Jacques Trémolet de Villers, plaideur des plus importants procès politiques de ces dernières décennies, a accompli une travail remarquable de décryptage « technique » et vulgarisateur des minutes du procès de Rouen. Un outil précieux pour mesurer l'accablante déréliction idéologique de nos clercs et élites politiques prétendument « de gauche » en rapport avec les questions « d'époque » que sont à nouveau l'émancipation de la femme, l'identité nationale, la laïcite et la souveraineté populaire. On peut avec cette recension des minutes du procès (en hérésie) de Jeanne, faire un assez évident parallèle entre les gesticulations de notre classe politico-médiatique actuelle et les répugnantes manipulations du haut clergé médiéval, « l'université de Paris » et ses « mandarins » courtisans serviles, déjà au service des intérêts des puissants et du « carcan européen » qui se construisait alors pour pérenniser l'asservissement des peuples.
Un livre qui nous permet de ne plus abandonner Jeanne au bucher symbolique que lui dressent des fascistes bas du front. Un outil très efficace pour nous réapproprier ce personnage historique exaltant, comme symbole du féminisme émancipateur, donc émancipé des stéréotypes féministes petit-bourgeois (de Genevieve Fraisse aux Femen en passant par Caroline Fourest et Frigide Bardot), et comme universel concret de la souveraineté populaire, transcendantal anti-pétainiste « en actes » et … au combat.
Première partie : présentation de sa « lecture amoureuse» et technique
par Jacques Trémolet de Villers :