Lord On et la flicaille

 

Jean-Pierre Garnier

 

Pour qui est doté d’un minimum de culture politique socialiste, communiste ou anarchiste, aux sens originels de ces appellations — de moins en moins contrôlées par la suite —, il va de soi que la légitimité, non seulement de l’usage de la force physique par la police, mais des institutions qui l’autorisent et, au-delà, du régime politique dont elles participent et du mode de production que celui-ci contribue à pérenniser, sont autant de postulats que l’idéologie dominante a pour fonction d’ériger en vérités. Aussi l’économiste pseudo-philosophe Frédéric Lordon se gruge t-il de mots lorsque, dans un entretien récemment publié, il affirme, pour introduire sa réponse à la question de la légitimité de la violence policière, qu’«il faut commencer par s’interroger sur ce que c’est que la légitimité»1. Comme si on l’avait attendu ! Le concept de légitimité et les débats auxquels il donne lieu sont au cœur de la pensée politique depuis des siècles ! Peu importe. Comme la plupart des enfonceurs diplômés de portes ouvertes, il va s’échiner à faire croire qu’avant lui celle-ci était, sinon fermée, du moins seulement entrouverte. D’où, pour démarrer en beauté, une première circonlocution pour nous dévoiler ce que la légitimité n’est pas, en se référant, comme il se doit pour le philosophe qu’il s’imagine être, aux erreurs commises pour la définir par les «scolastiques» ou à la «qualité substantielle» que lui prêtent à tort les ignares ou les naïfs. Vient ensuite une première définition, byzantine comme il fallait s’y attendre, immédiatement suivie, «pour dire les choses simplement» — sans doute pour complaire aux béotiens que Lord On suppose faire aussi partie de son lectorat — par une platitude de derrière les fagots : «une institution est légitime si, et tant que les gens considèrent qu’elle est légitime». Admettant «la parfaite circularité» de cette définition, il s’empresse de l’imputer au fonctionnement d’un «monde social» qui serait non seulement «farci de croyances», mais, de surcroît ne tiendrait même «que par ça».

Ainsi, la reproduction des rapports de production sur lesquels le monde social est fondé — monde capitaliste, conviendrait-il de préciser d’emblée —ne serait-elle tributaire que de la croyance généralisée en la positivité de ses institutions. Ce qui peut paraître excessif pour peu que l’on analyse un tant soit peu sérieusement ce processus : ce ne sont pas les idées, fussent sous la forme de «croyances», qui mènent le monde social : celui-ci «tient» aussi et peut-être d’abord en raison de rapports structurels tout ce qu’il y a de matériels, comme Lord On l’avait lui-même démontré, reprenant sur ce point les analyses de Marx et des théoriciens marxistes. Mais c’était avant que notre économiste se prenne également pour un philosophe ! En outre, en admettant même que le monde social soit «farci de croyances» quant aux bienfaits de ses institutions, on est alors en droit de se demander si cette hypothèse ne pourrait pas s’appliquer en particulier à l’institution universitaire dont la légitimité repose sur un type de «croyance» spécifique qui mériterait réflexion : celui qui découle du statut, des titres, et aussi des connaissances, et de l’expertise supposées des enseignants-chercheurs. Une croyance dont Lord On se garde bien de mettre en doute la pertinence. Il est vrai que cela pourrait fragiliser sa réputation de «sachant» hors pair. Qu’on se le dise : les croyances sont le fait des autres : lui ne «croit» pas car il «sait», et mieux que d’autres. Moralité : il faudrait «croire» Lord On sur parole !

