Les Vains soumis
ou l’opposition de sa Majesté
Par Jean-Pierre Garnier
« Nous sommes la seule opposition conséquente et cohérente à la politique de Macron et ses alliés d’En marche », ne se lassent pas de proclamer Baudruchon et ses amis députés de la France insoumise. À force de les entendre, on finirait presque par les croire. D’autant qu’effectivement, comparés à un PS décomposé à force de compromissions, un PCF devenu inaudible et à des groupuscules voire des sectes d’extrême gauche plus minoritaires que jamais et qui ont en outre pour la plupart perdu leur boussole révolutionnaire, les bruyants leaders de la France insoumise – une appellation trompeuse, faut-il le rappeler, car la soumission à l’Etat est la règle d’or du mouvement — font figures d’opposants irréductibles aux gouvernants issus des dernières élections. Reste à poser, selon une formulation devenue rituelle depuis que le philo-maoïste Alain Badiou l’a mise sur orbite à propos de Sarkozy, la question qui devrait venir à l’esprit pour peu qu’il soit un tant soit peu critique : de quelle réalité cette opposition est-elle le nom ?
Pour savoir à quoi nous en tenir, je confronterai le dialogue somme toute cordial, malgré plusieurs commentaires tendant à faire croire le contraire, entre Baudruchon et Édouard Philippe lors de « L’émission politique » sur France 2 le 28 septembre, puis sa visite amicale à l’Élysée chez Macron, à l’agressivité haineuse et méprisante dont il a été la cible le 30 novembre dernier durant un autre épisode de la même série de la part d’une poignée de seconds couteaux de la droite la plus obtuse.
Tout d’abord, le lapsus initial de la sémillante mais très conservatrice journaleuse Léa Salamé confondant le prénom du premier des « Insoumis » avec celui du Premier ministre résuma involontairement par avance ce à quoi allait se réduire le « face à face » annoncé à sons de trompe entre le leader de la vraie droite, dont c’était la première apparition dans un débat sur un plateau de télévision, et celui de la nouvelle fausse gauche : à un échange de vues normalisé d’arguments attendus entre deux politiciens interchangeables. « Duel télévisé entre le feu et la glace », prévoyaient pourtant plusieurs organes de la presse de marché pour allécher le téléspectateur. Il n’en fut rien. « L'étonnante courtoisie entre Edouard Philippe et Jean-Luc Mélenchon », titrait Paris Match le lendemain.

Certes, E. Philippe et non J-L Mélenchon pour une fois, s’était quelque peu laissé aller un instant en répondant à ce dernier qui l’accusait d'avoir peur de débattre sur la loi travail : « D'abord, je n'ai peur de rien. J'ai peur de la mort, peut-être. Parce que ni le soleil ni la mort ne peuvent se regarder fixement. » Une référence à l’une des Maximes de l'écrivain François de La Rochefoucauld, qui venait un peu comme les cheveux sur la soupe, laissant un brin perplexe son interlocuteur. « Le premier ministre a créé un malaise », s’empressait de commenter un connaisseur, plumitif au magazine people Closer. Il faut dire que Léa Salamé, l’animatrice de l’émission, qui en tient une sacrée couche comme on peut le vérifier à chacune de ses apparitions, avait cru malin d'en rajouter une de son cru avec une question qu’elle croyait futée: « Même pas des souris ? » avait-elle lancé à É. Philippe qui venait d’assurer n'avoir « peur de rien ». Mais il aurait fallu plus ce double gag pour perturber cet échange programmé pour être sans accroc.
« Un débat poli », conclura RTL qui en fera un gros titre sur son site, insistant sur l’« ambiance détendue qui le restera finalement tout au long de ce duel ». Un duel que l'on devrait plutôt qualifier de discussion », précisera un journaliste de la chaîne, se félicitant de ce que « le leader de la France insoumise et le locataire de Matignon se respectent, s'apprécient même ». En témoignait, selon lui, cet échange de rhubarbe et de séné: « Je sais que vous êtes un homme cultivé et très construit intellectuellement », avait ainsi complimenté Baudruchon à l'adresse de son adversaire du jour, ce dernier lui déclarant en retour « Vous êtes un républicain, je le crois profondément ».
« Un débat qui a fait pschitt », opinera cependant le quotidien Sud-Ouest qui s’attendait à mieux de la part du Führer souvent furieux de L.F.I., d’ordinaire prompt à « en rajouter dans la formule coup de poing ». « À moins, supputait l’auteur de ce jugement, que le seul fait d’être invité à débattre avec le locataire de Matignon ait été perçu comme une vraie marque de reconnaissance ? Et la preuve de son leadership sur l’opposition au gouvernement ?! » En voilà un, en tout cas, qui avait presque tout compris : par le biais de ce dialogue télévisé, Baudruchon comptait bien se poser et s’imposer définitivement en successeur légitime des dirigeants politiques qui ont plastronné depuis plus d’un demi siècle à la tête de l’État, y compris aux yeux de ceux qu’il souhaite aujourd’hui détrôner.

