Rassemblement devant l’assemblée nationale,
place Edouard Herriot, vendredi 24 mai à 17h

soutenu par :

Collectif Jeunes sourds / Jeunes aveugles : pour l’égalité des chances

 

Communiqué de presse du 21 mai 2019

 

Le collectif « Jeunes sourds/jeunes aveugles : Pour l’Egalité des chances ! », constitué de syndicats des Instituts nationaux et d’établissements spécialisés pour jeunes sourds et jeunes aveugles, de l’association de parents APA-INJ, de professionnels et de familles, appelle les personnels et les usagers à un rassemblement devant l’assemblée nationale, place Edouard Herriot, le 24 mai à 17h.

En effet, les professionnels et familles assistent au quotidien aux réformes imposées à marche forcée dans ce secteur, alors que les conditions d’un accueil de qualité à l’Education nationale ne sont pas remplies. Aujourd’hui, on démantèle plus qu’on ne construit et ce sont les jeunes qui en paient le prix.

Rappelons que les jeunes sourds et malentendants, les jeunes aveugles et malvoyants sont scolarisés pour certains dans des établissements spécialisés et pour d’autres en milieu « ordinaire ». Or, pour beaucoup d’entre eux, suivre une scolarité en collège ou lycée « ordinaire » n’a rien d’évident et nécessite une préparation, des adaptations et un accompagnement individualisé que permettent les instituts spécialisés.

Pour le collectif « Jeunes sourds/jeunes aveugles : pour l’Egalité des chances ! » les établissements spécialisés participent à la construction d’une école réellement inclusive, dans le cadre de projets de scolarisation qui allient les différents dispositifs (au sein des INJ, des établissements médico-sociaux et de l’EN), en s’adaptant aux besoins spécifiques (tant pédagogiques, qu’éducatifs, que du point de point de vue de l’acquisition d’une autonomie au sens large) de chaque enfant.

Mais sur le terrain, les professionnels et les usagers constatent qu’au nom de ces belles intentions que nous partageons tous, les modifications et la suppression de certains dispositifs se font de manière précipitée et sont réalisés sans concertation nationale ni avec les personnels, ni avec les parents (qui connaissent bien les besoins particuliers de ces jeunes), et sans préparation de l’Éducation nationale. La précipitation avec laquelle ces projets sont gérés, combinée aux contraintes budgétaires qui pèsent sur les établissements spécialisés et sur l’Éducation nationale, pourrait se révéler désastreux.

C’est pourquoi, les personnels, leurs organisations syndicales, et les parents d’élèves se mobilisent le 24 mai prochain afin de redemander :

  • L’arrêt des transformations engagées dans les établissements spécialisés de jeunes sourds et de jeunes aveugles dans l’attente d’une véritable concertation ;

  • L’engagement du gouvernement à débloquer les moyens financiers et humains nécessaires aux transformations de la scolarisation des jeunes sourds et des jeunes aveugles pour une école inclusive de qualité ;

  • La planification d’un calendrier de réunions de travail avec le cabinet de la ministre des personnes handicapées, Sophie Cluzel ;

  • La suspension du processus de transfert des INJS/INJA aux ARS pour permettre un temps de réflexion et une concertation digne de ce nom.

 

Collectif Jeunes sourds / Jeunes aveugles : pour l’égalité des chances

 

Paris, le 22 mai 2019

Madame la Secrétaire d’état chargée des personnes handicapées,

14, avenue Duquesne

75350 Paris SP 07

 

Objet : Scolarisation des jeunes sourds, malentendants, des jeunes aveugles et malvoyants.
 

Madame la secrétaire d’Etat,

Nous sommes un collectif composé d’organisations syndicales (CFTC, CFDT, CGT, FO, UNSA, Sud), de l’association APA-INJ, de familles et de professionnels d’établissements spécialisés pour jeunes sourds et jeunes aveugles (notamment INJS/INJA, EIDC d’Argenteuil, CDDS de Rodez, IJS de Bourg-la-Reine, IDES, Léopold Bellan…) et d’autres associations.

Le gouvernement prétend faire du handicap une priorité or, chaque jour nous constatons de nouvelles dégradations dans la scolarisation des jeunes aveugles et des jeunes sourds.

