Pour cet été notre cinérudit Trufo nous a dégoté un premier incunable glamour qui a la particularité d'en contenir un autre... un peu moins glamour mais bien plus rare encore, puisque quasiment invisible depuis sa sortie - si on peut dire - en 1973... ou 1976 ...
Sauf par les portugais ( le producteur qui n'est autre que Trufo lui-même me corrigera au besoin).
Première partie,
une fois n'est pas coutume,
le "grand film" avant le court-métrage inconnu :
Deuxième partie (et bonus)
Bibiche
Ce court-métrage" introuvable" est en effet "invisible" depuis plus de 40 ans ... alors qu'il avait été pré-vendu ( après sa réalisation mais avant sa "labellisation" par le CNC) à Parafrance comme avant-programme d'un film qui eut pas mal de succès à l'époque : "Le trio infernal" . Le sujet de "Bibiche" avait été choisi et le film conçu pour qu'on puisse le réaliser avec un budget très réduit, tout en payant tout le monde "au tarif syndical" (chose déjà assez rare à l'époque) notamment les comédiens et techniciens. De plus, ce qui n'était pas non plus très fréquent à l'époque, et il était fait selon les normes les plus professionnelles ( 35 mm, son direct, etc. ) et largement amorti par la vente à un des gros circuits de distribution parisiens et nationaux.
Mais le passé de "meneur réfractaire" du réalisateur l'a rattrapé et la commission du CNC... l'a sanctionné ( longue histoire). Le film n'obtient donc pas le label "ad hoc" indispensable pour que le distributeur puisse bénéficier des exonération associées, et le distributeur renonça donc à diffuser le film.
Pour les cinéphiles avertis, nous avons pu en reproduire une copie (merci Trufo) assez médiocre (le film était en 35 mm eastmancolor impeccable, mais il ne reste qu'un repiquage de repiquage magnétique) qui donne cependant une idée "De qui Bibiche était-elle le nom ?" :
Il y a aussi "toute une histoire" du personnage (Bibiche) puisque, comme cela est précisé par le carton initial, le scénario est la reproduction "hyper-réaliste" d'un phénomène dont l'auteur avait été témoin, de manière récurrente, années après années, sur la plage de Cannes. Par une troublante ruse de l'Histoire, il croisa à nouveau le personnage principal, des années après (avant d''entamer ses études de Cinéma à l'Ecole Louis Lumière), dans une brasserie parisienne (face à la gare Montparnasse) où la "dame" - sans le Monsieur (décédé dans l'intermède) - se livrait chaque soir à un autre rituel fétichiste, plus discret, mais non moins "décalé"... à l'époque, l'auteur était très intéressé par le travail de Lacan sur "la compulsion de répétition" (et son rapport avec "le style c'est l'homme"), d'où sa fascination d'observateur empirique de ces "scènes" qui l'avaient frappé dès son adolescence (cannoise); et de là ... Bibiche.