Loin de la logomachie "inclusive" et du "vivre ensemble" de nos édiles municipaux et autres jocrisses de la classe dirigeante, un livre et un appel à militer concrètement, socialement et politiquement pour les droits humains les plus fondamentaux.
Les droits de celles et ceux qui n'ont pas fait le choix du handicap ou de l'invalidité dont ils souffrent, contrairement à tous nos modernes handicapés volontaires. Des droits opposables à tous nos zombies à roulettes, à tous nos asociaux assumés, à toutes celles et ceux qui ont choisi de plus être capables de lire, écrire, penser, se souvenir, réfléchir ou même marcher sans leurs smartefaunes, réseaux et/ou trottinettes sociales, et autres prothèses d'invalidité volontaire.
Handicap :
l'amnésie collective
La France est-elle encore le pays des droits de l'Homme ?
En France, les personnes handicapées n'ont pas accès aux mêmes droits que les personnes dites valides. De fortes discriminations subsistent au quotidien : scolarité, formation professionnelle et emplois au rabais ; inaccessibilité du cadre de vie (logement, transports, établissements recevant du public) ; non prise en compte du vieillissement de la population dans les politiques publiques... Ces discriminations sont le révélateur, parmi tant d'autres, d'une ségrégation de facto de millions de personnes vivant avec un handicap.
Les auteurs de cet ouvrage, tous deux non-voyants, dénoncent la complexité imposée par le modèle médical du handicap, centré sur les incapacités du patient objet de soins, pour maintenir un monopole abusif du ministère de la Santé sur des millions de citoyens. Ils analysent et illustrent ce que doivent être de bonnes pratiques valorisant les personnes handicapées dans le domaine de l'éducation, l'emploi, l'urbanisme, les politiques publiques, l'innovation sociale, etc.
Pour redonner aux personnes handicapées leur dignité et l'accès aux droits fondamentaux, il faut un modèle social du handicap, centré sur la personne vivant en toute autonomie au coeur de la société. La France cessera alors d'être le pays des avancées théoriques, pendant que les progrès concrets se font ailleurs.
BACHIR KERROUMI est docteur en sciences de gestion et chercheur à l'université Gustave Eiffel. Il est président de l'association Paul Guinot. Il est notamment l'auteur de deux romans autobiographiques : Le voile rouge (Gallimard, 2009), Le miroir de l'exil (Complicités, 2017).
STÉPHANE FORGERON est auditeur interne dans le secteur bancaire. Diplômé d'HEC Paris, il a 18 ans d'expérience professionnelle et a occupé différentes fonctions à l'étranger. Il a notamment écrit de nombreux articles sur la conception universelle, et a participé à trois ouvrages collectifs sur la vie autonome des personnes handicapées (Dunod).