voix disparates au chapitre, réaliser une unité politique susceptible de concurrencer les Usa. Elle affaiblit l’UE et stérilise toutes les entités nationales qui la constituent les privant de leur autonomie budgétaire et de défense.

 

La Syrie débouché de l’Afghanistan.

 

La Syrie est venue comme une suite logique à la grande manipulation des Soviétiques attirés en Afghanistan par une manœuvre qui allait faire disparaître momentanément l’un des contrepoids à l’hégémonie US. Mais ce nœud va se révéler être une formidable opération stratégique et idéologique. La constitution d’Al Qaida va polariser une bonne partie de la jeunesse musulmane qui s’engagera dans un militantisme armé jusque là inédit ‘le djihadisme’. Les recrues venues de tout horizon vont se retrouver à Peschawar, nourris, logés, entraînés et endoctrinés dans un néo-fondamentalisme d’inspiration et de financement wahhabites. Cette nouvelle mouture des Brigades Internationales supervisées par le renseignement militaire pakistanais et étasunien va fournir la matrice aux organisations dérivées qui vont prendre place au pays d’entre les deux fleuves et proliférer après la destruction et l’occupation de l’Irak en 2003.

La rationalité historique et ses détours malicieux donneront à la Russie l’occasion de combattre les escadrons de la mort grimés en musulmans en Syrie. Venue à la demande du gouvernement syrien qui a résisté avec opiniâtreté aux mercenaires défrayés par le Qatar, les Séoud et autres pétro-monarques, orientés par la Turquie, armés par les Européens et les Usa, la Russie défend sur le sol syrien et dans son ciel l’un de ses plus anciens alliés qui n’a jamais cédé aux appels de la sirène occidentale. Elle défend son accès à la Méditerranée. Elle est obligée d’y exhiber son arsenal de défense. Elle y fait preuve de l’art consommé d’une diplomatie pédagogique, essayant d’esquiver, jusqu’à une limite incompréhensible à ceux qui n’ont pas connu les destructions des deux guerres mondiales comme elle les a vécues, l’emploi de la force. Elle est soutenue implicitement par la Chine avec laquelle elle a passé des accords de coopération de défense. Leurs actions sont coordonnées jusqu’au continent latino-américain. (9)

Ne pouvant se résoudre à un échec en Syrie, au moment de la Conférence de Sotchi, des fûts de gaz furent acheminés aux bons soins des GI’s aux djihadistes takfiristes. Le dispositif de la ligne rouge des armes chimiques peut être déclenché à tout moment, le très ridicule ministre des Affaires étrangères français plutôt que de la France reformulait la menace d’une intervention plus visible (mais qui ne sera jamais effective, le ciel syrien est de plus en plus fermé à l’OTAN).


    "Lignes rouges" et "mauvais signaux" selon l'ex-grand timonier mou...

De même, Bernard Sanders, que l’on croyait replié dans sa naphtaline de sénateur du Vermont, est revenu sur la scène des gazouillis bellicistes. Il ‘tweette’ * sa solidarité avec Hillary Clinton, évincée de sa place de Présidente par la Très Méchante Russie.

*  Sanders

What the Russians did in the 2016 election cycle deserves unconditional condemnation. That includes all of their conduct - whether it was active support of any candidate or active opposition to any candidate.

12:39 AM - Feb 22, 2018

 Sanders

As someone who campaigned hard for Hillary Clinton from one end of this country to another, it is an outrage that she had to run against not only Donald Trump but also the Russian government.

Bernie Sanders

The key issues now are:

1) How we prevent the unwitting manipulation of our electoral and political system by foreign governments.
2) Exposing who was actively consorting with the Russian government’s attack on our democracy.

12:39 AM - Feb 22, 2018

 

Le rival de la Démocrate avait subi de manière manifeste les manoeuvres de Deborah Wasserman Schultz, Présidente de la Convention Nationale Démocrate, en l’écartant frauduleusement de la course à la candidature des Démocrates. La chose n’est pas restée secrète car dénoncée par les révélations de Wikileaks. Elle a valu à Debbie Wasserman la démission de son poste à la DNC. Puisque l’usure et l’âge condamnent les deux anciens compétiteurs à leur exclusion de la prochaine campagne à la Présidence, cette condamnation de la Russie correspond à l’application impérieuse d’une ligne en faveur de la guerre, le risque d’établir la paix en ce point du globe se rapproche dangereusement. Sanders, en progressiste bon teint, est un sioniste convaincu. A ce titre, il a légitimé toutes les récentes attaques contre la population de Gaza assiégée tout en regrettant leur aspect disproportionné et a condamné les actions du réseau BDS, pourtant moyen de lutte pacifiste (10). Sans doute, sa fidélité au sionisme le rapproche de la doctrine néoconservatrice mais peut-être quelque chose de plus vital encore a motivé l ‘émission de ses gazouillis ineptes.

