Dalton Trumbo 1947

 Encore un complotiste ?

Extrait de :,la fiche wikipedia de l'auteur de "Johnny got his gun"

En octobre 1947, le House Un-American Activities Committee (commission des activités antiaméricaines) se réunit à Washington et commence des audiences afin de déterminer quels sont les individus « déviants » du monde hollywoodien. Trumbo est l'un des Dix d'Hollywood, qui refusent de répondre à la question : « Êtes-vous encore, ou avez-vous été membre du parti communiste ? ». Les dix invoquent le premier amendement (liberté d'expression et de réunion) pour justifier leur refus de répondre. La commission, quant à elle, estime qu'ils outragent le congrès. Trumbo est condamné à une peine de prison qu'il effectue en 1950 pendant onze mois. Trumbo ne refuse pas catégoriquement de répondre à la question, mais ne répond pas comme le désirerait la commission. Un exemple de ceci est l'extrait suivant, tiré de l'audience de Dalton Trumbo devant la commission. L'échange a lieu entre Trumbo, J. Parnell Thomas (président de la Commission) et Robert E. Stripling, l'enquêteur en chef de la Commission :

Le président - (coups de marteau)… un instant. La commission veut savoir quelle était la question, et voir si votre réponse est pertinente. Quelle était la question ?
L'enquêteur en chef - Monsieur Trumbo, je vais vous poser diverses questions, toutes auxquelles il peut être répondu par "oui" ou par "non". Si vous voulez donner une explication après avoir fourni cette réponse, je suis persuadé que la commission donnera son accord. Cependant, afin que cette audience puisse se passer régulièrement, il est nécessaire que vous répondiez à la question sans faire de discours en réponse à chaque question.
Dalton Trumbo - Je comprends, Monsieur Stripling. Cependant votre travail est de poser des questions et le mien est d'y répondre. Je répondrai par oui ou par non si cela me convient de répondre ainsi. Je répondrai en utilisant mes propres mots.
 
Il y a beaucoup de questions auxquelles il ne peut être répondu par "oui" ou "non" que par un imbécile ou un esclave.

Le président - La Commission est d'accord avec vous, vous n'avez pas besoin de répondre par "oui" ou par "non".
Dalton Trumbo - Merci, monsieur.
Le président - Mais vous devez répondre aux questions.

Trumbo souhaitait également ajouter une déclaration dans laquelle il présente une défense offensive, niant la légitimité de la Commission et comparant la situation à l'incendie du Reichstag en 1933 qui avait permis d'asseoir le pouvoir de Hitler.

Il est inscrit sur la liste noire de Hollywood ce qui lui interdit de travailler dans le cinéma. Il s'exile au Mexique avec Hugo Butler et sa femme Jean Rouverol eux aussi sur la liste noire. Il y rencontre Luis Buñuel et une relation amicale se noue entre les deux cinéastes. Il lui parle alors d'un projet qui lui tient à cœur : l'adaptation au cinéma du livre qu'il a écrit en 1938, Johnny s'en va-t-en guerre.

Au Mexique, il continue à écrire pour le cinéma américain sous des noms d'emprunts : Millard Kaufman (Gun Crazy en 1950), Guy Endore (Menace dans la nuit, en 1951) ou encore Robert Rich, nom sous lequel il remporte même l'Oscar du meilleur scénario pour Les Clameurs se sont tues de Irving Rapper, en 1956 (Robert Rich est en fait le nom du neveu des frères King, producteurs du film). À partir de 1957, tout contribue à affaiblir le pouvoir de la liste noire.

Il sort officiellement de la liste noire en 1960, lorsque Kirk Douglas, pour Spartacus, demande que Dalton Trumbo soit crédité sous son vrai nom au générique4. Conscient des faiblesses du scénario du film, Douglas a besoin d'un scénariste rapide et efficace, et Trumbo s'avère être l'homme de la situation (d'autant plus qu'il a été le compagnon de cellule d'Howard Fast, auteur du roman sur lequel est basé le film)5.

En 1971, il réalise son unique film, une adaptation de son roman Johnny s'en va-t-en guerre. Le film est montré au festival de Cannes et reçoit les louanges de Jean Renoir et Luis Buñuel. Il obtient le Grand prix du jury.

Dalton Trumbo est mort d'un infarctus du myocarde à l'âge de 70 ans, le .

Tag(s) : #histoire, #liberté d'expression
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