La consécration viendra quelques semaines après avec la visite de courtoisie, encore plus médiatisée, qu’il fera à l’Élysée sous le prétexte de consultations sur le futur de l’Union européenne et, en particulier, sur le mode de scrutin pour les élections de 2019, à l’invitation du monarque jupitérien soi-même. Parions à ce propos que l’échange de vues sur l’Europe entre le toujours député européen Baudruchon et son hôte, si tant est que ce fût le sujet principal de leur entretien, n’a pas eu dû être très conflictuel à en juger par une déclaration récente de l’un des plus brillants lieutenants du premier. Sur France Info le 27 novembre dernier, en effet, le prometteur jeune député « insoumis» Adrien Quattennens déclarait : « Finalement, ceux qui sont les plus défenseurs de l’idéal européen – qui était un idéal de coopération entre les peuples –, c’est bien nous. Et nous en appelons, nous, à une rupture avec les traités actuels, qui interdisent, vous le savez, l’harmonisation sociale et fiscale, et donc qui finalement ramène des tensions que la construction européenne était censée évacuer. Donc, les partisans de l’Europe telle qu’elle avait été pensée par ses pères fondateurs, c’est bien nous. » Autant dire que A. Quatennens n’est même pas alter-européiste comme Baudruchon et l’inénarrable Ruffin prétendent l’être. En se réclamant des « pères fondateurs » de la construction européenne (Monnet, Schuman, Spaack, sans compter Walter Hallstein, ex-nazi et concepteur de la « Nouvelle Europe » chère à Hitler), il se range carrément parmi les européistes. Encore que, au vu de son jeune âge, A. Quatennens, qui ne connaît sans doute de l’histoire de l’U.E., comme les gens de sa génération, que la ritournelle pro-européiste diffusée depuis des lustres par la presse de marché et à Sciences Po, doit ignorer dans quelles conditions et à quelles fins fut réellement créée cette garantie merveilleuse de paix et de concorde sur le continent. Ce qui ne devrait pas déplaire à Macron.
De toute façon, la visite du grand chef de la tribu insoumise au palais présidentiel fit peu jaser, du moins publiquement, dans les rangs de son état-major qui ne tenait visiblement pas à déconcerter un électorat qui, pour être largement composé de « gogos-de-gôche » à la recherche d’un sauveur suprême, n’est quand même pas nunuche au point de ne pas s’interroger sur le sens politique de cette rencontre au sommet avec « le Président des riches » qu’ils étaient sans cesse appelés à combattre. Car il est évident que le mode de scrutin des prochaines élections européennes qui a servi aussi d’alibi à la venue à l’Élysée d’autres opposants labellisés tels que François Bayrou et Marine Le Pen ne peut être discuté, défini et décidé qu’en d’autres lieux et à d’autre occasions.