On a droit ensuite à une autre révélation : «Tout ordre social, en vue de sa persévérance, doit mobiliser des forces de l’ordre symbolique en supplément des forces de l’ordre physique, les premières ayant pour vocation de minimiser le recours aux secondes, et de rendre ce recours acceptable quand néanmoins il doit avoir lieu». Depuis Gramsci au moins, on sait que la domination résulte d’un mixte de consentement et de coercition. Il est à noter que d’une phrase à l’autre dans son raisonnement, Lord On est passé du «monde social» à l’«ordre social» pour nous resservir le distinguo entre «forces de l’ordre physique» et «forces de l’ordre symbolique» sans se soucier de préciser de quel ordre il s’agit. De l’«ordre républicain et démocratique» comme le veut la vulgate — pour ne pas dire la «croyance» — répandue par les appareils idéologiques aussi bien d’État que privés ? Ou de l’ordre capitaliste et bourgeois, comme s’entêtent à le définir les mauvais esprits qui persistent à se soustraite à leur influence ? Questions que même le journaliste David Dufresne, qui rêve pourtant d’un État non policier, en arrive à poser, secondé il est vrai par l’étoile montante de la gauche «radicale», l’historienne Ludivine Bantigny, dans son documentaire sur les «violences policières». Mais peut-être la réponse de Lord On viendra t-elle plus tard car nous n’en sommes qu’au début de ses considérations sur notre «police nationale».

 

Il faudra néanmoins attendre car Lord On enchaîne sur des généralités sur «l’hégémonie», avec le recours attendu à Gramsci, qui sont autant de lieux communs. « Nous savons maintenant comment les choses tournent quand un pouvoir ne tient plus que par sa police», énonce t-il. Outre que le pouvoir macronien «tient» aussi pour d’autres raisons, ne serait-ce par l’absence d’alternative politique «degauche» digne de ce nom, par exemple, la «séquence des Gilets jaunes» n’a «mis en lumière crue» à quelles extrémités répressives pouvait recourir un «pouvoir» qu’aux yeux de gens qui ignorent ou oublient certains précédents historiques. Ce qui n’est pourtant pas le cas de Lord On qui n’a pas manqué de les évoquer à d’autres occasions. Mais, une fois de plus, il lui faut ménager ses effets, en faisant croire — une croyance de plus ! — qu’il a fallu attendre le mouvement des Gilets jaunes pour découvrir la brutalité de la flicaille française. Suit une autre banalité : aussi divers soient leur provenance et dispersés leurs lieux d’émission, les discours de légitimation de l’ordre établi convergent et «à la limite ne font plus qu’un». À moins d’y adhérer, chacun sait depuis longtemps sans avoir lu Lord On que leur pluralisme tant vanté dans «nos démocraties» obéit à la règle de la diversité dans la conformité. En revanche, conclure cette partie de son propos en rappelant, comme s’il s’agissait une évidence, qu’il s’agit du «discours du néo-libéralisme économique», est erroné. Quelles que soient les étapes de l’évolution du capitalisme, on trouve toujours le même discours de légitimation pour justifier l’action violente de l’État destinée à étouffer la contestation lorsqu’elle se manifeste autrement qu’au travers de la logorrhée à prétention critique qu’affectionnent les rebelles de confort du genre Lord On.

À cet égard, Lord On se trompe aussi lorsqu’il suppute que le resserrement de l’effort de légitimation autour de la police est le «signe d’un ordre de domination contraint à la défensive, dont toutes les entreprises de légitimation (économique, sociale) échouent». Outre la baisse de popularité du mouvement des Gilets jaunes malgré l’intensification de la répression dont il a fait l’objet, Lord On laisse de côté la réussite jusqu’ici incontestable de la mise en condition gouvernementale de la population, opérée à l’occasion de la pandémie. Il semble oublier que, sous couvert d’«urgence sanitaire», nos compatriotes ont accepté dans leur ensemble sans trop rechigner d’être muselés, au sens propre mais aussi figuré. Sans doute parce qu’on le laisse, lui et ses semblables de la corporation des «sachants», continuer à pérorer en toute tranquillité. À la différence d’un Dieudonné, d’un Soral, ou d’autres empêcheurs de se confiner en rond de moindre audience dans l’hexagone à qui les autorités étatiques ont coupé aussi le sifflet parce qu’ils faisaient «le jeu de…». L’humoriste activiste Jean-Jacques Crèvecœur, par exemple, (dis)qualifié comme «conspirationniste» pour avoir discerné dans la gestion étatique de la pandémie du COVID 19 une «manipulation monumentale» sur la base d'un virus «fabriqué en laboratoire» et destiné à «tester notre docilité» avec pour objectif «d'installer une dictature mondiale» en attendant que «le vaccin injecte éventuellement des nanoparticules » pour dépister et tracer numériquement les personnes vaccinées. Ou encore le youtuber Silvano Trotta accusé d’être un «vidéaste web complotiste», «proche de la fachosphère» de surcroît. En revanche, à l’instar de Lundi matin, QG, Le Média, le Vent se lève et autres sites d’opinion anti-néo-libérale, altercapitaliste voire anarchoïde, La Pompe à Finance où s’active Lord On pour faire frissonner d’aise les adeptes d’une contestation de tout repos a plus que jamais pignon sur la toile sans être le moins du moins inquiétée par la censure.