 

Nous n’avons que des ennemis.

 

La publication récente de la nouvelle doctrine des Usa en matière de Défense montre un point de bascule important dans la vision et donc les attitudes qui seront adoptées par les Usa. Jusque là, la multiplicité des bases étasuniennes dans le monde (on se perd dans les chiffres, près de 1000) était censée dissuader n’importe quelle entité de tenter de rivaliser économiquement et encore moins militairement avec eux.

Ici, (11), la proclamation dans le Rapport d’évaluation du dispositif nucléaire américain que l’ensemble du monde est non un ennemi potentiel mais réel est une nouveauté. On n’y voit que trop bien l’influence de la doctrine militaire israélienne basé sur ce concept simpl(ist)e. La ‘lutte contre le terrorisme’ est ouvertement abandonnée en faveur de celle contre le couple sino-russe. Il y a fort à parier que les élucubrations journalistiques sur l’essence djihadiste de l’Islam, le choc des civilisations vont perdre de leur fréquence. Pour ceux qui y prêteront l’oreille, nous aurons un redoublement des discours sur le totalitarisme de Poutine et la dictature communiste chinoise.

Quelques attentats terroristes alimentaient la machinerie médiatique, un coût pour les sociétés occidentales qui n’ont plus connu de guerre sur leur sol depuis leur fameuse WWII. Maintenant, le risque de l’emploi de l’arme nucléaire offensive dans n’importe quelle circonstance jugée périlleuse par des militaires sans contrôle d’un pouvoir civil raisonnable s’est brutalement accru. La dernière allocution de Poutine qui mentionnait l’état de ses forces balistiques et aériennes est une réponse honnête et mesurée à la folie (réelle ou jouée) du Pentagone.

Les Idiots du Pentagone ne se sont pas concertés avec les Idiots de Wall Street. Ces derniers leur auraient appris que la vraie bombe d’une force sans équivalent dans le monde est actuellement entre les mains de l’Etat chinois : Vendre massivement et à perte les bons du Trésor américain et l’économie de toute la planète libellée en dollar est paralysée durablement, une sorte de mort par arrêt circulatoire. Les achats d’or et la multiplication entre divers partenaires d’échanges commerciaux en monnaies locales, la convertibilité récente en or du reminbi ont été mis en place en prévision du jour J. La décision protectionniste prise par Trump de taxation prohibitive de l’acier et de l’aluminium provoquera des ripostes tout en renforçant les coopérations qui shuntent les circuits américains. Mais protectionnisme devrait rimer avec isolationnisme, or la présence militaire et les interventions offensives ne sont pas en voie de se réduire. L’homme à la Mèche apprendra que son agitation désordonnée ne sied pas quand on veut jouer au Mikado.

 

Badia Benjelloun

4 mars 2018

 

La Russie «menace notre capacité à dominer»

Source RT : https://www.rt.com/usa/419986-centcom-vote-syria-iran-russia/

La Russie «menace notre capacité à dominer» - le général américain au Congrès
Général Joseph Votel, en charge du commandement central américain © Yuri Gripas / Reuters

Les Etats-Unis cherchent à contenir l'influence croissante de l'Iran au Moyen-Orient et à repousser les défis à l'hégémonie de Washington posés par la Russie et la Chine, a déclaré au Congrès le général commandant en chef des forces américaines dans la région.

Le général Joseph Votel, chef du Commandement central américain (CENTCOM), a informé mardi le Comité des forces armées (HASC) sur les efforts contre l'État islamique (IS, anciennement ISIS / ISIL) et les guerres en Syrie, en Afghanistan et au Yémen. Tout cela relève du CENTCOM, «le seul commandement de combat géographique à exécuter des opérations de combat actives», a souligné M. Votel.
Les États-Unis ont divisé le globe en six commandements de combat. Selon cet arrangement, la zone de responsabilité du CENTCOM s'étend de la frontière libyenne avec l'Égypte à la frontière pakistanaise avec l'Inde et de la frontière du Kazakhstan avec la Russie au Soudan.

Commandements des forces américaines / Wikipedia

D'après le témoignage de 45 pages préparé par Votel, il est évident que les Etats-Unis consident l'Iran comme leur plus grand "défi" de la région, suivi par les efforts des russes et des chinois pour briser l'hégémonie de Washington.

