Alain Badiou a consacré, le lundi 23 novembre, à 20h, au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, une séance supplémentaire à son séminaire annuel, dont l'enregistrement peut-être visionné ici : https://vimeo.com/147061687
ou écouté ci-dessous :
Pour aider à ce que les meurtres de masse du vendredi 13 novembre, à Paris et à St Denis, soient pensés au-delà des indispensables affects : horreur, barbarie, stupéfaction.
Pour qu’aucune propagande ne puisse s’y opposer fictivement pour s’en servir réellement.
Pour évaluer l’imposture et le péril de ceux qui visiblement se réjouissent, en France ou ailleurs, qu’on puisse enfin crier : « La guerre ! C’est la guerre ! Tous en guerre ».
Pour que d’abjects meurtres de masse ne puissent se glorifier d’avoir à eux seuls plus d’importance et de valeur médiatique et étatique que toutes les recherches rationnelles d’une politique neuve, toutes les expériences de la pensée et de la pratique en direction des vérités à venir.
Pour que les peuples du monde, et singulièrement leur jeunesse, ne soient pas acculés au choix accablant entre un fascisme racialo-religieux et le vide agressif de la domination occidentale, du capitalisme mondialisé et des Etats qui en sont les serviteurs.
Pour en somme que soit surmontée la fausse et meurtrière contradiction apparente du monde qui est le nôtre : entre la modernité monétaire et marchande d’une part et les différentes variantes du gangstérisme traditionaliste de l’autre.
Pour que soit sortie de l’ombre et changée en force la vraie contradiction, qui oppose deux termes dont l’identification est l’entrée obligée pour toute pensée qui s’applique à changer le monde :
1 : le couple guerrier des Etats dominants et des Bandits fascisants, qui ont un intérêt commun à diffuser dans le monde entier une subjectivité de guerre.
2 : les porteurs, par leur alliance à construire, du communisme qui vient : prolétariat international et nomade, intellectuels libres, jeunesse à la recherche d’une vie qui soit grande et vraie.
Ce soir jeudi 26 avril à 19h30
Annie-Lacroix-Riz donnera une petite conférence à la librairie pour mettre en perspective historique, sociale et politique le Procès Pétain à l'occasion de la publication des minutes de ce procès, un document édifiant, tiré des archives du musée de la Résistance et restitué dans son intégralité. Une occasion, pour les plus jeunes (mais aussi les autres) de prendre la mesure actuelle de ce qu'Alain Badiou a désigné comme le Transcendantal pétainiste :
« pétainiste est le transcendantal, en France, des formes étatisées et catastrophiques de la désorientation ».
Selon Badiou ce transcendantal s'exprime cycliquement en France, quand les circonstances s'y prêtent. Ces circonstances, je cite encore A.Badiou, se caractérisent par une situation où
« Nous avons une désorientation majeure, elle se présente comme un tournant dans la situation, elle est solennellement active à la tête de l'état. ».