J’en profite pour signaler l’étonnante désinvolture de la gauche intello, si sensible à la menace d’une «fascisation» des nos institutions «démocratiques», à l’égard de «la mise en œuvre grandeur nature», sous couvert d’urgence sanitaire, «d’une surveillance étroite et d’un sévère encadrement policier de toute la population au prétexte d’un confinement nécessaire au bien de tous. Impossible de sortir sans un ausweis ! 2» Comme le note l’auteur de ce jugement, «on assiste à une sorte de mise au point, de répétition générale d’un ordre futur de surveillance et contrôle total des populations, à l’aide de technologies sophistiquées, que l’on voit se développer avec l’aggravation de la crise du capitalisme». Mais il faut croire que nos «anti-fas» auto-proclamés qui voient partout la «possibilité du fascisme» sont atteints de cécité face à celle qui se dessine et se confirme pour «lutter contre le virus». Mais, revenons à Lord On.

En passant par dessus les raisons, bien connues, qui ont conduit à la délégitimation de la police aux yeux des Gilets jaunes et des gens qui les soutenaient, et sur lesquelles il n’apporte rien de nouveau, on en arrive à la question de fond qu’il avait déjà abordé dans son livre Vivre sans… et qui revient sur le tapis dans l’ouvrage collectif sur la police récemment paru auquel il a participé : faut-il abolir la police ? Une question qui, telle qu’elle est formulée par les interlocuteurs de Lord On, débouche sur un faux problème.

Au départ, Lord On paraît différer la réponse en exigeant de «préciser de quoi l’on parle, et notamment ce qu’on entend par “la police”». C’est là pourtant un réquisit nécessaire pour éviter que la discussion ne parte n’importe où, et l’on ne peut qu’être d’accord sur ce préalable. Pour lui, «l’institution policière telle que nous l’avons sous les yeux [souligné par lui] «[..] n’est pas sauvable». Prise de position qui va à l’encontre de celle des partisans, majoritaires, d’une «réforme». Mais de là à «abolir toute police», comme le souhaitent certains manifestants de part et d’autre de l’Atlantique relayés par des penseurs de la mouvance anarchiste (ou anarchoïde), il y a un pas que Lord On se refuse à franchir. Ce qui l’amène à aborder enfin le point litigieux qui aurait dû servir de point de départ au débat : l’«appartenance de l’institution policière à l’Etat moderne bourgeois – l’Etat du capital», ce qui implique, pour envisager son abolition, le «présupposé implicite de se situer dans une formation sociale post-capitaliste». Pour une fois, Lord On n’esquive donc pas ce qui d’ordinaire donne lieu chez lui à des tergiversations plus ou moins amphigouriques. Mais ce n’est que pour mieux noyer le poisson dans la suite de son raisonnement. Quel poisson ? Celui de la nature de classe des institutions qui succéderaient à l’État bourgeois après sa «quasi-destruction». Destruction partielle, en effet, car on peut supposer que, pour Lord On, les institutions relevant de l’«État social» (éducatives, sanitaires, culturelles et autres «services publics») y échapperaient, débarrassées désormais de l’emprise de la «propriété lucrative», comme le souhaite l’économiste-sociologue Bernard Friot qui, prenant ses désirs pour la réalité, y voit la preuve irréfutable de l’existence d’un «communisme déjà là»3. Ce qui conduit à s’interroger sur ce que l’on entend dans les milieux lettrés par «société post-capitaliste».