Dans les milieux médiatiques alignés, en revanche, les ricanements ironiques ne manquèrent pas, même si consigne fut donnée de prendre au sérieux ce pseudo-événement dans les comptes rendus à servir au public. Rien n’empêche néanmoins de les lire ou les écouter entre les lignes pour s’apercevoir qu’il relevait de la farce. Ou plus exactement, comme on le verra, du théâtre. À la sortie de sa conversation avec le Président, Baudruchon n’avait pas tari d’éloges à son égard de son interlocuteur devant les journaleux qui l’attendaient dans la cour de l’Élysée, affirmant qu’Emmanuel Macron « a bien des défauts mais il a la qualité de ne pas fuir le débat », pour ajouter fielleusement que « ce n'était pas les numéros qu'on a connus ici dans un passé proche » quand « on avait l'impression de discuter avec une anguille », sans citer le nom du Grand Timonier mou. À ses côtés, la fringante Charlotte Girard, porte-parole de LFI et typique prototype de l’arriviste diplômée comme les facs de droit ou les instituts d’études politiques en fabriquent à la chaîne, qui accompagnait Baudruchon dans sa virée élyséenne, lui faisait écho en indiquant apprécier le fait qu'Emmanuel Macron soit « un président qui assume ses positions ». Il n’en fallait pas plus pour que la presse enfonce le bouchon : « Mélenchon a complimenté Macron (pour mieux enfoncer Hollande) » (Huffington Post), « Reçu à l'Elysée, Mélenchon salue Macron et tape sur Hollande » (BFM-TV), « Mélenchon vante son dialogue avec Macron pour mieux se payer Hollance » (Europe 1-leJDD), etc.
Plus encore toutefois que les déclarations des deux intéressés et la pluie de commentaires qui ont précédé, accompagné ou suivi leur tête-à-tête, c’est son déroulement physique ou du moins ce qui en a été filmé ou photographié qui est révélateur de sa signification politique réelle. À cet égard, son caractère théâtral auquel j’ai fait allusion plus haut, ne fait aucun doute. À bien observer la position et l’attitude du duo qui se savait bien sûr en représentation, nul doute qu’ils étaient le résultat d’une mise en scène millimétrée. Laquelle n’était redevable avant tout, rapport de forces oblige, que de l’art du Président et des ses « communicants » de maîtriser la symbolique de la rencontre. Une photo parmi d’autres le prouve. Au milieu de la luxueuse pièce d’apparat, bien en vue, callé dans un fauteuil à dorures, épanoui, Baudruchon s’y croyait, comme on dit. Non comme opposant acharné, mais comme successeur potentiel. Légèrement décalé sur le côté, sur un bout de canapé, les jambes croisées, plus gentleman décontracté que jamais, Macron. On voyait sans peine qu’il était chez lui et que l’individu qu’il avait en face n’était qu’un invité parmi d’autres dont la présence en cet auguste lieu n’était due qu’au bon plaisir de celui qui le recevait.

