« Un cas de tartufferie insoumise: quand Quatennens veut une autre Europe, avec ou sans Hamon »,
par Bruno Adrie
Dans un tweet daté du 14 février, le petit coq Quatennens répond à Benoît Hamon qui l’a invité à le rejoindre sur le rafiot PS, à condition qu’il abandonne l’idée de sortir de l’Europe. Très touché par l’invitation mais décidé à ne pas jouer les seconds couteaux sur une embarcation prise dans les algues flottantes de la Mer des Sarcasmes, le député coupé en brosse – à reluire – l’a invité à son tour à monter à bord de l’arche insubmersible des Insoumis et à se placer, de facto, sous les ordres du capitaine Mélenchon le navigateur en eaux troubles, en affirmant au “cher Benoît Hamon” que leur projet n’est pas de sortir de l’Europe mais de la refonder en l’extirpant “de la camisole des traités actuels”.
Adrien Quatennens semble à son aise au milieu des brumes stagnantes du mensonge! Il fallait oser joindre ses convictions de gosier au chant des sirènes d’une Europe sociale qui n’aura pas lieu. Car tout de même, comment peut-il omettre le fait que l’Europe est, à l’origine, un projet américain financé par les seuls Américains, que la monnaie unique européenne est un vieux rêve de Wall Street et que l’Europe est une grosse éponge imprégnée de tous les sucs du lobbying? Le tout, bien entendu hermétiquement emballé dans le cercueil de plomb d’une OTAN qui vient de réaffirmer sa volonté de régner nos destinées militaires c’est-à-dire sur nos destinées tout court. Mais Adrien Quatennens a peut-être un plan pour prendre le pouvoir au sein de cette organisation bienfaitrice, à l’image de son alter ego ibérique, catogan et barbichu, Pablo Iglesias…
En bon coq au plumage moiré ondoyant dans le faux jour d’une insoumission brevetée et confisquée aux insoumis authentiques, le caquetant Quatennens fait comme si rien n’avait jamais été écrit sur la question, comme si les traités pouvaient disparaître alors qu’ils ne disparaîtront pas (puisqu’il n’obtiendra jamais l’unanimité au sein de l’Union), comme si les banquiers et les hommes d’affaires allaient renoncer à leurs leviers du Transatlantic Business Dialogue ou de l’European Round Table, comme s’il allait pouvoir tordre le bras du libérateur américain, venu – faut-il le rappeler – un peu tard, en 1944, pour affronter les 32 divisions bancales qu’un Reich à bout de souffle avait éparpillées sur la façade atlantique (de la France à la Hollande), pendant que les Russes aplatissaient – à un rythme un peu trop soutenu – les 185 divisions que le Furax à visière originaire de Braunau-am-Inn leur avait destinées.
Sans vouloir le surcharger dans la tâche qui lui incombe de parler beaucoup et en vain sous les sunlights d’une assemblée prise dans les griffes d’une dictature de cinq ans renouvelables par gogos à mains coincées dans les urnes, je lui conseillerai de lire les travaux d’un Raoul-Marc Jennar par exemple, un monsieur qui en saura toujours plus que lui sur l’Europe et qui, contrairement à lui, ne cherchera jamais à nous faire prendre les vessies pour des lanternes.
Etant alors plus informé sur l’Europe, peut-être prendra-t-il conscience du caractère indécent d’une correspondance, même succincte, avec le timonier d’un PS tournoyant, privé de gouvernail et aspiré par les glouglous d’une politique de caniveau dans laquelle le surfeur d’argent Macron lui-même, pourtant spécialiste en aerials, cut-back et autres figurent retournantes et hawaïennes, est en train de s’enfoncer dangereusement.
En espérant que ces sportifs virevoltants plongeront un jour la tête la première dans les trous de coraux qui sans eux ne serviraient à rien et qu’ils rendront l’âme, leurs sales âmes asphyxiées, sous les vagues bleutées transpercées de rayons…
Ah, le monde du silence…
Et pour mieux informer le jugement de nos jeunes lecteurs, qui n'en n'ont ni le souvenir ni la "mémoire", une archive de ce qu'était une conférence de presse du Général, abordant ce genre de questions zeuropéennes, 3 ans avant avant qu'ils ne moque nos cabris europhiles ... on jugera du style et du fond , à l'aune de la soupe qui nous a été servie par ses successeurs auto-proclamés "gaullo-mittérandistes" :
Une autre vision de l'europe ?