Pour avoir déjà traité de cette thématique il y a deux ans lors d’un colloque dans une université catalane4, je ne m’y attarderai pas. Pour Lord On, en tout cas, pas question de «laisser rien à la place de la police». Ce qui nous vaut un petit laïus qui plairait sans doute beaucoup à Sciences Po. Tout d’abord on a droit à un rappel de ce qu’est «conceptuellement» (souligné par Lord On) la police : «l’ensemble des moyens et (surtout) des personnes à qui un collectif remet une délégation de puissance pour y prendre en charge la fonction d’interposition en cas de différend.» Viennent ensuite trois truismes pour illustrer ce qui précède : les différends dans une société sont de toute nature, les «formes concrètes revêtues» de la police sont par conséquent extrêmement variables, celles-ci devraient se distinguer nettement de «celle que l’ordre capitaliste nous impose». En quoi, dès lors, devrait consister l’alternative en matière de police? On n’en saura pas plus. Mais ce qui insupporte Lord On, c’est «le déni de la possibilité de la violence» qu’il impute aux partisans de l’abolition de la police comme si ceux-ci imaginaient la société post-capitaliste comme un monde de bisounours. Et de signaler dans la foulée en se croyant subtil qu’il ne faut pas confondre cette possibilité avec une «fatalité» puisque «l’homme n’est essentiellement ni bon ni mauvais» mais «capable d’être les deux», ce que l’on enseigne d’ordinaire dès l‘école primaire, en rajoutant au passage, pour ceux qui n’auraient pas compris, qu’«il n’y a pas d’“essence humaine” ». Parole de philosophe ! Pourtant Lord On, qui ne doute de rien et surtout pas de lui-même, classe ce genre d’argutie parmi les «problèmes conceptuels» qu’«il ne faut pas complètement négliger» sous peine de «se retrouver entraîné à dire n’importe quoi». On en est là parmi la gogôche qui pense.

Sur la base de telles prémisses, il ne fallait donc pas s’attendre à ce que la réflexion sur «la police» s’approfondisse pour atteindre des hauteurs insoupçonnées. Et de ce point de vue, Lord On ne nous déçoit pas. On a droit à un enchaînement de lapalissades que l’on trouvera, au choix, consternantes ou distrayantes. Je te les cite en entier car elles relèvent d’une anthologie du parler pour ne rien dire, sinon du déjà dit : «Vivre sans cette police qui est la nôtre aujourd’hui, ça, pour sûr, nous le pouvons. Vivre sans police du tout, c’est-à-dire sans quelque forme institutionnelle qui prenne en charge la fonction-police, à savoir la fonction d’interposition déléguée par la collectivité, non nous ne le pouvons pas». Par conséquent, dans le même mouvement où nous nous préparons à abolir “cette police qui est la nôtre aujourd’hui”, nous avons à penser ce qui viendra à sa place, car il ne pourra pas y avoir “rien”. » Nous voilà bien avancés ! D’autant que l’on chercherait en vain, dans les paroles de notre matamore de la guerre de classe — pour ne rien dire de ses actes — trace des préparatifs effectifs d’une telle abolition.

Sans doute fatigués de tourner en rond autour de la «question» policière, les interviewers en vienne à demander à Lord On si, à force de focaliser l’attention sur celle-ci, elle ne risquerait pas de prendre «une place trop hégémonique, notamment lors de différents mouvements sociaux ou dans certains médias indépendants, jusqu’à en oublier nos objectifs politiques initiaux ?» Soit les combats à mener contre «le racisme systémique, le vol du travail dans l’entreprise» — curieuse manière de ne pas parler de l’exploitation — «ou du contrôle social permanent qui pèse sur les personnes pauvres via “l’État-providence”». Mais il en faut plus pour désarçonner Lord On, solidement arrimé sur… le tout venant des thèmes ressassés, avec le langage codé obligé, qui mobilisent depuis déjà quelque temps notre gauche de la «classe moyenne éduquée» : «le désastre économique du néo-libéralisme», «le racisme institutionnel et les ségrégations dont sont victimes les populations décoloniales», «les abyssales injustices sociales», «la dévastation capitaliste de la planète»… Bref, «Gilets jaunes», «Comité Adama», «militants climat» — «conséquents», bien sûr —, même combat. Pour un peu, Lord On ré-entonnerait le déjà vieux refrain de la «convergence des luttes». C’est pourquoi il ne se montre pas «inquiet» : se heurter à une police de plus en plus brutale ne fait pas «oublier ce qui fait descendre dans la rue en première instance».

