Mon ami gréviste.

    Bien sûr je n'ai pas un unique gréviste dans mon entourage, parmi mes amis. Simplement le hasard a fait que je sais un peu plus de ce qu'il vit dans cette période extraordinaire.
    Il est cheminot, conduit des trains. Il est un de ceux dont les médias parlent abondamment sans trop se soucier de leur dimension humaine. Un "privilégié", un "preneur d'otage".
    Une grève, la grève ça se prépare. Il y a eu la discussion avec sa femme, la mise au point de mesures d'économie, le renoncement à la crèche pour les enfants encore tout petits.
    Et cette grève dure plus longtemps qu'imaginé. Alors vient le rendez-vous à la banque pour retarder le paiement des échéances du crédit.
    C'est dur. Entre Noël et Nouvel an reprendre 1 ou 2 jours pour alléger la facture sans renoncer en rien. Il ne le refera plus, dans sa cabine il s'est senti trop mal, comme un sentiment bien injuste de trahir.
    C'est dur de faire grève, il y a de l'héroïsme dans ce geste. Fier de toi l'ami, et je suis sur qu'un jour tu feras briller les yeux de tes enfants en leur racontant.
    C'est comme ça, lorsqu'on nait quelque part en bas de cette société, il faut bien du courage pour défendre sa dignité.
    Personne ne va lâcher !

    Serge Grossvak

 
Bonjour Serge,
je suis rentré hier de Suède où j'étais allé passer Noël avec mon fils (vétérinaire dans un hôpital associatif pour animaux domestiques). La traditionnelle conversation avec le chauffeur de taxi, petit commerçant comme moi, qui nous ramenait sur Paris, ma femme et moi, fut aussi édifiante qu'instructive... le sujet qu'il abordât spontanément quand je m'informais de la "situation en France" fut de dénoncer l'imposture de Macron et Philippe cherchant à faire passer leur réforme des retraites ...par capitalisation.
Il ajoutait qu'à son avis le mouvement allait se poursuivre par ce que les grévistes n'allaient pas lâcher... et manifestement il les y encourageait et pas du tout pour des motifs d'intérêt corporatiste.
 
Face à cette prise de conscience authentiquement politique et populaire, même Melenchon semble avoir compris que la seule organisation qui restait encore debout et qui, pour le coup, avait "fait son boulot" c'était la CGT et les camarades syndicalistes qui combattent encore frontalement le réformisme libéral de Macron et Berger (ce dernier poussé au cul par sa base, très remontée, et contraint à suivre le mouvement) .
 
Ma manière (de retraité "actif") de soutenir le mouvement a été de rembourser le taxi à mon collègue libraire qui habite en lointaine banlieue et l'hôtel "du coin" à celle qui habite à ... Meaux.
Les deux autres viennent à pied de Malakoff... et au-delà.
Elles votent avec leurs pieds.
Ils font tous parti de cette vaste majorité de laborieux qui soutiennent la protestation des grévistes en venant bosser, car c'est leur gratifiant travail collectif qui paie leur salaire et rien d'autre... sinon leur retraite (?).
Mais je crois qu'une des actions collectives les plus simples et les plus efficaces, aujourd'hui, est de promouvoir et mobiliser la solidarité autour de la "cagnotte" :

en comptant sur le retour du sérieux et l'efficacité observés ces derniers jours dans l'appareil de la confédération (jusques et y compris chez infocom-cgt qui ces derniers temps ne s'était pourtant pas distingué par sa lucidité et son discernement politique) , pour gérer ça au mieux...

 

Souvenir de l'époque où il existait un Parti Communiste ... Français :

 

 

Tag(s) : #cagnotte, #grève, #politique, #social, #retraites
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