"Une augmentation des systèmes de missiles surface-air russes dans la région menace notre accès et notre capacité à dominer l'espace aérien", s'est plaint Votel à un moment donné, en parlant de la Syrie. Contrairement aux forces américaines présentes dans ce pays, les forces russes sont en Syrie à l'invitation du gouvernement à Damas. Votel a fait valoir que la base juridique de la présence des troupes américaines était la «légitime défense collective de l'Irak» de l'EI."La principale raison pour laquelle nous sommes en Syrie est de vaincre ISIS, et cela reste notre unique et unique tâche", a déclaré M. Votel aux législateurs, faisant écho aux déclarations du président Donald Trump la semaine dernière . Votel a averti que «les populations sunnites restent vulnérables au recrutement identitaire» dans les groupes terroristes, ajoutant que «les jeunes impressionnables dans cette région tumultueuse, cherchant la communauté et la justice, sont très sensibles aux enseignements des extrémistes». Votel n'a pas reconnu le rôle joué par l'intervention de la Russie en Syrie dans la disparition de l'EI. Tout au contraire, le général eut des mots durs pour Moscou, accusant la Russie de jouer "incendiaire et pompier", alimentant le conflit en Syrie et "prétendant servir d'arbitre pour résoudre le différend". Comme Votel l'a expliqué, Moscou a eu le toupet de proposer des alternatives diplomatiques aux "négociations politiques menées par l'Occident" en Syrie et en Afghanistan.

L'influence de la Russie dans les pays d'Asie centrale qui faisaient autrefois partie de l'Union soviétique est "problématique", car cela pourrait "limiter les options d'engagement des Etats-Unis" et mettre en péril les lignes d'approvisionnement de l'OTAN en Afghanistan. Le général a décrit la Russie et l'Iran comme des "rivaux historiques" partageant néanmoins des intérêts, "incluant un désir primordial de marginaliser, sinon d'expulser, les Etats-Unis de la région". Les empires russe et perse ont combattu une série de guerres sur le Caucase. 1651 à 1828. L'Iran était un allié de Washington depuis le coup d'État de la CIA en 1953 jusqu'à la révolution islamique de 1979, à tel point que les deux pays devinrent des ennemis acharnés.
Cela se reflète dans le témoignage de Votel, dans lequel il se réfère aux représentations courantes à Washington sur l'impérialisme iranien et le «croissant chiite» de l'Iran au Liban. Cependant, le chef du CENTCOM a semblé faire marche arrière par rapport au récit précédent sur la guerre au Yémen à l'instigation de l'Iran, choisissant de le décrire comme une guerre civile dans laquelle l'Iran serait intervenu pour nuire à son rival régional l'Arabie saoudite.

"Le conflit au Yémen a ouvert des opportunités pour l'Iran, qui continue d'apporter son soutien aux Houthis dans le but de construire un proxy pour faire pression sur la coalition dirigée par l'Arabie saoudite et étendre sa sphère d'influence", a déclaré Votel. Il a également révélé que les Etats-Unis avaient augmenté le nombre de conseillers de l'armée saoudienne au cours de l'année écoulée, ce qui devrait "aider à atténuer les incidents de pertes civiles évitables au Yémen".

La coalition dirigée par l'Arabie se bat au Yémen depuis mars 2015, sans grand succès .

Bien que Votel ait explicitement nié que la mission de Washington en Syrie soit de contrer l'Iran, il a déclaré que les Etats-Unis " devraient établir des relations solides avec l'armée irakienne et les forces démocratiques syriennes " pour entraver les objectifs de l'Iran. dans ces zones critiques. "L'intervention de la coalition dirigée par les Etats-Unis et des "puissances régionales" - par lesquellles Votel désignait probablement la Turquie - a déjà "bloqué la capacité d'Assad à reprendre des parties importantes du nord de la Syrie" , a dit le général.

Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson (R) avec son prédécesseur Condoleezza Rice © Justin Sullivan / Getty Images Amérique du Nord / AFP
Tillerson revendique une présence américaine indéfinie en Syrie et Assad doit se lancer dans un «nouveau» plan

Il a également parlé des «organisations démocratiques ad hoc» qui ont été établies dans des territoires libérés de l'EI par les FDS, qui comptent sur le financement des États-Unis et de la coalition pour survivre. La poursuite du financement «les aiderait à maintenir le soutien populaire et à établir les conditions d'une gouvernance stable et durable», a déclaré M. Votel. Cependant, les efforts américains pour travailler avec les Kurdes dans le nord de la Syrie ont été menacés par la récente incursion militaire turque dans le district d'Afrin tenu par les Kurdes. Alors que les milices kurdes présentes ne font pas partie du SDF soutenu par les Etats-Unis, il existe des liens familiaux et tribaux entre elles.

"Notre alliance avec la Turquie est primordiale", a déclaré M. Votel, "mais nous devons continuer à faire preuve de retenue car leurs actions ont clairement accru le risque de notre campagne pour vaincre Daech".

Le chef du CENTCOM a également fait valoir que Moscou et Téhéran cherchaient la fin de la guerre syrienne parce qu'ils versaient "des milliards de dollars" d'aide à Damas. Pourtant, au cours de la même audience, il a soutenu que la Russie «doit admettre qu'elle n'est pas capable ou qu'elle ne veut pas jouer un rôle dans la fin du conflit syrien» et que le rôle de Moscou est «incroyablement déstabilisant».

Tag(s) : #badia benjelloun, #géopolitique, #histoire
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