On en sortira... », lâche un ami du président. Qui complète aussitôt, lugubre, «... les pieds devant ».[...] En cause : la décision des deux têtes de l’exécutif d’interdire les manifestations contre la loi Travail au cas par cas. Et la posture inflexible du Premier ministre, qui ferme la porte à toute évolution du projet de loi El Khomri et répète qu’il ira « jusqu’au bout ». « Qui va payer à la fin ? C’est Hollande ! Valls veut finir de le tuer », enrage une figure du PS, très éloignée des frondeurs. Revoilà donc l’hôte de Matignon suspecté d’être le mauvais génie et d’entraîner son camp, le président avec, au bord du précipice... « Valls nous emmène dans le mur. Et Hollande laisse faire, parce qu’il pense que la primaire à droite sera un désastre et qu’il sera le plus petit dénominateur commun à la fin », soupire un conseiller du pouvoir, dépité.
[...]« Ça ne sert à rien d’offrir des scalps et de montrer qu’on est le plus fort », résume un dirigeant socialiste de premier plan, qui a quasiment fait son deuil de la victoire en 2017 et juge même le président... « cramé ».
[...] Myriam El Khomri, la ministre du Travail, se retrouve piégée, elle qui envoyait des signes d’ouverture et d’apaisement avant le retour du texte à l’Assemblée en juillet. Vendredi, elle a rendez-vous avec Philippe Martinez. Or, le Premier ministre a été clair : pas question de bouger sur le contenu du texte. « Il veut son 49-3 », peste un cadre du PS.
[...] « Je ne suis même plus sûr que François soit en condition de se représenter », souffle un vieux compagnon de route du chef de l’Etat. Un autre se prend à cauchemarder, à dix mois de la présidentielle : « On va vers la défaite en klaxonnant... »
En réalité les derniers sondages donnent plutôt Mollande et Valse "au coude à coude" à moins de 15 % d'opinions favorables ... et ils s'enfoncent. En klaxonnant ? Quand à Macron il n'y a que la presse de droite qui le présente comme populaire, au delà du cercle des cabinets ministériels, des rédactions, du Medef et des boutiques de mode de la rue Saint Honoré. L'émoi et les inquiétudes que suscitent dans les cercles proches du Grand Timonier Mou les fines analyses des ses habiles conseillers ont assurément un caractère anecdotique et insignifiant, en regard des rudes lendemains qui s'annoncent pour eux, et les classes populaires s'en contreficheraint assez volontiers si ces feintes de balayeur mondain ne menançaient de déboucher sur la pire régression sociale depuis près d'un siècle ... Une perspective désatreuse à laquelle seul le soutien massif à la protestation populaire peut nous permettre d'échapper, en sorte d'envoyer Valse et ses amis dans le décor, en klaxonnant .