En effet, notre collectif « Jeunes sourds / aveugles : pour l’égalité des chances » ne peut que constater les coupes budgétaires drastiques, le démantèlement de services, la déscolarisation d’élèves, la détérioration des conditions de travail des professionnels

A titre d’exemples :

  • La suppression de dispositifs de scolarisation (UEE ou classe au sein des établissements spécialisés) alors que les conditions d’un accueil de qualité à l’Education nationale ne sont pas remplies ;

  • la perte de statut d’établissement national public des INJS/INJA par le projet de passage aux ARS ;

  • l’élargissement des périmètres d’intervention réduisant ainsi le nombre d’heures accompagnement en classe de jeunes ;

  • l’éparpillement des moyens humains liée à l’inclusion, ce qui impacte la qualité du suivi des jeunes.

De diverses façons (lettre dont vous étiez la destinataire directe, lettre au députés, communiqué de presse) nous avons tenté de nous faire entendre et d’engager un véritable dialogue, pour le bien des jeunes sourds et malentendants, aveugles et malvoyants ; en vain.

Ainsi, le 23 mars dernier, en Assemblée Générale, nous décidions d’une mobilisation. C’est solidaires que, le 4 avril, nous défilions ensemble pour dénoncer la casse des établissements spécialisés pour jeunes sourds et jeunes aveugles et les maigres moyens alloués à l’Education Nationale et l’Enseignement Agricole qui compenser la perte des services spécialisés.

Le secteur médico-social privé et public est écarté de la plupart des négociations concernant l’école inclusive, alors même que nous sommes au cœur de ce projet.

Nous saisissons parfaitement les transformations en cours, imposées, à marche forcée, par le gouvernement.

Si nous sommes les premiers à souhaiter et vouloir œuvrer pour une société inclusive, nous connaissons la problématique de la scolarisation des jeunes déficients sensoriels et les adaptations spécifiques nécessaires à un public d’élèves sourds et aveugles. C’est pourquoi, il nous semble très inquiétant que cette inclusion se réfère à des objectifs quantitatifs (50% en 2020 et 80% en 2022), sur une transformation des établissements spécialisés en « plateforme ressources » et sur un « transfert » des moyens médico-sociaux à l’Education Nationale.

Bien au contraire, la construction d’une société plus inclusive nécessiterait de se doter de moyens humains, à savoir de professionnels qualifiés, de moyens techniques et financiers supplémentaires, afin de tenir compte des besoins spécifiques des jeunes, de construire des projets de scolarisation appuyés à la fois sur les dispositifs de l’Education nationale et sur ceux des établissements médico-sociaux tout en garantissant le libre choix d’une scolarisation de qualité aux familles.

Nous craignons que les préconisations européennes et onusiennes priment sur la qualité de la scolarisation des élèves et se traduisent uniquement par des économies budgétaires.

Il devient urgent d’arrêter de réformer dans l’urgence, sans prise en compte des propositions des acteurs concernés et en leurrant les familles.

Pour toutes ces raisons, nous vous informons que notre collectif organise un rassemblement le vendredi 24 mai 2019 de 17h à 20h, place Edouard Herriot, à côté de l’Assemblée Nationale.

Nous renouvelons nos demandes à savoir :

  • L’arrêt des transformations engagées dans les établissements spécialisés de jeunes sourds et de jeunes aveugles dans l’attente d’une concertation.

  • L’engagement du gouvernement à débloquer les moyens financiers et humains nécessaires aux transformations de la scolarisation des jeunes sourds pour une école inclusive de qualité.

  • La planification d’un calendrier de réunions de travail avec votre cabinet.

  • La suspension du processus de transfert des INJS/INJA aux ARS pour permettre un temps de réflexion et une concertation digne de ce nom.

Veuillez agréer, Madame la Secrétaire d’Etat, l’expression de notre respectueuse considération.

Les membres du collectif « Jeunes sourds – Jeunes aveugles : pour l’égalité des chances ».

 

Copie :

  • Mme Agnès Buzyn, ministre de la santé et des solidarités

  • Mme Sabine Fourcade, secrétaire général du ministère chargé des affaires sociales

  • M. Jean-Philippe Vinquant, directeur général de la cohésion sociale

  • M. Pascal Bernard, directeur des ressources humaines des ministères sociaux

  • Mmes et M. les directrices et directeurs des établissements spécialisés concernés

  • Mme Dominique Gillot, présidente du CNCPH

 

 

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