Sous couvert de « dévoiler les coulisses de l’entretien », le photographe de service le AFP à l’Élysée livrera Sur Europe 1 sa version, c’est-à-dire la version officielle — cela fait aussi partie de son métier — destinée à immortaliser ce moment historique : « Entre Macron et Mélenchon, un moment réellement sincère ». Pour les curieux qui auraient voulu en savoir plus, le photographe développera : « Au tour de Mélenchon de rentrer dans le bureau du président. Tout de suite, les deux hommes se parlent, il n’y a aucune tension. C’est très cordial, apaisé. J’avais devant moi deux personnes qui se respectent, s’écoutent, deux responsables politiques qui s’estiment. Ils sont très courtois l’un envers l’autre […] .Je peux vous assurer que ni Macron, ni Mélenchon ne jouaient pour la photo. Avant même de “poser ”[sic], ils étaient très aimables. C’était un moment réellement sincère, les deux hommes avaient la volonté de s’écouter. » En bon journaliste aux ordres sans même qu’il soit besoin de lui en donner, celui-ci prend véritablement ses lecteurs pour des c…

Tout autre fut l’ambiance ou plus exactement, le climat, tant le premier terme reste associé à l’idée d’atmosphère chaleureuse, qui caractérisa les échanges entre Baudruchon et les divers invités convoqués par Léa Salamé pour le prendre comme tête de turc dans une seconde « émission politique » filmée peu après. Il s’est en effet trouvé face à une brochette de spécimen arrogants et parfois vindicatifs de la droite la plus obtuse dont l’intention première affichée, avec l’appui enjoué de L. Salamé, était de le faire sortir de ses gonds. Visionner plusieurs fois ces séquences pour en tirer la moralité, si tant est que ce mot convienne en l’occurrence, fut assez éprouvant pour moi, moins toutefois que le fut pour Baudruchon l’obligation — acceptée à avance, il est vrai, par lui — de devoir y participer en personne.
Le verbe « s’écharper » n’est pas exagéré pour qualifier la relation qui s’est rapidement établie sur le plateau de France 2 entre Baudruchon et les interlocuteurs qui lui furent opposés, et cela d’autant moins qu’à l’heure où je rédige cette chronique, celui-ci s’époumone encore sur divers médias dont son blog « L’ère du peuple » pour accuser la chaîne soi-disant publique de lui avoir tendu un « traquenard ». Ce qui est un peu gros venant d’un politicien chevronné qui n’est tout de même pas un perdreau de l’année.


Il faut dire à sa décharge que, durant plus de deux heures, Baudruchon eut à affronter les sarcasmes, les mensonges et la mauvaise foi d’un échantillon très représentatif d’une France politico-médiatico-intellectuelle en état de décomposition plus qu’avancé, dont une insondable bêtise est le point commun. À tout seigneur tout déshonneur, on vit s’avancer sur la piste, le guilleret chroniqueur-économiste François Longlet, néo-libéralisé jusqu’à la moëlle, qui accumula tranquillement des chiffres et des pourcentages truqués tirés de revues patronales pour démontrer que le « contre-budget » présenté par LFI ne pouvait être inspiré que par de « l’idéologie ».

Vint ensuite en tant qu’« invité surprise», emphatique et pompeux, Philippe Val, l’ancien rédac’chef ou plutôt réac’chef de Charlie Hebdo, dévidant une liste d’accusations plus fausses et débiles les unes que les autres pour faire avouer à Baudruchon qu’il était un suppôt de l’islamisme et du communautarisme anti-juif et anti-blanc. Puis ce fut le tour d’une cheftaine d’entreprise au physique glamour d’expliquer en quoi un code du travail non réformé l’aurait empêché de continuer à vendre des bijoux, suivie de Florence Debray qui, en matière de suffisance et de fatuité, n’a rien à envier à son père sans en posséder l’intelligence. Elle avait cru bon de jouer les Mère Térésa, compatissant aux malheurs et aux souffrances des pauvres Vénézuéliens qu’elle se targuait de représenter, victimes des sévices que leur faisait endurer l’infâme Maduro. Tout cela pour faire honte à Baudruchon pour son soutien au « régime chaviste », pourtant moins affirmé depuis la mort de son fondateur. Et ce qui devait arriva : face à la bêtise tranquille et sûre d’elle même avec laquelle la fille à papa assénait les dénonciations habituelles puisées dans la propagande de la droite vénézuélienne la plus rance et la plus revancharde et de ses mentors étasuniens, Baudruchon s’emporta, la traitant comme elle le méritait.

L’irruption de Christophe Castaner, qui prit le relai, ne fut pas de nature à l’apaiser. Renégat de la deuxième droite sorti du PS sur la droite pour rejoindre Macron, le patron d’En Marche récemment intronisé par ce dernier se devait de river son clou à un autre renégat mais sorti sur la gauche. Avec l’assurance du parvenu sans complexe, il s’employa à couper systématiquement la parole à Baudruchon pour l’empêcher de développer la moindre argumentation, ponctuant ses interruptions de remarques finaudes qui se voulaient ironiques. Pour clore la liste en beauté, Léa Salamé donna la parole à Nathalie Saint-Cricq qui est un peu l’équivalent au féminin en matière de stupidité conservatrice doublée d’un irrépressible contentement de soi de ce que sont un Patrick Cohen ou un Jean-Claude Apathie. Comme prévu, elle acheva de mettre Baudruchon hors de lui en le bombardant de questions oiseuses déjà posées par d’autres et de piques aussi gratuites qu’inconsistantes.