Cependant, la question de la police, pour Lord On, reste bien «la question n°1» pour peu que l’on prenne en compte les «considérations tactiques». Car «la police est l’unique et dernier verrou». Une formulation ambiguë qui pourrait être explicitée. Verrou pour qui ? Pour un pouvoir aux abois dont la police constituerait le dernier rempart ? Pour ceux qui voient en elle le dernier obstacle à la réalisation de leur désir de «changer le monde» ? Lord On opte pour le second terme de l’alternative… en restant muet sur ce qu’elle implique. «La solution de dernier recours – la rue – rend fatale la rencontre de la police.». Mais il «ne pense pas qu’il y ait beaucoup de personnes enclines à affronter la police pour affronter la police». Ce qui est une nouvelle lapalissade encore que le black-bloc pourrait lui pourrait donner tort s’il faisait école au sein d’un mouvement de masse d’où la peur du gendarme aurait disparu. À ne considérer, comme il s’en contente, l’affrontement avec la police qu’«à titre tactique» en laissant de côté la stratégie où il s’inscrirait, Lord On ne fait que confirmer le caractère velléitaire de sa volonté de «renverser le pouvoir» proclamée lorsqu’il jouait les histrions de place publique lors des nuits à dormir debout.

En lieu et place d’une réflexion articulant objectif politique, stratégie et tactique qui aiderait un mouvement populaire à devenir révolutionnaire, c’est-à-dire à répondre à la fameuse question «Que faire ?», Lord On préfère conclure par l’évocation d’un «putsch» éventuel d’une police déjà largement «fascisée» — comme si notre classe dirigeante n’avait plus d’autre recours pour continuer à diriger ! — ou de différents scénarios inspirés par la «science-fiction dystopique» en vogue aujourd’hui dans les milieux anarchoïdes auxquels il aime de temps à autre se frotter : gouvernement de droite déjà «fascisé» donnant carte blanche à la flicaille ou gouvernement de gauche résistant péniblement à la pression de celle-ci, «hypothèse héroïque», selon Lord On. En fin de compte, sans être le «problème central», la police serait tout de même «le problème goulet dans lequel viennent buter tous les autres problèmes». Comme si problème n’était pas d’abord, en France comme dans d’autres pays voisins, l’absence d’une gauche digne de ce nom qui, au lieu de s’en prendre au gouvernement de l’État, ou à la forme de l’État, aiderait les classes dominées à s’approprier la puissance sociale pour le dissoudre — en même temps que les rapports sociaux capitalistes qui le fondent. Il est vrai que Lord On ne veut surtout pas entendre parler du «dépérissement de l’État». Non sur la base de ses spéculations spinozistes qui ne lui servent que d’alibi théorique, mais, plus trivialement, en raison de son statut de «sachant» adoubé par l’État, ainsi qu’on le verra dans la seconde partie de son entretien où il assigne aux intellectuel(le)s de gauche le rôle qu’ils doivent jouer lors de mouvements sociaux et de révoltes populaires.

 

[à suivre : Lord On, intello «degôche»]

 

2 Tom Thomas, De l’État, de (Éditions critiques 2020).

3 Bernard Friot, Judith Bernard, Un désir de communisme, Textuel, 2020.

4 Jean-Pierre Garnier, « Les sciences sociales dans une perspective post-capitaliste : une pote ouverte à la science-fiction» , MILITANT, n° 157, 2e semestre 2019

Tag(s) : #jean-pierre garnier, #frédéric lordon
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :