Certains se souviennent que De Gaulle s'offusquait qu'on puisse lui opposer une publicité ridicule en forme de politicien insignifiant, et on mesure à quel point est loin de nous désormais le temps où les barons de la droite pouvaient proclamer qu'il « faut fuir comme la peste les experts en publicité ou autres spécialistes de marketing. Ils n’ont aucune connaissance des phénomènes politiques et s’imaginent que l’on peut “vendre” un candidat comme une pâte dentifrice. ». Pourtant Lecanuet réussit à mettre le Grand Charles "en balottage". Un Lecanuet "centriste et pro-américain" donc déjà bien aidé par "les puissances d'argent" (comme disait le général) des "milieux d'affaire" encore un peu entravés en France à l'époque, mais qui finançaient déjà le marigot centriste et la médiocratie française encore un peu confinée depuis la fin de la 4ème république; et c'est sans doute ainsi qu'on peut expliquer que ce non-événement absolu occupe aujourd'hui la une des médias, tous contrôlés désormais par les dites puissances et de mémoire de français les plus servilement nuls qu'on ait jamais vus.
Il est vrai qu'en dépit de "l'autoritarisme du régime", il existait encore, à l'époque du Général, une "presse d'opinion" marquée par une diversité de points de vue qui renvoyait elle-même à une réelle diversité d'opinions que dénotait notamment un PCF à plus de 20% de ces opinions.
Il est vrai aussi, qu'aujourd'hui, en dépit du bide complet des "idées neuves et créatives" de son fringuant crâne d'oeuf favori (les "bus macron" font faillite les uns après les autres, comme le reste des "innovations modernes" supposées "faire bouger les lignes"), le mage Jacte Ali (alias "voit tout, sait tout"), chargé de la campagne publicitaire par les banques d'affaire, nous le vend depuis le début, non plus seulement comme "dent blanche, haleine fraiche" , mais comme un "rénovant" qui de plus... sait faire mousser...
Précisons quand même que c'est un peu faire injure à ce bon vieux notable provincial de Lecanuet que de l'assimiler à Macron. Je sais "de source sure" qu'il avait un bon fond petit-bourgeois honnête et qu'il souffrait au fond de lui-même de "failles affectives" que jamais ses (très relatifs) succès électoraux ne purent combler. Bref, on était encore chez les humains et la trans-humanité de zombies smartefaunisés et ubérisés "adonf" n'était pas (encore) au programme.
"à l'époque" il suffisait de se déclarer pro-américain, pro-européen et libéral pour passer pour "moderne" , du moins par rapport au Grand Charles (et aux communistes).
Maintenant ce qui a changé c'est qu'il n'y a plus ni Grand Charles, ni communistes ....