Que l’algarade se soit poursuivie et intensifiée en coulisse au point de pousser un Baudruchon excédé à y mettre un point final par un tonitruant « Vas te faire foutre ! » adressé à l’horripilante Nathalie, d’autant plus retentissant que les médias se sont empressés d’en colporter le bruit, il n’y a là rien de choquant, sauf bien sûr aux oreilles délicates des féministes « bobos ». Car on peut comprendre que pour « insoumis » qu’il veuille paraître, Baudruchon qui soigne depuis quelque temps déjà sa stature de présidentiable calme parce que responsable, ne puisse plus tolérer de voir gâcher ses prestations à la télévision par des intermèdes le menant à renouer avec les accès colériques qui ont tant nuit par le passé à son plan de carrière.
Néanmoins, pour désagréables qu’il puisse paraître au premier abord pour l’intéressé, le Mélenchon-bashing de la part d’une presse de marché qui ne cesse par ailleurs d’inviter le chef de file de l’insoumission d’État pour son plus grand plaisir, a l'immense avantage pour lui de le faire passer pour un authentique et irréductible ennemi de l'ordre social en place1 alors qu'il n'est qu'un altercapitaliste dont la ligne politique marie le citoyennisme le plus convenu et l'escrologisme le plus œcuménique. À lire L’avenir en commun, en effet, tout le monde est « citoyen », de Bernard Arnaud à la caissière d’hypermarché. De même, tout le monde veut « sauver la planète », depuis les grands pollueurs du BTP jusqu’au « bobo » qui trie ses déchets. Et pas plus que la « révolution citoyenne » ne bouleversera les rapports de production capitalistes, l’avènement d’une Vie République ne sera autre chose qu’un énième avatar de la « démocratie » bourgeoise.

En fait, Baudruchon n’est pas masochiste. Les accès de colère, réels, feints ou surjoués que suscitent chez lui la mauvaise foi évidente, l’ignorance crasse ou la pure et simple sottise de nombre ses interlocuteurs(trices) lors de ces face-à-face médiatisés attestent aux yeux de ses fans et de ses sympathisants que l’on affaire avec lui à un adversaire résolu non pas du capitalisme — toute référence à une alternative socialiste, communiste ou anarchiste à ce dernier est exclue de son vocabulaire —, mais tout au plus de sa version néo-libérale. Et c’est cela qui compte sur le plan électoral. Le raffut médiatique provoqué par sa dernière empoignade à « L’émission politique » le confirme. À cet égard, la longue diatribe d’un Baudruchon au meilleur de sa forme polémique lancée depuis son blog contre une émission qui « s’apparente davantage à la violence planifiée d’une corrida qu’à un quelconque exercice intellectuel », constitue un morceau de bravoure des plus réjouissants, reconnaissons-le, auquel on ne peut que rendre hommage2. Répercuté comme il a commencé à l’être, y compris par ses ennemis imprudents, il devrait lui valoir de nouveaux soutiens parmi tous les gens dont la fibre de gauche, fût-elle des plus alanguies, ne s’est pas encore totalement étiolée. Gageons rétrospectivement que si Macron n’avait dû compter que sur la clique de guignols réactionnaires que l’on a vu défiler dans l’émission sous la houlette cette « personne sans foi ni loi » qu’est Léa Salamé selon Baudruchon, celui-ci trônerait peut-être à l’Élysée aujourd’hui.
Jean-Pierre Garnier
1 Encore que, comme je l’ai noté ailleurs (cf. Le Grand Guignol de la gauche radicale Éditions croitiques, 2017), il est souvent arrivé à Baudruchon, dans ses diatribes contre la réforme du code du traval, d’accuser Macron et ses ministres de « déstabiliser l’ordre social ». Sans préciser, bien sûr, qu’il s’agit d’un ordre bourgeois.