Blanc bonnet, bonnets blancs
De la juste résolution des contradictions
au sein de la classe politique française.
En 1969, Duclos ne s'y trompait pas ...
« Blanc bonnet et bonnet blanc.
Ce qui veut dire que les hommes qui sont les véritables maîtres du pays, les hommes qui sont dissimulés derrière le gouvernement, derrière le Parlement, qui tirent les ficelles, ceux que l'on appelait hier les deux cents familles, les hommes des monopoles capitalistes, les détenteurs de la véritable puissance capitaliste, ceux-là, ils doivent examiner le jeu électoral avec beaucoup de tranquillité ...»
pas plus que les classes sociales qu'il représentait si dignement :
Au "deuxième tour", dans une situation qui s'est répétée depuis, ad nauseam, en s'aggravant jusqu'au délabrement actuel, les choses étaient déjà aussi claires qu'aujourd'hui. Duclos recommanda donc à ses camarades ... de s'abstenir, évidemment.
Et, pour le "troisième tour" qui allait suivre, il leur rappela de ne surtout pas voter pour la prétendu gauche "alter-capitaliste" de l'époque, celle de la SFIO puis du PS Mitterandien, qu'incarne désormais "seul" aujourd'hui Melenchon, maintenant qu'il a enfin eu la peau de ses anciens collègues "libéraux libertaires" de ses jeunes années trotskistes.
Ce qui a surtout changé, aujourd'hui, c'est que le PCF n'est plus communiste et ne cherche même plus à le faire croire ... et la petite bourgeoisie parasitaire s'est trouvé un conducator plus "trendy" et véhément que la reine de neiges parisiennes. Quant à la "grande" bourgeoisie patronale, les "200 familles" comme disait Duclos, sa compulsion de "concurrence libre et non faussée" la pousse à se créer ses propres ennemis, qu'elle distingue et oppose au sein de sa clientèle de classe moyenne. L'important c'est qu'il y ait "débat" et idéalement quelques "frissons" pour l'animer.
Pour un peu ils feraient passer Marine Le Pen pour communiste !
Il est vrai que le programme de la matronne des populistes semble beaucoup plus les inquiéter que celui de la mère des bobos parisiens, et des autres parasitaires alter-capitalistes, de Macron à Jadot en passant par Hidalgo et Melenchon.
L'idéologie dominante et la lutte des classes,
ce sont les "grands" patrons qui en parlent le mieux.
Comme en atteste l'article ci-dessous,
repris du magazine spécialisé des zadistes de boursorama :
Présidentielle : le projet économique de Marine Le Pen ne passe pas auprès du patronat
Extrait d'un article Publié sur lesechos.fr le 11 avr. 2022
Le front républicain fait encore de la résistance dans le monde économique. Au lendemain du premier tour de la présidentielle, une partie des syndicats patronaux s'est positionnée ce lundi, sinon en faveur d'Emmanuel Macron, au moins en opposition à Marine Le Pen. Dans cet exercice, c'est le Medef qui s'est montré le plus explicite. A l'issue d'une réunion de son comité exécutif, l'organisation patronale a déclaré que « le programme d'Emmanuel Macron est le plus favorable pour assurer la croissance de l'économie et de l'emploi dans notre pays ». « Même s'il comporte des lacunes, il est le plus à même de préparer la France aux défis de l'avenir en faisant le choix de la compétitivité et d'une croissance durable », est-il écrit dans le communiqué publié ce lundi en début de soirée.
Celui-ci n'oublie pas d'adresser un tacle à Marine le Pen dont « le programme économique conduirait le pays à décrocher par rapport à ses voisins et à le mettre en marge de l'Union Européenne ». Le syndicat patronal dit aussi craindre une « dégradation de la confiance des acteurs économiques, [qui réduirait] les investissements et les créations d'emplois » et alerte sur « la hausse très forte et non financée des dépenses publiques » risquant de « placer le pays dans une impasse ».
Les autres syndicats patronaux, la CPME et l'U2P, se montrent plus prudents, attachés à une tradition de neutralité électorale. Mais François Asselin, le président de la CPME, met en garde dans une interview aux « Echos » contre « l'aventure » que constituerait l'application du programme de la candidate d'extrême droite.
A l'U2P (artisans, professions libérales), son secrétaire général Pierre Burban rappelle que si « traditionnellement les adhérents ne disent pas pour qui ils vont voter, cette fois-ci on entend beaucoup de gens dire que le gouvernement et le chef de l'Etat ont fait le boulot pendant la crise ». De fait, le « quoi qu'il en coûte » a été généreux pour les entreprises au plus fort de la pandémie de Covid. L'exécutif avait en outre bien pris soin de présenter à la rentrée un plan pour les indépendants pour leur mettre un peu plus de baume au coeur.
Ces prises de position interviennent alors qu'une certaine inquiétude avait commencé à gagner le monde patronal depuis le début du mois d'avril. Un dirigeant de fédération s'en ouvrait en fin de semaine dernière : « Les marchés commencent à intégrer le risque Le Pen pour la dette française. Son élection ancrerait définitivement et de façon probablement irréversible la France dans le club des pays du sud. Si elle arrive à égalité avec Macron dimanche, les marchés vont bouger lundi », prévenait-il.
Le chef de l'Etat est toutefois arrivé nettement en tête ce dimanche, les marchés se sont détendus , et le monde patronal avec lui : « Même si ça va être tendu jusqu'au bout, il n'y a pas de raison de paniquer pour le moment », avance un de ses représentants.
Cette configuration politique n'est toutefois pas sans poser quelques problèmes aux représentants des chefs d'entreprise. En 2017, Pierre Gattaz s'était montré très vocal en faveur de François Fillon, puis très remonté contre Marine Le Pen, et cela n'avait pas forcément plu. « Il faut faire attention à ne pas réactiver le clivage entre l'élite et le peuple en apportant un soutien trop marqué à Emmanuel Macron », décrypte un membre du Medef.
Le communiqué de l'organisation est donc relativement court à dessein. Certaines fédérations et quelques Medef régionaux ont même plaidé au cours de la réunion pour qu'il n'y ait pas de prise de position, selon nos informations.
Le patronat est dans une situation d'autant plus délicate qu'il n'est pas homogène. A Paris, les chefs d'entreprise « ont voté à 80 % pour Macron, le reste pour Pécresse », estime un bon connaisseur. Mais le tableau général est plus contrasté. Selon un sondage de Harris interactive pour Liaisons sociales quotidien, l'audience d'Emmanuel Macron auprès des sympathisants des organisations patronales a progressé, mais moins qu'on aurait pu l'imaginer au vu des nombreuses mesures prises en faveur des entreprises, passant de 21 % en 2017 à 28 % en 2022.
Mais l'évolution la plus marquante est la progression de Marine Le Pen auprès des sympathisants d'organisations patronales, passant de 8 % à 20 %. « Les syndicats patronaux doivent faire attention à une partie de leur base qui vote à l'extrême droite, souvent pour des questions de sécurité », analyse un représentant d'une organisation.